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Dans une interview exclusive pour la chaîne Al-Jazeera le 20 juillet 2016, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré que « la Turquie accueille actuellement 3 millions de Syriens et d’Irakiens » et que « personne ne devrait essayer de nous donner de leçon sur [les droits de l’Homme] ». Et d’ajouter que la France a « révélé son vrai visage et sa perception des droits de l’Homme » lorsqu’elle a déporté les Roms en 2010.
Extraits :
Recep Tayyip Erdogan : Nous ne pouvons connaître le nombre de gens impliqués dans cette tentative de coup d’Etat militaire, mais nous pouvons dire qu’ils sont une minorité. Cette minorité appartient à l’organisation terroriste Gülen. […]
J’ignore ce que le ministre des Affaires étrangères français a affirmé, mais peut-on ignorer les mesures prises par la France, après les attentats qui se sont produits là-bas ? La France n’a-t-elle pas procédé à des opérations de détentions de masse ? Ils ont déclaré l’état d’urgence pour trois mois, puis pour trois mois supplémentaires, puis pour six mois. Pourquoi ? Dans l’intérêt de la sécurité du pays.
La tentative de coup d’Etat constitue-t-elle un crime ou non ? Sans aucun doute, oui. Puisque c’est un crime, qui devrait en arrêter les auteurs ? L’Etat. L’Etat les arrête et les transmet au pouvoir judiciaire qui, à son tour, fait ce qui s’impose. Si le détenu est un criminel, les mesures nécessaires sont prises, et s’il ne l’est pas, il est libéré. Si le ministre des Affaires étrangères [français] a fait une déclaration [critique], alors il a tort. Il n’est nullement en droit de faire de déclaration à ce sujet.
S’il veut apprendre une leçon de démocratie, il peut le faire. Quand ils ont déporté les Roms de France [en 2010], ils ont révélé leur vrai visage et leur perception des droits de l’Homme. La Turquie, d’autre part, accueille actuellement 3 millions de Syriens et d’Irakiens. Personne ne devrait essayer de nous donner de leçon. Nous ne poursuivons que les gens impliqués dans la tentative de coup d’Etat. L’Etat remplit son rôle dans ce cas. […]
Nous présentons toutes nos preuves, via nos ministres, aux États-Unis. Les autorités judiciaires compétentes aux États-Unis prendront une décision. Nous sommes un allié stratégique des États-Unis et, par conséquent, la solidarité doit être constante, non temporaire. Les deux pays ont des dénominateurs communs. Je crois que, à ce stade, les États-Unis prendront rapidement les mesures nécessaires. […]
La décision [d’appliquer ou non la peine de mort] ne m’appartient pas. Elle appartient au peuple. Le peuple exige la peine capitale. Nous voulons la peine de mort, disent-ils. La décision sera prise par le grand parlement turc. Si la décision du parlement va en ce sens, et qu’il y a une demande de la part du peuple, je ratifierai sans nul doute cette décision, en accord avec mes autorités connues. N’oublions pas que l’Union européenne n’est pas le monde entier. Il y a 28 pays dans l’UE, mais la peine de mort existe aux États-Unis, en Russie et en Chine. Un grand nombre de pays du monde pratiquent la peine capitale. Pourquoi les gens devraient-ils s’insurger quand la Turquie commence à en parler ? Nous nous tenons aux portes de l’UE depuis 53 ans, attendant d’être acceptés comme membres. A mon avis, la décision finale doit appartenir au peuple.