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Dans une session du 8 juin 2015 au parlement syrien, le député Anas Al-Shami a accusé l’Iran de ne pas mettre en oeuvre l’accord de défense commun entre les deux pays, et de se contenter d’aider la Syrie avec du ravitaillement et des experts. Al-Shami ajoute que le peuple syrien mène la guerre de l’Iran depuis trois décennies, et que le temps est venu pour l’Iran de « rembourser sa dette ». Extraits :
Anas Al-Shami : Ne sommes-nous pas censés nous élever à la hauteur de la situation, qui nous a fait perdre le sommeil ? La question doit être posée : est-ce un gouvernement de crise ? Est-ce un gouvernement de guerre ? Agit-il proportionnellement à la quantité de sang versée par les martyrs ? Agit-il en proportionnellement à la douleur et à la souffrance des citoyens syriens ? Bien entendu, non. Mille fois non !
Etes-vous satisfaits de vous-mêmes, messieurs ? Ayez de la miséricorde pour notre peuple, et Lui dans le Ciel aura de la miséricorde pour vous. Ceux qui ont le plus besoin de miséricorde sont ceux qui sont les plus proches de vous, les fils du pays auquel vous appartenez. Certains ont faim, d’autres sont dans le besoin, d’autres subissent injustice et oppression. Certains sont malades, certains ont été déplacés. Ils posent la question : où sont les représentants de l’Etat ? Je n’interrogerai pas les médias sur leurs mensonges, ni le pouvoir judiciaire sur sa corruption, ni l’économie sur ses échecs, ou sur ce qui est advenu des fonds disparus. Je n’interrogerai pas certains ministres, qui ne prennent pas la peine de répondre au téléphone.
Je n’entrerai pas dans les détails, Messieurs, parce que le diable se cache dans les détails. Nous devons resserrer nos rangs, dans notre confrontation avec le Grand Satan et son Etat islamique, avec Jabhat Al-Nosra, et les Frères musulmans traîtres. Nous voulons trouver un havre de paix, mais nous nous sommes écartés du chemin. Un bateau ne peut naviguer sur la terre ferme. Avec votre permission, chers collègues, j’aborderai la politique. Nous affrontons les Tatars et les incroyants de notre temps. Avec les héros de notre grande armée et son commandant, Bashar Al-Assad. Mais les citoyens demandent : où sont nos amis et nos alliés ?
Susan Rice, l’ambassadrice du Grand Satan aux Nations unies, s’est adressée au dirigeant de notre nation, Dr Bashar Al-Assad, affirmant que s’il voulait revenir à la situation d’avant mars 2011, il devait abandonner l’Iran et le Hezbollah. Ainsi, nous menons une guerre par procuration, en nous tenant dans les rangs de la résistance, et en nous opposant à l’entreprise sionsiste international. Nous avons chèrement payé, en sang, en argent et en histoire.
Quelle est la position de notre ami et allié [l’Iran] concernant l’accord de défense conjoint ? Quand cet accord sera-t-il appliqué, si ce n’est aujourd’hui ?
Depuis trois décennies, le grand peuple syrien et le gouvernement syrien ont sacrifié – dans l’intérêt de leurs amis de la République islamique d’Iran – leur sang, leur argent et leurs équipements. Quand les Iraniens rembourseront-ils cette dette ?
Devons-nous nous contenter de soutien logistique, d’experts et d’argent ? Non Monsieur le Président ! En tant que député et serviteur du peuple syrien, je demande que l’accord de défense conjoint soit appliqué.
Je demande à mes chers collègues de me soutenir dans cette demande, en envoyant une lettre, par l’intermédiaire de la présidence, au Conseil de la Choura iranien, demandant l’application de l’accord de défense conjoint. En particulier du fait que nos ennemis, depuis le premier jour, prétendent que nos amis et alliés [iraniens] se battent en Syrie, ignorant le fait que la France, l’une des huit superpuissances du monde, a traversé l’Europe jusqu’à l’Afrique pour protéger le régime malien, sans passer par le Conseil de Sécurité des Nations unies.
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