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L’auteur saoudien Turki Al-Hamad s’est déclaré optimiste quant à la possibilité de changement dans la société saoudienne : « Même si notre société a été prise en otage » et qu’elle « a subi des choses inimaginables », « une idéologie viable prendra le dessus, même s’il faut pour cela du temps ». Dans une interview diffusée sur la chaîne télévisée Rotana Khalijiyya le 22 janvier 2017, Al-Hamad a ajouté : « Nous semons les graines. Peut-être la terre n’est-elle pas encore prête, et peut-être qu’il ne pleuvra pas cette saison, mais quand l’occasion se présentera, ces graines pousseront. » Extraits :
Journaliste : Dr Turki Al-Hamad, êtes-vous le dernier des libéraux saoudiens ? Y a-t-il quelqu’un d’autre ?
Turki Al-Hamad : Bien sûr que oui. Et je pense que l’idéologie philosophique libérale – le libéralisme sous sa vraie forme, non déformée – se répand vite ces jours-ci. Par conséquent, je ne peux pas…
Journaliste : Comment se fait-il que la plupart de mes invités essaient d’esquiver la question, parlant de « progressisme » plutôt que de « libéralisme » ?
Turki Al-Hamad : Changer ainsi d’appellation revient à succomber aux pressions de ceux qui s’efforcent de déformer le principe [de libéralisme]. Regardez le monde civilisé, l’Europe, l’Amérique et ailleurs. Ce sont tous des pays libéraux. Où va un islamiste lorsqu’il est persécuté dans son propre pays ? Il va dans un pays libéral qui protège ses droits.
Journaliste : Exact.
Turki Al-Hamad : Où sont allés les réfugiés syriens et irakiens ? Ils se sont rendus en Europe, pas en Afghanistan, en Iran ou ailleurs. Les gens tentent de déformer le libéralisme en l’assimilant à de la corruption morale.
Journaliste : Et ils ont réussi à le faire.
Turki Al-Hamad : Et comment. Le libéralisme signifie « vivre et laisser vivre ». C’est aussi simple que cela. Respectez mes opinions, et je respecterai les vôtres. Vous pouvez avoir votre liberté et j’ai la mienne, tant que nous ne nous portons pas préjudice l’un l’autre, et que tout le monde est soumis à la loi. C’est le libéralisme en un mot. […]
Il faudra toute une génération pour que les gens reprennent leurs esprits, pour que la société [saoudienne] retrouve la raison. Notre société a été prise en otage. Notre société a été dévoyée. Elle a subi des choses inimaginables. Toute une génération doit passer pour que la société retrouve ses esprits. Il y a une nouvelle génération en Arabie saoudite qui m’impressionne. Des discussions philosophiques, des débats idéologiques … Il y a du changement. […]
La vie est diverse. Allah nous a créés pour vivre et construire cette vie, non pour prêcher la mort. Par conséquent, une idéologie viable prendra le dessus, même si il faut du temps pour cela. Nous semons les graines. Peut-être la terre n’est-elle pas encore prête, peut-être qu’il ne pleuvra pas cette saison, mais quand l’occasion se présentera, ces graines pousseront.