La société médiatique djihadiste Ifriqya Lil-I’lam (« L’Afrique pour les médias ») a publié un article encensant l’attaque de lundi 25 mai 2015 dans la capitale tunisienne, au cours de laquelle un soldat tunisien a ouvert le feu contre d’autres soldats dans la caserne de l’armée Bouchoucha, tuant au moins sept d’entre eux.
Ifriqya Lil-I’lam souligne le passé djihadiste de l’assaillant, qu’il défend des nombreuses accusations dirigées contre lui suite à son acte. Ifriqya Lil-I’lam qualifie l’assaillant de premier loup solitaire en Tunisie, et exhorte d’autres musulmans de suivre son exemple. Ifriqya Lil-I’lam appelle également les musulmans à viser les non-croyants partout dans le monde, et les déconseille de fournir de l’aide aux occupants des terres musulmanes. Il rappelle la doctrine et les principes de l’Etat islamique (EI), dénonce le gouvernement tunisien et ses dispositifs de sécurité, et exhorte les musulmans à les prendre également pour cible. Il invalide tout accord signé entre la France et la Tunisie, et déclare que tout entente signée dans le futur doit d’abord recevoir l’autorisation de l’EI.
Ifriqya Lil-I’lam, qui publie des informations sur les moudjahidines d’Afrique du Nord, avait déjà exprimé son soutien à l’EI. Il le renouvelle dans ce message.
Ifriqya Lil-I’lam nomme le soldat assaillant Mehdi et glorifie ses actes dans « la Tunisie occupée ». « Nous nous sommes réjouis de ton ascension [en tant que] martyr, tout comme nous nous sommes réjouis du fait que tu aies trouvé une orientation et aies intégré l’islam. Tu es le premier loup solitaire en Tunisie occupée », dit-il.
Ifriqya Lil-I’lam souligne également les ambitions djihadistes de Mehdi, qui avait déjà essayé de faire la hijra [émigration vers un front djihadiste] sans succès. Mehdi « a choisi d’opérer à l’intérieur du pays [en Tunisie], » et « facilité beaucoup de choses pour ses frères moudjahidines ». Ifriqya Lil-I’lam laisse entendre que les actes de Mehdi ont été perpétrés au nom de l’Etat islamique, et dans le cadre du récent rassemblement de moudjahidines tunisiens au sein de l’EI. [1] Suivant leur exemple, Mehdi « a réfléchi, choisi sa cible et planifié [son attaque]… [tout en] désirant devenir martyr sur la voie d’Allah. »
Ifriqya Lil-I’lam réfute également les déclarations du gouvernement tunisien et les médias après l’attaque, notamment selon lesquelles Mehdi était psychologiquement atteint, avait des problèmes avec ses collègues et sa femme, ou alléguant que l’attaque n’était qu’un « incident » plutôt qu’un acte terroriste prémédité. A cet égard, Ifriqya Lil-I’lam félicite Mehdi d’avoir été capable d’infiltrer le quartier même dont la sécurité a été renforcée suite à une intrusion deux mois plus tôt lors de l’attaque du musée Bardo. Dans une autre partie de la lettre, Ifriqya Lil-I’lam appelle les musulmans à perpétrer des attaques similaires contre d’autres bases militaires du pays.
Ifriqya Lil-I’lam met en lumière les résultats de l’attaque. Entre autres, elle révèle la fragilité des forces de sécurité et du gouvernement tunisien. « Ce qu’on appelle le mini-Etat de Tunisie n’est [rien d’autre] qu’un mensonge, car ce n’est pas un mini-Etat, ni même une organisation mais c’est un gang mafieux armé… soutenu par l’occupant français et américain », écrit-il. L’attaque a ouvert la voie à d’autres actes contre les ennemis d’Allah, contre les dispositifs de sécurité tunisiens et contre leurs « seigneurs non-croyants [les Occidentaux] » que l’on « trouve partout ». Il appelle les musulmans à les attaquer tous : « Placez donc votre confiance en Allah, et tuez-en parmi eux… et mourez en martyr afin d’entrer au Paradis. »
Le groupe médiatique fait référence à « notre Etat islamique » en parlant de l’EI. Il rappelle les principes et la doctrine de l’EI en les appliquant à la Tunisie. Par exemple, il dénonce le sécularisme et les différents partis politiques, et considère que leurs chefs sont des apostats et des hérétiques. Ifriqya Lil-I’lam dénonce également tout musulman qui fournirait une quelconque forme de soutien aux « occupant[s] des terres musulmanes », prévenant qu’il sera tué pour cela.
Ifriqya Lil-I’lam invalide tout accord signé entre la Tunisie et la France, affirmant qu’il « n’est nullement contraignant ». Il déconseille également la France de signer des accords, secrets ou autres, « sans l’autorisation de l’Etat islamique ».
Source : Shumoukh Al-Islam, 26 mai 2015
Note :
[1] Voir le rapport MEMRI JTTM Tunisian Mujahideen Swear Fealty To Islamic State (ISIS) Leader Al-Baghdadi, 19 mai 2015