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Le 2 mars 2015, sur la chaîne TV libanaise Al-Jadid/News, la présentatrice Rima Karaki a mis fin abruptement à une interview de l’islamiste Hani Al-Siba’i, qui parlait depuis Londres, après qu’il eut refusé de répondre à ses questions. Après avoir déclaré « je ne répondrai pas comme vous le souhaitez, car je suis ici pour servir les idées auxquelles je crois », il lui a intimé de se taire et a ajouté : « C’est indigne de moi d’être interviewé par vous. Vous êtes une femme… »

L’islamiste égyptien  Al-Siba’i, qui dirige le centre londonien Al-Maqrizi, demeure au Royaume-Uni depuis 1994 ; il a fui l’Egypte après avoir été condamné pour avoir planifié des attentats. Extraits : 

Cheikh Al-Siba’i : « Quel genre d’attitude est-ce ?

Journaliste Rima Karaki : Merci de ne pas vous énerver. Nous vous respectons et savons que vous voulez apporter une réponse exhaustive. Malheureusement nous disposons d’un temps limité.

Al-Siba’i : Je me suis mis d’accord avec M. Ibrahim Harbi.

Karaki : Très bien, continuez. Ils nous laissent plus de temps.

Al-Siba’i : J’ai convenu avec lui que vous ne m’interrompriez pas.

Karaki : Cela suffit sur ce sujet, continuez.

Al-Siba’i : Pensez-vous être si élevée et puissante ?

Karaki : Continuez, mais ne m’injuriez pas.

Al-Siba’i : Je sers l’idée en laquelle je crois.

Karaki : Dans le studio, c’est moi qui décide. Pour votre bien, je vous dis que nous perdons du temps. Si vous voulez vous perdre dans les détails, nous n’aurons plus de temps pour les autres questions. Si nous commençons à discuter de l’histoire, nous n’aurons plus le temps d’aborder notre sujet. Maintenant c’est à vous de décider. Si nous avons le temps, vous répondrez à toutes les questions, mais c’est moi qui décide.

Al-Siba’i : Vous déciderez ce que vous voulez, mais moi je fais ce que je veux !

Karaki : OK, écoutons votre réponse. Revenons au sujet au lieu de perdre du temps à discuter.

Al-Siba’i : Avez-vous fini ? Taisez-vous pour que je puisse parler. Je parle pour que les gens puissent comprendre…

Karaki : Comment un cheikh respecté comme vous peut-il dire à un présentateur de TV de se taire ?

Al-Siba’i : Je suis respecté, que vous le vouliez ou non.

Karaki : Cela suffit. Il faut conclure.

Al-Siba’i : C’est indigne de moi d’être interviewé par vous. Vous êtes une femme qui…

Karaki : Une seconde. S’il n’y a pas de respect mutuel, je mets fin à notre entretien ».