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Extraits d’une vidéo de l’Etat islamique [EI] présentant un « rapport depuis la ville de Kobane » de John Cantlie, un journaliste britannique capturé par l’EI, mise en ligne le 27 octobre 2014 :
« Inside ‘Ayn Al-Islam [Kobane] »
Vue aérienne de Kobane prises par un « drone de l’armée de l’État islamique »
Image en gros plan d’un « silo turc »
Des coups de feu résonnent dans le fond
John Cantlie : Bonjour, je suis John Cantlie, et aujourd’hui, nous sommes dans la ville de Kobane à la frontière syro-turque – en fait, la Turquie est juste derrière moi. Nous sommes ici au cœur de la soi-disant zone de sécurité du PKK, qui est à présent entièrement contrôlée par l’Etat islamique.
Depuis un mois, les soldats de l’Etat islamique ont assiégé cette ville-clé kurde. Malgré les frappes aériennes américaines continuelles, qui, jusqu’ici, ont coûté un demi-milliard de dollars au total, les moudjahidines pénètrent plus profondément au cœur de la ville. Ils contrôlent désormais les secteurs est et sud.
Les médias occidentaux – et je ne vois pas un seul de leurs journalistes ici, dans la ville de Kobane – ont récemment affirmé que l’État islamique est en train de se replier. « Ces dernières 48 heures, des centaines de militants de l’État islamique auraient été tués dans des frappes aériennes”, a déclaré IB Times, le 16 octobre. « Nous savons que nous en avons tué plusieurs centaines », a déclaré John Kirby, le responsable du Pentagone. « L’Etat islamique se retire de la ville syrienne de Kobane », a déclaré la BBC le 17 octobre. Tandis que Patrick Cockburn a affirmé dans The Independent que, même s’il a essuyé de lourdes pertes, l’État islamique poursuivait son assaut sur la ville.
Quelle volte-face par rapport au début du mois, lorsque les responsables américains disaient, et je cite : « La ville sans importance stratégique de Kobane va tomber entre les mains des moudjahidines, c’est juste une question de temps ».
« Il sera difficile, avec seule une puissance aérienne, d’empêcher l’État islamique de prendre la ville », a déclaré le conseiller américain à la sécurité nationale Tony Blinken, le 10 octobre.
Ce bon vieux John Kerry ne semble pas penser que les moudjahidines se retirent. Il a qualifié Kobane de « terrible exemple de la réticence des gens à aider ceux qui combattent l’Etat islamique ». Une pique destinée au président Erdogan, qui hait les Kurdes.
Mais le fait est que, de là où je me tiens, en ce moment, je peux voir de larges pans de la ville. Je peux même voir le drapeau turc derrière moi.
Tout ce que je l’ai vu ici, dans la ville de Kobane sont des moudjahidines. Pas de GPJ, PKK ou de Peshmergas en vue, juste un grand nombre de moudjahidines de Etat islamique, qui ne sont certainement pas en fuite.
Sans accès sûr, il n’y a pas de journalistes ici dans la ville, de sorte que les médias obtiennent leurs informations de commandants kurdes et d’attachés de presse de la Maison Blanche, qui n’ont ni l’un ni l’autre la moindre intention de dire la vérité de ce qui se passe ici, sur le terrain.
Soit, les frappes aériennes ont effectivement empêché certains groupes de moudjahidines d’utiliser leurs tanks et leurs blindés lourds comme ils l’auraient souhaité. Alors, ils entrent dans la ville et utilisent plutôt des armes légères, de maison en maison.
Alors, l’Amérique est très désireuse de voir Kobane devenir un symbole de la victoire de la coalition qui agit de concert pour vaincre l’État islamique, mais elle sait, et les moudjahidines le savent aussi, que même avec toute sa puissance aérienne et toutes les troupes alliées sur le terrain – même cela ne suffit pas pour vaincre l’État islamique, ici à Kobane et ailleurs.
Kobane est renforcée par les Kurdes irakiens qui arrivent via la Turquie, tandis que les moudjahidines sont réapprovisionnés par la piteuse armée de l’air américaine, qui a parachuté deux caisses d’armes et de munitions directement dans les bras tendus des moudjahidines. Mais la bataille pour Kobane a pris fin. Les moudjahidines sont en train de tout ratisser, rue par rue, bâtiment par bâtiment. Vous entendez parfois des tirs sporadiques dans le fond suite à ces opérations, mais contrairement à ce que les médias occidentaux voudraient vous faire croire, il ne s’agit pas d’une bataille tous azimuts. Elle est presque terminée, comme vous pouvez l’entendre, c’est très calme, à part quelques coups de feu par ci par là.
Les 200 000 habitants de la ville ont été déplacés en raison des combats. Vous pouvez voir les camps de réfugiés au-dessus de mon épaule droite, là-bas, en Turquie, où les habitants se trouvent maintenant. Mais contrairement aux rapports des médias, les combats à Kobane sont presque terminés.
La guerre urbaine est aussi moche et difficile que possible, mais c’est bien là l’une des spécialités des moudjahidines.
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