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Pays du Levant, Religion, Voix progressistes
2 September 2016
|

Le savant chiite irakien Ahmad Al-Qabanji : Nous devons combattre l’arriération de l’EI avec l’arme des droits de l’Homme

Ahmad Al-Qabbanji

Voir les extraits vidéo sur MEMRI TV

Dans une conférence récemment mise en ligne, l’érudit chiite irakien Ahmad Al-Qabanji a déclaré que « la solution de fond est de lutter contre l’arriération [de l’Etat islamique] avec l’arme de la modernité, l’arme des droits de l’Homme », alors que la combattre au moyen des Unités de mobilisation populaire et de la fatwa de l’ayatollah Sistani n’est qu’une solution temporaire. Comparant l’islam à une orange, Al-Qabanji a affirmé que l’EI, ainsi que d’autres dirigeants à travers l’Histoire, représentent l’écorce de la religion, alors que l’essence ou la graine sont la conscience et la croyance en Allah. En suivant le Coran et la Sunna à la lettre, a-t-il dit, l’EI, les wahhabites et les Salafistes en général respectent « l’écorce de la religion islamique », mais non la conscience. La conférence a été diffusée sur Al-Baheth TV, une chaîne YouTube consacrée à la pensée arabe libérale, le 12 juillet 2016.

Né à Najaf, Al-Qabbanji a étudié la jurisprudence islamique au séminaire religieux (Hawza) chiite de sa ville natale dans les années 1970. Il a quitté l’Irak en 1979, lorsque Saddam Hussein est arrivé au pouvoir. En 2008, après son retour en Irak à l’ère post-Saddam, Al-Qabanji a fondé et dirigé le Mouvement islamique libéral en Irak. Ses idées révolutionnaires, notamment l’accent mis sur la nécessité de rationaliser le discours religieux islamique et la jurisprudence, ont fait de lui l’ennemi mortel du clergé chiite en Irak, et au fil des ans, il a été accusé d’hérésie et arrêté temporairement en Iran en 2013.

Extraits :

Ahmad Al-Qabanji : Il est vrai que lorsque le Prophète Mohammed a introduit l’islam, il appliquait tout ce que nous voyons dans l’EI et Al-Qaïda aujourd’hui, les meurtres et assassinats… Le Prophète Mohammed a fait tout cela. Il a pris des filles-esclaves et prélevé l’impôt de la jizya. Il a fait tout cela. C’est dans le Coran. Mais ce n’est pas la seule chose que le Prophète a apportée avec lui, alors nous ne pouvons pas dire qu’il y a une corrélation de 100 % entre l’EI et l’islam. Le Prophète a apporté quelque chose d’autre. Quelle chose ? Tous les raids et les conquêtes de l’Histoire ne ressemblaient pas à ceux du Prophète Mohammed. Prenez, par exemple, les raids de Houlagu Khan ou de Genghis Khan. N’était-ce pas de vrais raids ? Il est venu du fin fond de la Chine et a conquis l’Orient entier, n’est-ce pas ? Où est Genghis Khan aujourd’hui ? Qui s’en souvient sous un jour positif ? Quelqu’un le vénère-t-il ? Hitler a pris toute l’Europe. Où est-il aujourd’hui ? Quelqu’un le vénère-t-il ? C’est vrai, il y a des néonazis, tout comme il y a des Saddamistes, mais ils ne le vénèrent pas et ne sont pas prêts à faire des sacrifices pour lui. Prenez Alexandre le Grand, par exemple. Il a conquis la moitié du monde. Il a même gagné l’Inde. Où est-il aujourd’hui ? Il est tombé dans les oubliettes de l’Histoire, mais Alexandre le Grand a-t-il des fidèles aujourd’hui, prêts à faire des sacrifices au nom d’Alexandre ? Avec le Prophète Mohammed, ce n’est pas le cas. Le Prophète a des milliards de croyants, malgré les raids, malgré les destructions qu’ils ont causées, malgré les filles-esclaves, malgré la polygamie, et malgré tout l’argent pillé aux civilisations byzantines et perses. Un milliard de personnes le vénèrent, et des millions sont prêtes à se sacrifier. Comment Mohammed a-t-il maintenu cette image, tandis que Houlagu, Alexandre et tous les grands conquérants sont partis, et que seuls leurs noms restent dans les annales de l’Histoire ? Quelle est la philosophie, quel est le secret derrière cela ? […]

Le Prophète Mohammed a apporté quelque chose qui peut être comparé à une orange. Pouvez-vous me donner cette orange ?

Homme : Voilà, Cheikh.

Ahmad Al-Qabanji : Merci. Est-ce une chose ou deux ? Qu’est-ce ? C’est une écorce, elle a de la pulpe et elle a des pépins. Elle a ainsi trois éléments. Mohammed a apporté quelque chose qui ressemble à cette orange. Certains n’ont pris que l’écorce. Ce sont les gouvernants, des Omeyyades jusqu’à l’EI, Al-Qaïda et les wahhabites aujourd’hui. Ils ont pris l’« écorce » de la religion, du gouvernement. C’est pourquoi ils s’appellent l’Etat islamique. Il leur suffit que le gouvernant soit musulman. Même Saddam peut être l’Emir des Croyants, en ce qui les concerne. Pour eux, c’est l’islam. L’islam signifie le gouvernement. S’ils ne contrôlent pas le gouvernement, ce n’est pas l’islam. Qu’est-ce que le gouvernement ? C’est l’écorce de la société. […]

Le Prophète Mohammed a apporté une orange, dont les pépins sont la croyance en Allah, la conscience. […]

Il y a également la pulpe du fruit que nous mangeons, en crachant les pépins. C’est la multitude de musulmans, des gens bons et religieux, qui ne sont pas des criminels. […]

L’essence de la religion est la foi en Allah. C’est tout. Tout le reste est une couverture destinée à protéger les pépins. L’écorce est amère, et le gouvernement est aussi amer, oppressif mais il est essentiel pour protéger la pulpe, et la pulpe est essentielle pour protéger les pépins. […]

En islam, la révolution contre un oppresseur n’existe pas. Le Coran et la Sunna ne parlent pas de révolte contre un dirigeant oppressif. Ainsi, la révolte contre l’oppression émane de la conscience, non des textes sacrés. Les gens de l’écorce appliquent les textes saints, mais ces textes ne font pas partie de la conscience. Ils font partie de l’écorce. Les textes du Coran et de la Sunna sont l’écorce de la religion islamique. La conscience est différente. Allah est la conscience. Ces gens suivent le Allah des textes. Ces gens sont « les gens du livre » – l’EI, les wahhabites et les Salafistes en général. Ils appliquent tout ce qui figurait dans le Coran et la Sunna. Les Frères musulmans les dépassent tous. Même le Allah du Coran et de la Sunna est le « Allah de l’écorce ». […]

Certains qui pensaient que leurs intérêts correspondaient à ceux de l’islam sont devenus des musulmans. Mais c’est l’écorce de l’islam – les riches, le gouvernement, etc. […]

L’EI est islamique. Il représente l’écorce de l’islam. Mais dans l’islam il y a aussi l’essence. Un être humain vivant se développe. Tout change dans le monde. Il est inconcevable que des lois datant de 1 400 ans soient encore bonnes aujourd’hui. Chacun a sa propre culture. La culture du passé est différente de celle d’aujourd’hui, et ainsi, les lois religieuses sont différentes. Les règles d’antan étaient raisonnables et justes, car elles correspondaient à la culture de l’époque. Mais nous sommes aujourd’hui à une autre époque. […]

Nous avons déclaré que nous combattons l’EI. Comment allons-nous le faire ? Certains diront que sans les Unités de mobilisation populaire (PMU) et sans la fatwa de l’ayatollah Sistanti, serions-nous capables d’éliminer l’EI ? Selon cette logique, nous devons adhérer à « l’écorce de l’orange » chiite, afin d’éliminer « l’écorce de l’orange » sunnite. J’admets que cela est utile, mais seulement temporairement. Le recours aux émotions, aux fatwas et aux slogans des gens sur Hussein a aidé à mettre fin à l’attaque des gangs de l’EI, mais ce n’est pas une solution de fond. La solution de fond est de combattre l’arriération [de l’EI] avec l’arme de la modernité, l’arme des droits de l’Homme. En d’autres termes, un membre des PMU ou de l’armée irakienne doit combattre l’EI pour protéger la liberté et les droits des citoyens, et repousser le diable de [l’EI]. La sainteté doit être accordée aux êtres humains, non à un mausolée en ruine. Un mausolée en ruine peut être reconstruit. La sainteté dans notre culture irakienne n’est pas attribuée aux êtres humains – le Coran, les textes sacrés, les mausolées et la Kaaba sont considérés comme plus saints que l’Homme.

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