A l’approche de l’échéance du 30 juin 2015, date prévue à la signature d’un accord final sur le nucléaire entre l’Iran et les P5 + 1, le Camp idéologique iranien, dirigé par le Guide suprême Ali Khamenei, intensifiait ses déclarations le rejetant.
Le 18 juin 2015, le président de la Commission de la sécurité nationale et de la politique étrangère du Majlis, Ala Al-Din Boroujerdi, a rejeté les affirmations du Camp pragmatique selon lesquelles l’Iran devait, à l’instar des autres pays, accepter le Protocole additionnel dans le cadre de l’accord global, afin de résoudre la question des Dimensions militaires possibles (DMP) et pour que l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique] puisse confirmer que le programme nucléaire iranien existe bien à des fins civiles. Selon Boroujerdi, une telle mesure ne mettrait pas fin aux pressions occidentales sur l’Iran et par conséquent, l’Iran devait refuser toute inspection de ses installations militaires et interrogatoire de ses scientifiques nucléaires.
Le 18 juin également, le quotidien iranien Kayhan, organe de presse du camp idéologique, affirmait que le fait que le Camp pragmatique attendait des États-Unis – les « tueurs en série d’accords » qui ont dans le passé, violé leurs accords avec l’Union soviétique et la Corée du Nord, selon le quotidien – qu’ils honorent l’accord nucléaire avec l’Iran était sans fondement. Appelant l’équipe des négociations à se préparer à des violations américaines, le journal a écarté également l’argument avancé par le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, selon qui une consolidation de l’accord au Conseil de sécurité de l’ONU obligerait les Etats-Unis à l’appliquer.
Quelques jours plus tôt, le 15 juin, l’hebdomadaire Sobh-e Sadeq du CGRI [Corps des gardiens de la révolution] déclarait que l’Iran pourrait devenir un modèle nucléaire international et modifier l’ordre mondial s’il contrecarrerait les exigences occidentales d’inspection de ses installations. L’Iran, selon le journal, est indépendant au niveau énergétique, et devrait donc rejeter les initiatives économiques et nucléaires de l’Occident pour l’inciter à réduire son activité dans les installations de Fordo et d’Arak. L’Iran devrait poursuivre son objectif d’enrichissement à l’échelle industrielle. Lire l’article dans son intégralité en anglais