Un article récent intitulé ‘Combien ces gens sont naïfs !’, écrit par le professeur Shamim Akhtar, qualifie le récent Sommet de la Maison Blanche contre l’extrémisme violent (CEV) de festival de copains américains. Cet article, publié dans le quotidien pakistanais Roznama Islam, soutient que si les Etats-Unis sont véritablement intéressés à mettre fin au terrorisme, ils doivent stopper le ‘terrorisme d’Etat’ d’Israël et de l’Inde en Palestine et au Cachemire.
(…)
« Le Président américain Barack Obama a organisé les 19 et 20 février un festival pour les représentants de 60 Etats clients au Palais blanc [sic] pour combattre le terrorisme et annoncer une stratégie qui consiste à mettre du vin ancien dans des bouteilles neuves. Toutefois, à la manière d’un gentil voyou, Obama a voulu donner l’impression qu’il était erroné d’attribuer le terrorisme à l’islam, parce que la religion islamique interdisait [le terrorisme] et qu’une majorité de musulmans dans le monde était pacifique mais que certains éléments étaient conduits à la violence par la pauvreté et les injustices (…)
Les participants à la conférence, tels des serviteurs d’Obama, ont acquiescé à ses propos comme des moutons. (…) Obama a proposé une solution éculée pour traiter le ‘terrorisme’, lequel ne peut être éradiqué par des actions militaires uniquement, car il faut gagner les cœurs et les esprits des populations locales, pour que la majorité silencieuse puisse être activée contre l’extrémisme…
Nous entendons dire depuis l’époque de la guerre froide que, pour éliminer l’insurrection communiste, il faut gagner les esprits de la population locale. Mais l’histoire témoigne que les Américains, au lieu de gagner les cœurs et les esprits des Vietnamiens, ont largué des bombes au napalm sur leurs villages, leurs fermes (…).
Le terrain est préparé en vue d’une intervention militaire dans ces pays – parfois sous le prétexte d’en finir avec Al-Qaida, d’autres fois sous celui de contrer Daesh [en Syrie et en Irak], BokoHaram [au Nigéria] ou Ansar Al-Sharia [en Libye].
En réunissant ce type de conférence [à savoir le CEV], Obama joue du tambour comme un jongleur de foire. L’Amérique, même après avoir fait usage de ses armes à radiation nucléaire et de ses bombes au napalm en Irak, et de bombes à fragmentation en Afghanistan, a dû se retirer de ces pays. Cette réunion [le sommet du CEV] est planifiée par la Maison Blanche pour rétablir sa domination sur ces pays. Le terrain est préparé en vue d’une intervention militaire dans ces pays – parfois sous le prétexte d’en finir avec Al-Qaïda, d’autres fois sous celui de contrer Daesh [en Syrie et en Irak], Boko Haram [au Nigéria] ou Ansar Al-Sharia [en Libye]. Pour cacher leurs intentions malveillantes, ils parlent de gagner les cœurs et les esprits des gens.
Même si Obama a affirmé que l’extrémisme n’avait rien à voir avec l’islam, toutes les organisations qu’il a fait vœu de combattre sont des milices de musulmans militaristes. Pourquoi Obama n’a-t-il pas mentionné les [organisations extrémistes hindoues en Inde] VishwaHinduParishad, ShivSena, Bajrang Dal, RashtriyaSwayamsevakSanghm et les organisations bouddhistes de Sri Lanka et de Burma, les milices chrétiennes de République d’Afrique centrale, qui commettent régulièrement des actes de génocide contre des minorités musulmanes ?
« Si l’Amérique peut attaquer des régions lointaines, à 6000 km de ses frontières, pourquoi les personnes atteintes [c.-à-d. les groupes militants islamiques] ne pourraient-elles pas lancer des représailles contre ses soldats et citoyens ?
Si l’Amérique considère légitime d’attaquer les localités du groupe Haqqani [N.d.T. groupe islamiste armé indépendant lié aux talibans] avec des drones, les combattants de la liberté du [réseau] Haqqani ont le droit d’attaquer l’armée d’occupation en Afghanistan. […]Si Obama et ses acolytes veulent véritablement mettre fin au terrorisme, ils doivent tout d’abord mettre fin à leur propre terrorisme, à celui de l’OTAN, d’Israël et de l’Inde.
[…]
Nous ne soutenons pas Al-Qaïda, Daesh, Boko Haram ou Ansar al-Sharia, mais nous posons une question à Obama : ces militants réunis ont-ils tué autant de personnes innocentes que l’Amérique en a tuées au Japon, en Corée, au Vietnam, en Afghanistan, en Irak et au Pakistan ? Daesh a-t-il lancé une bombe atomique sur une population civile, pour que l’Occident se lamente ainsi ? Le visage d’Obama est déjà sombre ; il ne sert à rien de le noircir encore, mais son visage est noir du sang des musulmans au FATA [zones tribales sous administration fédérale au Pakistan], en Afghanistan et en Irak.
Si le remède contre l’extrémisme est la démocratie, pourquoi Obama a –t-il autorisé l’usurpateur Abdul Fattah Al-Sissi [en Egypte], assassin de milliers de personnes, à renverser un gouvernement démocratiquement élu et à prendre le pouvoir ? Al-Sissi est-il le porte-drapeau de la démocratie ? Ne s’est-il pas rendu coupable de terrorisme d’Etat en massacrant des manifestants pacifiques ?
[…]
Obama a-t-il oublié que les Américains ont taillé le Coran en pièces et l’ont jeté aux toilettes, et qu’ils ont gardé ouvertes des chambres de torture pour y enfermer des hommes et des femmes musulmans innocents, les accusant d’être membres de Daesh ? Est-ce cela votre tolérance ? Face aux tentatives répétées de Charlie Hebdo pour diffamer la personnalité sacrée du Prophète de l’islam, vous, tels Ali Baba et les quarante voleurs, avez manifesté main dans la main aux cris de « Nous sommes tous Charlie », indiquant ainsi que tous (Obama et compagnie) sont des blasphémateurs. Peut-on encore douter de l’identité des vrais extrémistes et terroristes : est-ce la nation musulmane ou le groupe des croisés-sionistes ?
Source: Roznama Islam (Pakistan), 22 février 2015.