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Péninsule arabique, Politique
3 June 2015
|

Un commentateur politique arabe : La oumma arabe doit bâtir sa solidarité autour d’un ennemi commun

Masjid Al-Haraam, Makkah (Source : Flickr)

Le commentateur politique libanais Dr Sobhi Ghandour, résidant à Washington DC depuis 1987 et rédacteur en chef du magazine en arabe et en anglais Al-Hewar, basé à Washington, s’adresse aux pays arabes dans un éditorial intitulé « Qui est l’ennemi maintenant ? » paru le quotidien émirati Al-Bayan.

Il leur enjoint de mettre de côté leurs différences, de formuler une stratégie commune et de définir le principal ennemi commun de la oumma arabe, afin de revenir à l’unité qui était la sienne dans les guerres contre Israël de 1967 et 1973. Ghandour attribue le flou de l’identité de la oumma arabe aux accords de Camp David de 1978, aux conséquences de la révolution islamique iranienne et de la chute de l’Union soviétique. Il souligne que le reste du monde a également connu une confusion du même ordre après la fin de la guerre froide, mais que l’Occident a depuis défini son nouvel ennemi comme étant le « terrorisme islamique », alors que les Arabes demeurent divisés quant à l’identité de leur principal ennemi – Israël, l’Iran ou les organisations terroristes.

Dr Sobhi Ghandour. Source : Alriyadh.com

Extraits : [1]

La question « Qui est l’ennemi maintenant ? » est une question importante pour toute oumma ou tout pays. La réponse à cette question définit quelles sont les actions prioritaires, elle permet de faire la distinction entre amis, rivaux et ennemis, et de fixer également les normes de la gestion des événements et la stratégie à suivre face à « l’ennemi principal »…

Le principal problème de la oumma arabe ne réside pas tant dans l’incapacité des Arabes à s’accorder sur la question « Qui est l’ennemi maintenant ? » que dans leur absence de solidarité (…). Certes, les Arabes forment une seule oumma – mais cette oumma est basée dans plusieurs pays qui ne partagent ni les mêmes perspectives ni aucune mesure de coordination efficace susceptible de les unir. Certains vont jusqu’à se combattre mutuellement.

La prolifération de gouvernements et Etats arabes ne constitue pas un obstacle à l’instauration d’une stratégie arabe commune. Le problème réside dans le manque de volonté politique de coordination et de solidarité [entre pays arabes], ainsi que dans le fait que le rôle de l’Egypte dans le monde arabe a pris fin avec sa signature d’un accord de paix avec Israël…

La formulation d’une stratégie commune pour un certain nombre de gouvernements requiert un leadership qui orchestre une activité conjointe entre les nombreux gouvernements. Il y en a eu un au siècle dernier avec, prendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis qui dirigeaient une alliance mondiale contre un « ennemi commun » – l’alliance du Japon, de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste. Cette alliance, dirigée par Washington, était fondée non pas sur des considérations idéologiques ou sur une harmonie naturelle entre ses différents régimes, mais uniquement sur un intérêt commun : affronter un ennemi commun et reporter les différends à plus tard. En effet, les Alliés ont gagné la Seconde Guerre mondiale grâce au pacte entre la Russie communiste et l’Amérique capitaliste visant à libérer l’Europe du nazisme et du fascisme.

La oumma arabe a également connu une expérience similaire après la guerre de 1967, lorsque l’Egypte de Nasser a convoqué en urgence un Sommet de la Ligue arabe à Khartoum. Lors de ce sommet, il fut décidé d’élaborer une stratégie arabe commune pour annihiler l’agression israélienne [2] et mettre un terme à toutes les luttes arabes secondaires – y compris la guerre qui sévissait au Yémen à l’époque, dans laquelle l’armée égyptienne était impliquée et qui était cause de nombreux désaccords entre l’Egypte et l’Arabie saoudite. En conséquence du Sommet de Khartoum, l’alliance arabe du « pétrole et des armes » fut formée ; en son nom, la plupart des pays arabes producteurs de pétrole ont fourni une aide financière substantielle à l’Egypte et à la Syrie pour la reconstruction de leurs armées en vue de la guerre de 1973. En outre, pour la première fois, le pétrole a été utilisé comme arme pour exercer une pression économique, et les exportations vers les pays qui soutenaient Israël ont cessé.

Il semble, par conséquent, que la situation arabe au siècle précédent était beaucoup plus claire qu’en ce siècle. L’ennemi des Arabes dans la première moitié du 20e siècle était l’impérialisme européen, qui occupait certains pays dans la région et a étendu son autorité aux autres. A l’époque, définir l’ennemi ne posait pas de problème. Le troisième quart du 20e siècle était également clair quant à l’identité de « l’ennemi commun » des Arabes : « l’ennemi sioniste » et ses partisans.

L’ambiguïté arabe de la définition de « l’ennemi » a émergé au dernier quart du 20e siècle, après la signature des Accords de Camp David et le retrait de l’Egypte du conflit arabe avec Israël. [Cette ambiguïté a perduré] après la Révolution iranienne et ses conséquences pour les pays arabes voisins et pour la question palestinienne, et suite à la chute de l’Union soviétique et la fin de la guerre froide, qui a eu un impact sur toutes les questions arabes.

[En fait], le monde entier est entré dans le nouveau siècle sans nulle compréhension claire de la nature de « l’ennemi », car à cette époque, de nombreuses conceptions [anciennes] ont été brisées – [par exemple,] le communisme n’est plus l’ennemi de l’Occident capitaliste… Et donc, des idées sur le « nouvel ennemi » de l’Occident ont circulé ; cet ennemi englobe les organisations extrémistes opérant au nom de l’islam. Les groupes sionistes ont même œuvré dans le monde entier pour créer une connexion entre le terrorisme et les organisations qui résistent à Israël, afin de dépeindre l’ensemble du monde islamique comme « le nouvel ennemi » de l’Occident.

À la lumière de tout ce qui précède, le 11 septembre 2001 est considéré comme une date importante dans la définition du « nouvel ennemi » que l’Occident s’est trouvé dans le « terrorisme islamique ». Mais l’Orient réfléchit toujours à l’identité de son ennemi actuel.

Les Arabes souffrent aujourd’hui de nombreux manques, le principal étant de ne pas savoir qui est [leur] « ennemi principal ». En outre, il leur manque une stratégie commune, des critères pour définir les « ennemis » et « amis ». Certains Arabes avancent que l’ennemi actuel, ce sont les organisations terroristes, tandis que d’autres considèrent toujours Israël comme « l’ennemi principal », et certains ateurs arabes se sont mis ces dernières années à appeler l’Iran « l’ennemi »…

La région arabe va être confrontée à d’importants changements au cours de cette année. Ces changements sont liés aux trois sujets de discorde des Arabes : comment classer Israël, l’Iran et les organisations extrémistes et terroristes. Nous constatons que même les États-Unis peinent actuellement à [formuler] leur position future sur ces trois éléments.

Notes :

[1] Al-Bayan (Emirats arabes unis), le 19 mars 2015.

[2] Le Sommet de Khartoum, convoqué fin août 1967 et auquel ont assisté huit Etats arabes, a publié une déclaration qui a guidé la politique arabe envers Israël jusqu’à la guerre de 1973.

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