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Dans deux interviews sur des chaînes de télévision libanaises, le poète israélo-arabe Marwan Makhoul déclare que les Palestiniens qui vivent en Israël sont mieux placés pour changer les choses que les réfugiés palestiniens « car ils représentent une menace démographique pour l’identité juive de cet Etat ».
Lors de ses interventions le 14 juin 2015 sur Al-Jadeed TV et le 23 juin sur Mayadeen TV, Makhoul affirme : « La solution au problème de la nation arabe se trouve aux mains des deux millions de gens qui vivent à l’intérieur [d’Israël], qui « combattent l’ennemi de l’intérieur. »
Extraits :
Marwan Makhoul : Depuis le jour de son lancement, le mouvement sioniste est hostile envers les Arabes, et surtout envers les Libanais.
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Le complot des gouvernements actuel et précédent de Netanyahu est d’exploiter ce que les groupes terroristes font aux minorités du monde arabe, et la peur des minorités palestiniennes devant les crimes des groupes terroristes en Irak et en Syrie par exemple. Ils essaient d’utiliser cette peur pour recruter des minorités dans l’armée d’occupation, essayant de transformer le conflit en [Israël], d’un conflit israélo-palestinien en un conflit islamo-juif, tandis que les chrétiens et les druzes restent neutres.
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Comment se fait-il que le seul pays qui n’ait reçu aucune balle soit Israël ? Pourquoi ne voyons-nous pas ces groupes tenter de libérer la Palestine ? Si nous partons du principe qu’ils sont réellement liés à l’islam, pourquoi ne cherchent-ils pas à libérer Jérusalem, avant de vouloir libérer Damas, la Tunisie, la Libye ou l’Irak ? Je ne vois pas ces groupes viser Israël. Pour moi, cela prouve que tout est planifié par l’Amérique.
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Je serai heureux de me faire arrêter. Depuis que je suis né, j’ai toujours voulu que mes paroles représentent plus que de l’encre sur du papier. Je veux payer le prix, pour sentir que je suis un Palestinien, au sens complet du terme.
Journaliste : Pour que vous deveniez l’égal de votre peuple ?
Marwan Makhoul : Oui. En outre, j’exige que les autorités israéliennes m’arrêtent, car je veux faire de mon cas personnel un cas public. Il est temps que les frontières [entre Israël] et les pays arabes s’ouvrent, afin que les deux millions de gens, nobles et patriotes, qui vivent en Palestine [pré-1948] puissent gagner la nation à laquelle ils appartiennent.
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La solution au problème de la nation arabe se trouve entre les mains des deux millions de gens qui vivent en Israël, car ils représentent une menace démographique pour l’identité juive de cet Etat. Ils peuvent opérer des changements de l’intérieur, ce sont eux qui se cramponnent le plus fort à l’identité palestinienne et ils souffrent d’une déficience, d’un complexe post-traumatique. Après la Nakba, nous ressentons cela quotidiennement sur notre propre chair. Les Palestiniens des camps de réfugiés, qui vivent dans les pires conditions, parlent avec nostalgie et romance de leur patrie, mais nous le vivons de l’intérieur avec le conflit quotidien. Le feu nous consume tous les jours. Nous ressentons la douleur tous les jours. La différence entre les Palestiniens des camps de réfugiés et de la diaspora et ceux qui vivent à l’intérieur [d’Israël] est qu’ils combattent un ennemi extérieur, tandis que nous combattons l’ennemi de l’intérieur.
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