Dans un article publié sur son blog le 18 septembre 2015 [1], Sami Aldeeb, Palestinien suisse, professeur émérite des universités, spécialiste en droit islamique et auteur d’une traduction du Coran dans l’ordre chronologique, présente, sur un ton caustique, deux idées originales de résolution du problème des réfugiés, et revient sur la nécessité de réformer l’islam de l’intérieur pour y éradiquer toute trace de violence.
Il suggère de mobiliser plusieurs îles grecques, d’y faire construire des logements, des hôpitaux, des écoles, des universités et des usines, ou d’utiliser la moitié de l’immense territoire saoudien et de le placer sous la protection des Nations unies, comme une forme de dédommagement pour les crimes commis par l’Arabie saoudite.
En en-tête de son blog, illustré par l’image d’une chouette qui veille et intitulé « Savoir ou se faire avoir », l’auteur indique : « Information et débat autour des religions en général, et de l’islam en particulier. La chouette, symbole de la sagesse, nous apprend qu’il faut observer et réfléchir avant de parler ou d’agir. »
La charte du blog précise son principe premier : aucune idéologie, aucune religion, aucun livre (y compris la Bible et le Coran) et aucun personnage mythique, historique ou contemporain (y compris les prophètes) ne se trouve au-dessus de la critique. Tout peut être objet à débat.
Le blog contient de nombreux articles et vidéos classés par catégories, en français, mais aussi en anglais et en arabe, sur des sujets d’actualité.
Extraits :
Il est facile de faire des théories sur la question des réfugiés lorsqu’on est assis à l’aise devant la télévision, à observer ce qui se passe sur terre et sur mer, avec un toit au-dessus de la tête, un lit bien chaud près de soi, et assez à manger et à boire sur la table. Certainement, on est attristé en voyant des milliers de réfugiés fuyant leur sort amer, cherchant un endroit sûr pour eux-mêmes et leurs familles. Mais comme on dit en arabe : “Celui qui compte les coups de bâton n’est pas aussi bien renseigné que celui qui les reçoit.”
Toutefois, il est indispensable de proposer des solutions à ce problème. Il ne faut pas forcément un médecin atteint du cancer pour soigner un cancéreux.
Zone infestée
Le Moyen-Orient est devenu une zone infestée. Personne n’est à l’abri. Chacun tente de fuir pour sauver sa vie. Le seul espoir de paix est la paix des cimetières. Lorsque la terre couvrira tous les habitants de cette région, alors la paix y régnera. Les habitants de cette région ne sont plus aptes à se supporter mutuellement, et chacun se presse de liquider l’autre. Massacre inégalé, impitoyable, n’épargnant ni bébés, ni femmes, ni vieillards. Même la pierre n’y échappe pas. La dévastation s’étend partout. Et toute trace de civilisation est menacée par des groupes terroristes venus de partout pour diffuser leurs venins.
Les réfugiés portent avec eux leur héritage
Personne n’a le droit de blâmer les réfugiés qui fuient cette zone infestée, à la recherche d’un endroit sûr. Dans le même temps, on n’a pas le droit de blâmer les pays occidentaux qui refusent de prendre toute personne qui veut entrer sur leur territoire. Si les pays occidentaux ouvraient leurs frontières à tous ceux qui veulent y avoir accès, il ne resterait personne dans les pays arabes et musulmans. Les chefs de ces pays seraient même en tête des réfugiés. C’est dire que les pays occidentaux seraient submergés par des flots de réfugiés qui engendreraient le chaos et la destruction, d’autant plus que la grande majorité de ces réfugiés portent avec eux l’héritage culturel et religieux qui a causé des ravages dans leur pays.
(…)
Alors, quelle est la solution ?
La meilleure solution pourrait être la création d’un protectorat international accueillant tous ceux qui ne trouvent pas la sécurité dans leur pays. Dans ce protectorat, il faut former de nouvelles générations libérées des enseignements criminels de l’Islam, en permettant à toute personne qui le souhaite de retourner dans son pays quand la sécurité y sera restaurée.
Certains ont proposé l’aménagement d’une île ou de plusieurs îles grecques vers lesquelles les réfugiés musulmans seraient dirigés. On y ferait construire des logements par les réfugiés eux-mêmes, et on y ouvrirait des hôpitaux, des écoles, des universités et des usines.
On peut aussi prendre la moitié de l’immense territoire saoudien et la placer sous la protection des Nations Unies, d’autant que 60 % des Saoudiens, selon certaines sources, soutiennent l’Etat islamique (Daesh), et les Saoudiens sont ceux qui financent le terrorisme dans la région. Ce sera une sorte de compensation pour les crimes de l’Arabie saoudite.
Dans le même temps, les pays occidentaux doivent mener une opération militaire efficace pour éradiquer toutes les organisations terroristes en Irak et en Syrie, et imposer des conditions permettant le renouvellement de la pensée islamique, afin de vider l’islam de ses enseignements criminels, comme suggéré précédemment par feu Mohamed Taha Mahmoud (pendu en 1985 sur incitation de l’Azhar) qui a vu la nécessité d’abandonner le Coran de Médine et de ne retenir que le Coran de La Mecque. Cela nécessitera la fermeture de l’Azhar et de toutes ses écoles, car elles sont à la base du terrorisme islamique dans le monde. Il faut aussi imposer un changement radical de l’islam en Arabie saoudite, le principal bailleur de fonds du terrorisme islamique. La même chose doit être faite dans les pays occidentaux avec les communautés musulmanes.