Dans une interview télévisée, l’artiste yézidi Ammar Salim évoque ses toiles, par lesquelles il représente les tragédies infligées aux Yézidis par l’Etat islamique. Malgré les menaces de mort, « Ammar souligne qu’il continuera de peindre, afin de faire entendre la voix des Yézidis et que perdure leur supplice dans l’esprit des gens », selon le reportage diffusé sur Sky News Arabia, le 26 avril 2015. Extraits :
Journaliste : Depuis que l’Etat islamique a pris le contrôle de grandes parties de l’Irak, les membres de la minorité yézidie comptent parmi les victimes de cette organisation. Les Yézidis ont été tués, capturés, blessés et contraints de devenir des réfugiés. C’est tout ce que les médias internationaux ont à dire au sujet des Yézidis. Ammar Salim est un artiste yézidi, qui tente de briser cette vision stéréotypée des Yézidis, par le biais de l’art.
Ammar travaille avec diligence dans son petit appartement, qu’il a transformé en studio après avoir fui son domicile de Bashiqa. Ammar est entré dans une phase de travail intensif, comme on peut le voir à travers ses toiles accrochées sur les murs de cette petite pièce dans la ville de Duhok, au Kurdistan, au nord de l’Irak. Il dit tirer son inspiration des atrocités commises par l’État islamique contre les Yézidis.
Ammar Salim : [Mes peintures] parlent de l’anéantissement des Yézidis, de la justice. Peut-être que bientôt, je peindrai le massacre [du camp] Speicher. Quoi que fasse l’EI, je m’y opposerai. Je transcris tout ce que je vois dans mes toiles.
Journaliste : Malgré toutes les tragédies endurées par les Yézidis, l’art d’Ammar ne se limite pas à la peinture [des souffrances] endurées par sa propre communauté. Ammar, qui souffre d’un manque de ressources financières, tente de peindre avec des matériaux bon marché, s’il peut s’en procurer. Ce n’est pas son seul souci. Ammar affirme avoir reçu des menaces de mort depuis que des photos de ses toiles circulent sur de nombreux réseaux sociaux.
Ammar Salim : Après l’une de mes toiles, j’ai reçu des menaces via Facebook. Ils m’ont envoyé un message : « Si tu ne brûles pas cette peinture, nous te tuerons. Nous savons où te trouver. »
Journaliste : Mais malgré les menaces, Ammar souligne qu’il continuera à peindre afin de faire entendre la voix des Yézidis, et que perdure leur supplice dans l’esprit des personnes.
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