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L’érudit égypto-allemand Hamed Abdel-Samad a déclaré dans une conférence que l’islam a « transformé la haine en un devoir saint et la guerre en un précepte religieux ». La réticence de nombreux politiciens et intellectuels européens à critiquer l’islam est la manifestation d’un « racisme inversé », a-t-il affirmé. Sur la question de la réforme religieuse, Abdel-Samad a déclaré : « Je ne crois pas en la réforme de la religion, je crois en la réforme de l’esprit des gens et de leur rapport à la religion. » Et d’ajouter : « Ce continent ne serait pas devenu l’Europe que nous connaissons aujourd’hui sans critique de la religion, sans l’expression de ces doutes. »
Abdel-Samad s’est exprimé lors d’une conférence organisée à Rome par Adhoc, association pour la pensée libérale moderne, le 13 novembre 2016. La vidéo a ensuite été mise en ligne par Adhoc sur ses médias sociaux. Pour d’autres conférences d’Abdel-Samad, voir MEMRI en français Le penseur égypto-allemand Hamed Abdel-Samad : Notre haine des juifs nous a empoisonnés ; Le conférencier égypto-allemand Hamed Abdel-Samad analyse la psychologie du prophète Mahomet et MEMRI TV ; https://www.memri.org/tv/egyptian-german-scholar-dr-hamed-abdel-samad-analyzes-birth-defect-islam. Extraits :
Hamed Abdel-Samad : Le problème n’est pas l’existence de la haine ou des guerres, car elles ont [toujours] existé. Mais l’islam a réussi à transformer la haine en devoir sacré. Il a réussi à transformer la guerre en devoir sacré, en rite religieux, et en moyen de vaincre la pauvreté et la dépression. Oui. Si vous vous trouvez dans un pétrin financier, menez le djihad au nom d’Allah, envahissez tel lieu, et vous serez sûrs de récolter quelque butin. Si vous êtes déprimé, menez le djihad au nom d’Allah, prenez-vous en à l’humanité. Peut-être en tirerez-vous quelque chose. Ainsi, il ne s’agit pas de haine ou de guerres. Il s’agit de transformer cette chose hideuse en vertu, de transformer la haine en devoir sacré et la guerre en précepte religieux. […]
L’islam est aujourd’hui la seule religion où le terme « incroyant » n’est pas utilisé pour définir l’idéologie d’une personne, mais pour la condamner à mort. […]
L’islam politique continue de se propager et de prospérer, car les musulmans affirment qu’il tient la route au niveau théorique, et que l’erreur réside dans sa mise en œuvre. Ils ont la certitude que cette théorie est venue directement d’Allah, et que le seul problème est que les êtres humains ne l’appliquent pas convenablement. Je n’ai jamais rencontré de théorie aussi mal appliquée que celle-ci. Elle est mal appliquée depuis maintenant 1 400 ans. Aucune créature n’est capable de l’appliquer convenablement. Dites-moi où elle serait correctement appliquée. Nulle part.
Par conséquent, mon cher ami, je ne crois pas en la réforme de la religion. Je crois en la réforme de l’esprit des personnes et de leur rapport à la religion. Je ne crois pas en la réforme de la religion, mais je crois en la réforme de l’esprit des croyants et de leur rapport à la religion. Vous ne pouvez réparer une maison qui est sur le point de s’effondrer. Vous ne pouvez réparer un bateau qui est sur le point de sombrer. Tout ce que vous pouvez faire, c’est prévenir les gens que leur maison, ou leur bateau, est un lieu dangereux. C’est ce que je fais dans mes livres.
Je crois en l’humanité, en l’espèce humaine. Pour moi, l’être humain est au-dessus des idéologies. Les islamistes essaient toujours de présenter l’islam et les musulmans comme une seule et unique entité. Malheureusement, les politiciens européens font la même erreur, lorsqu’ils parlent de l’assimilation des musulmans. Ils pensent que le meilleur moyen d’assimiler les musulmans aux sociétés européennes, c’est par le biais d’organisations islamiques et par l’éducation islamique dans les mosquées. Non ! La solution est de détacher l’être humain de l’idéologie.
Les gens devraient se libérer de cette idéologie, du poids de l’autoritarisme religieux. Là se trouve la solution. Les portes doivent s’ouvrir grand pour libérer les femmes et les hommes du contrôle de cette religion. C’est la solution, plutôt que d’essayer de trouver un moyen de contourner les textes, ou de serrer les vis de manière d’une façon qui soit conforme aux temps modernes. Nous essayons de faire cela depuis longtemps. Taha Hussein a essayé, ainsi qu’Ali Abdel Raziq, Mahmoud Mohammed Taha, [Mohammed Abed] Al-Jabri, Nasr Hamid Abou Zayd et Farag Foda, et nombreux sont ceux qui essaient toujours… Mais nous retournons toujours à la case départ, car nous ne traitons pas la maladie qui habite le cœur de l’islam lui-même. […]
Ainsi, la solution ne peut être de continuer à donner des tapes dans le dos des prédicateurs. Ce que nous devons faire, c’est de continuer à émettre des doutes et à mettre [l’islam] au défi. Beaucoup ont abandonné l’islam, et beaucoup critiquent l’islam, même s’ils continuent d’être des musulmans, mais une poignée de personnes seulement ont le courage de déclarer ouvertement leur opposition à ces idées.
Si chaque personne qui pense comme moi se manifestait et le disait, ma vie ne serait pas en danger, Raïf Badawi ne serait pas en prison, et Ould Mkhaitir ne serait pas dans le couloir de la mort. Tout mouvement éclairé dans le monde requiert ce genre de courage, le courage de dire en public ce que nous pensons, particulièrement vu que nombre d’entre nous vivons en Europe. Il est en effet très regrettable que certains politiciens et intellectuels européens, notamment de gauche, ne pensent pas que la critique de l’islam soit nécessaire. Au contraire, ils pensent qu’une telle critique compromettrait la coexistence.
Ce continent ne serait pas devenu l’Europe que nous connaissons aujourd’hui sans la critique de la religion, sans l’expression de ces doutes. Mais certains intellectuels considèrent les musulmans sous un angle raciste « inversé »… J’appelle cela le « racisme des faibles exigences ». Oui, c’est un racisme fait d’exigences inférieures. Les musulmans ne sont pas comme nous, semblent-ils penser. Nous ne pouvons attendre d’eux ce que nous attendons de nous-mêmes. Nous pouvons critiquer Jésus, le Pape, n’importe quel politicien, ou ce que nous voulons, mais les musulmans sont comme des enfants. Je ferais mieux de rester loin de lui, pour éviter qu’il ne me lapide.
Moi, pour ma part, je prends les musulmans au sérieux, et c’est pourquoi je critique l’islam. Je vois le danger que pose l’islam à l’humanité et aux musulmans eux-mêmes. Je crois que critiquer l’islam n’est pas simplement un droit de l’homme, mais également un devoir de l’homme.