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Education, Pays du Levant, Politique
2 February 2017
|

L’ancien ministre des Affaires étrangères jordanien Marwan Al-Muasher : Nous devons vaincre les groupes terroristes sur le plan idéologique, pas seulement militaire

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

L’ancien ministre des Affaires étrangères jordanien, Marwan Al-Muasher, a déclaré dans une interview télévisée le 13 janvier 2017 sur Sky News Arabia que les systèmes éducatifs dans le monde arabe ont « lamentablement échoué » et que l’accent mis sur l’apprentissage par cœur, plutôt que sur la faculté de penser, a favorisé l’émergence d’une population frustrée, qui finit par descendre dans la rue. Il a affirmé craindre que l’adoption d’une approche purement militaire et sécuritaire pour lutter contre l’Etat islamique (EI) et d’autres groupes terroristes donne naissance à un mouvement encore plus dangereux et sauvage que l’EI. « Il nous incombe de réexaminer les mesures politiques, économiques et sociales dans nos pays, de les rendre… plus accessibles au public », a-t-il affirmé. Concernant l’intervention américaine au Moyen-Orient, Al-Muasher a déclaré : « Il est temps que nous assumions la responsabilité de nos actions. Nous avons beaucoup à faire. Je ne pense pas que nous devrions attendre que les Américains déterminent notre avenir pour nous. » Extraits :

Marwan Al-Muasher : Nous sommes encore au début du chemin. Tout changement politique prend des décennies, sinon des siècles. Avec l’aide d’Allah, cela ne prendra pas des siècles pour nous, mais aucun processus de changement historique ne prend seulement cinq ans. Ainsi, si nous nous penchons sur les cinq dernières années seulement – ou les six, aujourd’hui – nous pouvons dire, comme effectivement beaucoup le font, que ce n’est pas un « printemps arabe », mais un « automne arabe », ou un « hiver arabe ». Mais si nous regardons le processus d’un point de vue historique, nous comprenons que la situation qui prévalait par le passé dans les pays arabes ne pouvait pas perdurer. On ne peut remonter dans le temps. Certains disent : « Nous ne voulons plus du Printemps arabe. Nous voulons retourner à la situation d’avant 2010. » C’est impossible. Cependant, on ne peut parvenir à  la démocratie seulement par l’écoulement du temps. Nous devons travailler pour y parvenir. Nous devons créer des institutions [démocratiques]. […]

Nous avons commencé à observer quelques manifestations populaires, mais qui n’ont pas encore pris la forme d’une structure idéologique claire, qui nous permettrait de savoir exactement ce que nous voulons. La jeunesse arabe a exprimé haut et fort ce qu’elle ne veut pas, mais n’a pas encore réussi à formuler la structure idéologique nécessaire. Une révolution culturelle globale s’impose, et elle doit commencer dans nos systèmes éducatifs, qui ont minablement échoué. […]

De nombreux penseurs islamiques ont été éradiqués de nos programmes scolaires. Averroès n’est pas enseigné dans nos écoles, ni Ibn Khaldoun. La philosophie dans son ensemble n’est pas enseignée dans nos écoles aujourd’hui, et lorsqu’elle est enseignée, elle est présentée sous un mauvais jour. On apprend que les philosophes « ne comprennent pas », etc. Il n’y a aucune réflexion critique dans nos programmes scolaires. On vous demande d’accepter les faits, tels qu’ils ont été transmis par le professeur, comme des axiomes, sans débat, sans donner l’occasion de lire d’autres textes, et sans aucune investigation. La mentalité dans le monde arabe était qu’en adoptant l’apprentissage par cœur, nous formerions des gens paisibles et placides, qui ne demanderaient aucun compte aux autorités. Mais en réalité, nous avons favorisé l’émergence d’une population frustrée, incapable de rejoindre le monde du travail, incapable de développer les compétences de base nécessaires pour intégrer le monde du travail, et au bout du compte, qui descend dans la rue.

Je regrette de dire que selon moi, tous les gouvernements arabes, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale – ne portons pas le blâme seulement sur les gouvernements arabes – ont adopté une approche purement militaire pour vaincre l’Etat islamique. Ils essaient de vaincre l’EI militairement, et ils parviendront à le faire, tout comme ils sont parvenus à vaincre l’organisation d’Abou Moussab Al-Zarqaoui en 2007-2008, et tout comme les Américains ont réussi à défaire Al-Qaïda en Afghanistan en 2002-2003. Aujourd’hui, nous avons au moins dix Al-Qaïda, et même si Abou Moussab Al-Zarqaoui est parti, l’organisation qui a surgi à sa place est encore plus tafkiri, plus terroriste, et plus sauvage que lui. Je redoute que si l’on continue d’adopter cette approche strictement sécuritaire, l’alternative à l’EI sera beaucoup plus dangereuse et sauvage. Nous devons impérativement développer un projet idéologique. Nous devons comprendre que bon nombre de ceux qui rejoignent l’EI aujourd’hui ne le font pas purement pour des motivations religieuses ou idéologiques. Ils le rejoignent car ils ressentent que l’EI leur donne une voix – leur voix n’étant pas entendue dans leur pays – et car l’EI leur offre des opportunités économiques, qu’ils n’ont pas dans leur pays. En outre, il nous incombe de réexaminer les mesures politiques, économiques et sociales dans nos pays, et de les rendre non seulement plus efficaces, mais plus accessibles au public. […]

Si vous observez les sondages d’opinion dans les pays arabes, 80 % de la population arabe ne veut pas d’ingérence américaine dans la région. Cependant, lorsqu’ils n’interviennent pas dans la région, d’autres surviennent et disent : « Mais ils doivent intervenir ». Ainsi, lorsqu’ils interviennent, les gens disent qu’ils sèment la destruction. Lorsque George Bush est intervenu dans la région, nous avons tous dit qu’il a détruit la région, ce qu’il a effectivement fait. Lorsque Obama a dit : « Je ne veux pas intervenir dans la région », les gens demandent pourquoi cela.

Journaliste : Obama a détruit la région par une non-intervention.

Marwan Al-Muasher : Exact. C’est assez. Il est temps que nous assumions la responsabilité de nos actions. Nous avons beaucoup à faire. Je ne pense pas que nous devrions attendre que les Américains déterminent notre avenir pour nous.

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