Dans un article paru le 5 janvier 2015 dans le quotidien saoudien Okaz, Turki Al-Dakhil, rédacteur en chef d’Al-Arabiya, condamne la maltraitance des animaux, comparant la culture de la cruauté envers les animaux à celle de l’Etat islamique [EI], et appelle les autorités saoudiennes à adopter des lois pour dissuader les gens de porter atteinte à la nature et aux animaux.
Al-Dakhil, qui a écrit l’article en réaction à une vidéo choquante diffusée en Arabie saoudite, montrant un jeune homme écraser délibérément et tuer un chien, déplore le fait que la société saoudienne ne combatte pas cette culture de la violence, et avertit que quiconque tue des animaux finira par tuer des hommes. Extraits : [1]
Il est révoltant de voir un jeune homme prendre plaisir à brûler un renard, couper la queue d’un chat, torturer un âne, tuer à petit feu un cheval – ou la dernière folie, écraser un chien, comme dans ce regrettable incident qui a été sévèrement condamné, suite auquel des âmes miséricordieuses ont communiqué le numéro de la plaque d’immatriculation et le modèle de la voiture de l’agresseur, ce qui a conduit à son arrestation par les forces de sécurité et, je l’espère, conduira à des poursuites judicaires.
Le Conseil de la Choura et les organes législatifs devraient rédiger un code pénal en bonne et due forme définissant les peines à administrer à quiconque maltraite des animaux, abat des arbres, nuit à la nature ou se livre à une chasse cruelle. Ces lois doivent être sévères et dissuasives, afin d’empêcher ces agressions barbares. Cette culture de la violence est incrustée [dans les esprits de ces jeunes hommes], et ils l’expriment [par la cruauté] contre les animaux. Il n’y a aucune différence entre la culture de daes [« écraser » en arabe] qui prend pour cibles les chiens et les animaux, et la culture de Daesh [EI], qui massacre les gens comme des moutons !
Cette culture de la violence, que nous ne combattons pas chez nous, est la base de tels actes, car quiconque tue des animaux finit par tuer des personnes. Il y a un mépris pour la vie des animaux, et ce que nous voyons dans ces vidéos n’est qu’un échantillon de dizaines d’incidents de ce type… Et ce comportement criminel est basé sur la violence.
L’éducation et la classe d’une personne sont manifestes dans la façon dont elle traite la nature et les animaux. [L’écrivain irakien Muhammad] ibn Al-Marzuban (mort en l’an 309 de l’Hégire [921]) a écrit un livre entier intitulé La supériorité des chiens sur un grand nombre de ceux qui portent des vêtements, dans lequel il note : « Sachez que le chien craint pour son maître plus qu’un père ne craint pour son fils et qu’un frère ne craint pour son frère, car il protège son propriétaire et défend tout ce qui lui est précieux, qu’il soit présent ou absent, endormi ou éveillé, ne néglige pas [son devoir] même s’il n’a pas été désaltéré, et n’abandonne pas [ses maîtres], même s’ils l’abandonnent.
Certains chiens sont plus humains que certains hommes. Pensez-y !
Notes :
[1] Okaz (Arabie saoudite), 5 janvier 2015.