Dans un article intitulé « La solution est de bannir les partis islamistes », l’éminent journaliste Abd Al-Rahman Al-Rashed, ancien directeur d’Al-Arabiya et ancien rédacteur en chef du quotidien Al-Sharq Al-Awsat, affirme que la seule façon d’apporter le changement et la stabilité dans le monde arabe est d’interdire l’utilisation de la religion à des fins politiques. Dans les pays arabes, écrit-il, les partis religieux finissent toujours par exploiter la religion pour gouverner seuls. Toutes les tentatives visant à les “apprivoiser” ou en faire des partis civils ont échoué. En fait, les réformistes en leur sein sont généralement accusés de manque de loyauté et expulsés, tandis que les dirigeants extrémistes gravissent les échelons.
Selon Al-Rashed, dans une démocratie authentique, la religion, ainsi que le patriotisme, ne sont pas des considérations partisanes. Si les positions des partis peuvent varier sur les questions économiques, sociales et politiques – y compris sur des questions afférant au religieux comme l’avortement -, aucun parti ne peut prétendre monopoliser la religion ou le patriotisme et accuser l’autre d’hérésie ou de trahison.
Certains objecteront, souligne Al-Rashed, que dans le monde arabe, certains partis religieux ont réussi à gouverner un pays, comme le Parti pour la justice et le développement en Turquie ou le parti Ennahda en Tunisie. Concernant le premier, il estime qu’il ne s’agit pas vraiment un parti religieux mais plutôt un parti conservateur, qui épouse un modèle libéral de l’islam. Pour le second, il souligne qu’il n’a gouverné que pour un court laps de temps, et qu’il ne durera que si les plus progressistes en son sein parviennent à l’éloigner de sa voie religieuse pour un chemin plus conservateur et civil.