Le 30 novembre 2014, le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a abordé, dans une interview parue dans le quotidien égyptien Akhbar Al-Yawm, l’impasse où se trouvent les négociations avec Israël. Il a évoqué les différentes options palestiniennes, notamment le recours à l’ONU, mettre fin à la coordination sécuritaire entre l’AP et Israël, ou encore transférer la responsabilité de l’Autorité palestinienne à Israël.
Abbas a répété qu’il ne reconnaissait pas Israël comme Etat juif, conception dommageable pour les intérêts des Palestiniens et des Arabes israéliens, empêchant le retour des réfugiés palestiniens. Il a déclaré que six millions de réfugiés palestiniens, dont lui-même, aspiraient à retourner dans leurs foyers, et que des solutions créatives s’imposaient, parce que « nous ne pouvons fermer la porte à ceux qui souhaitent rentrer ».
Par ailleurs, Abbas a critiqué le Hamas et les Frères musulmans (FM), les qualifiant de « bande de menteurs ». Il a estimé que le Hamas était responsable du déclenchement des combats à Gaza en juillet 2014 et de la destruction de la ville, car le Hamas avait menti et refusé de revendiquer l’assassinat des trois adolescents israéliens. Il a aussi blâmé le Hamas pour le rejet de l’initiative égyptienne de cessez-le-feu, rappelant que le dernier jour de la guerre, le Hamas en était réduit à implorer un cessez-le-feu sans réserves ni conditions. En outre, Abbas a accusé le Hamas de ne pas œuvrer dans le sens de la réconciliation palestinienne, et d’agir contre les membres du Fatah pour empêcher cette réconciliation.
Dans cet entretien, Abbas s’en est également pris à l’administration américaine, critiquant sa politique envers l’Egypte et les Frères musulmans (FM). Il raconte avoir dit au président Obama que le concept de « membres modérés des FM » est illusoire et que les FM sont la “mère de toutes les organisations terroristes”, y compris de l’Etat islamique et d’Al-Qaïda. Quand la “révolution du 25 janvier” 2011 a éclaté en Egypte, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton l’aurait surpris en lui demandant de convaincre le président égyptien d’alors, Hosni Moubarak, de démissionner.