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Pays du Levant, Politique
7 August 2015
|

Le dirigeant du parti irakien Oumma, Mithal Al-Alusi : l’EI est une création arabo-musulmane ; j’aspire à la paix avec Israël

Mithal al-Alusi, 2010. (Source : khabaar.net)

Dans une interview parue dans le quotidien koweïtien Al-Rai le 5 juillet 2015, le député irakien et chef du parti Oumma, Mithal Al-Alusi, affirme que les Arabes et les musulmans sont responsables de l’émergence de l’Etat islamique (EI). Soutenant que l’organisation EI est une création arabe et musulmane, en ce que ce sont les Arabes et les musulmans qui ont laissé libre cours à des opinions extrémistes, à une mentalité de vengeance et à l’annulation d’autrui, Al-Alusi appelle à combattre cette approche, et à unir les rangs des Arabes et des musulman dans la lutte contre l’EI.

A la question du journal sur sa position vis-à-vis d’Israël, Al-Alusi, qui a visité le pays à plusieurs reprises, répond qu’il soutient la paix avec Israël et souhaite y voir une ambassade irakienne, avec un drapeau irakien flottant à son sommet. Il qualifie également l’Iran d’ « acteur fou », qui jongle avec la vie de son propre peuple dans ses efforts pour contrôler la région. Extraits :

L’Irak devrait rebâtir ses relations avec les pays arabes

Question : L’Irak lutte contre l’EI et affronte des crises politiques internes. Est-ce le moment approprié pour rebâtir ses liens avec les pays arabes ?

Réponse : L’Irak est membre fondateur de la Ligue arabe, et doit rebâtir ses relations avec les [pays] arabes. Le précédent régime [baasiste], même il y a 50 ans, n’a pas suivi la voie d’un pays mais plutôt celle d’un souverain absolutiste [c.-à-d. Saddam Hussein], et cela ne reflétait pas le niveau ou les ambitions de l’Etat irakien. Le régime actuel a également commis une erreur. L’Irak doit comprendre l’importance des relations avec les pays de la région. Saddam [Hussein] a perpétré un crime quand il a envahi le Koweït, [quand il a lancé] la guerre Iran-Irak et les guerres internes, et en tuant des Irakiens. Il est temps pour nous d’agir comme un pays, et aucun ministre des Affaires étrangères, Premier ministre, ou autre politicien ne devrait [être autorisé à] agir comme bon lui semble.

Mettre un terme aux liens avec les États-Unis

Q : Y a-t-il une dimension stratégique à la politique irakienne ? Pourquoi certains partis veulent-ils mettre un terme à leurs liens avec les Etats-Unis ?

R : Il peut sembler étrange que cette demande soit émise par des libéraux démocrates que j’ai aidés à diriger, [mais] je fais partie de ceux qui veulent mettre un terme aux liens avec [les Etats-Unis]. Ces liens sont caractérisés par le parrainage et l’ambiguïté. Les Irakiens ne devraient pas exiger que les Etats-Unis soient leur mère, leur père et leur commanditaire. [D’autre part], les Américains devraient comprendre que l’intérêt des relations américano-irakiennes se situe très loin [de la problématique] d’occupation et de libération, et des aspects idéologiques…

Q : Les Etats-Unis souhaitent-ils abandonner l’Irak ?

R : Non, ce serait injuste [de dire cela]. Les États-Unis ont payé, et paient toujours, un lourd tribut en Irak, il est injuste de les attaquer comme ça. L’administration Obama affirme que ce qui se passe en Irak est l’héritage de Bush, et que les Irakiens ont échoué et refusent de réussir, parce qu’il entend  les politiciens et les dirigeants irakiens dire qu’ils ne veulent pas des Etats-Unis.

L’EI est un produit de l’islam extrémiste, nous devons nous allier pour le combattre

Q : Quel est l’avenir de la guerre contre l’EI, qui se propage aux pays voisins de l’Irak et à d’autres pays de la région ?

R : Je suis heureux de voir que l’EI se propage dans les pays du Golfe. Cela peut choquer, et je ne veux offenser personne, et encore moins me réjouir de la mort de qui que ce soit, ni dans le Golfe ni en Israël, mais nous devons tous comprendre que l’EI est la maladie de cette génération, et qu’il peut continuer [à exister] encore 100 ans. Cette crise n’est pas inhérente à l’Irak. Nous devons combattre notre mentalité interne, la mentalité de vengeance et d’annulation de l’autre qui a créé l’EI, l’organisation terroriste criminelle qui porte atteinte à l’islam et qui a commis un acte terroriste criminel au Koweït contre nos fils, amis, voisins et frères koweïtiens, et des actes [terroristes] en Tunisie, en Egypte, en Syrie et ailleurs. Tous sont des victimes de l’EI. Nous devons comprendre que ce groupe est une organisation terroriste que tous doivent combattre. Nous devons tous former un front uni. Si nous acceptons cela,  nous acceptons un nouveau monde, sans milices et sans armes.

Q : Vous avez affirmé que [l’EI] existera pendant encore 100 ans. Deviendra-t-il une partie de la réalité politique ?

R : Le terrorisme ne disparaîtra certainement pas en 100 ans… Qu’est-ce qui motive un adolescent d’Europe, le continent de la musique, de la culture, de l’art et de la liberté, à se faire pousser la « barbe » et à adopter des approches qui appellent au crime, au meurtre et à la cruauté, à renoncer au bonheur et à la liberté pour rejoindre un groupe barbare exilé ? C’est un mouvement rebelle mondial qui a émergé en raison d’une défaillance culturelle, d’une crise économique, ou d’un manque de compréhension. Les propagandistes de l’islam extrémiste ont exploité cela pour créer l’EI, et nous devons le combattre en punissant toute personne qui perpètre un crime.

Q : Qui a créé l’EI ?

R : Il s’agit de notre création, non d’une création occidentale, européenne, croisée, juive ou israélienne. C’est une création des Arabes et des musulmans, parce que nous avons échoué à protéger notre société et avons permis à ces [vues] extrémistes [d’exister].

Q : Croyez-vous que la conjoncture post-2003 en Irak est ce qui a créé l’EI, spécialement suite au démantèlement des entités précédentes ?

R : Il n’y a aucun doute que l’EI est la première étape d’un bouleversement enclenché par Al-Qaïda. Et il ne fait aucun doute que [le fondateur d’Al-Qaïda en Irak] Abu Moussab Al-Zarqaoui a joué un rôle significatif qui a rendu possible la création de l’EI – tout comme les huit années d’échec du gouvernement [irakien], et les grands mensonges que celui-ci, et le parlement, ont proférés quand ils ont annoncé des succès en éducation, sécurité et économie, ainsi que la réconciliation [entre les groupes communautaires irakiens]. C’était un tissu de mensonges. L’EI constitue une réaction et une rébellion devant le perdant, l’idiot, le criminel et le malheureux. L’EI a un fou pathétique [Al-Baghdadi] qui devrait [être interné en] hôpital psychiatrique – mais qui est pour l’heure le chef de  l’EI – [une organisation] créée des suites de l’échec arabo-islamique.

L’Irak souffre d’une crise et d’une dangereuse lutte sociale

Q : Al-Anbar restera-t-il aux mains de l’EI et subira-t-il le même sort que Mossoul ?

R : Le gouvernement a annoncé des objectifs [dont la libération de Mossoul et d’Al-Anbar], et les forces politiques irakiennes [ont également] déclaré que la libération de Mossoul et d’Al-Anbar était pour bientôt. C’est faux. Nous devons reconnaître que la plupart des combattants – plus de 90 % d’entre eux – sont Irakiens. Ils sont membres des tribus Abu Nimr, Abu Fahd, Abu Risha, et autres. Il y a une crise et une lutte sociale dangereuse, qui ne sera pas résolue uniquement par des moyens militaires. Nous avons besoin d’un centre d’action stratégique pour mettre en place les fondations militaires. Nous devons prouver aux citoyens que l’État et le judiciaire indépendant peuvent dissuader les corrompus. Par conséquent, tant que les gens auront affaire à un gouvernement incapable d’adopter des réformes, Al-Anbar et Mossoul ne seront pas libérées, et nous ne [pourrons] défendre Bagdad.

L’Iran ne contrôlera pas la région

Q : L’Iran n’est-il pas le [pays] le plus influent de la région ?

R : Non. C’est l’acteur le plus fou, qui joue avec la vie de ses fils, de ses habitants et de son passé dans le but de [réaliser] la vision erronée des dirigeants iraniens. Il est inconcevable que l’Iran contrôle la région un jour ; il n’en a pas le pouvoir.

L’Irak n’est pas mûr pour une véritable réconciliation nationale

Q : Compte tenu de l’existence et de l’expansion continue de l’EI, croyez-vous que les politiques irakiens seront obligés d’envisager des solutions aux crises profondément enracinées, comme une véritable réconciliation ?

R : Avant de nous lancer dans un projet de réconciliation nationale, nous devons comprendre que le rejet de l’autre est quelque chose d’inhumain, de sauvage, et pas vraiment différent de celui de l’EI lui-même. Les partis irakiens ne sont pas les seuls responsables de cet échec – nous le sommes tous. La réconciliation est un projet noble qui fera de la citoyenneté, de la paix et des droits de l’Homme des priorités. Cependant, traitons-nous actuellement les chrétiens et les musulmans de manière égale ? Quand le pays a-t-il [vraiment] été mûr [pour la réconciliation] ? Je crois que la réconciliation est inexistante.

La paix avec Israël est dans notre intérêt

Q : Etes-vous favorable à la normalisation avec Israël ?

R : Oui. Israël est un Etat et je soutiens la paix avec lui. Je veux voir une ambassade [irakienne en Israël] et le drapeau irakien flotter à son sommet. C’est dans notre intérêt. Je ne veux pas lier nos intérêts [uniquement] à Abu Mazen.

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