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Regards de la semaine, Voix progressistes
15 September 2014
|

Le juriste suisse palestinien Sami Aldeeb : les religions, comme les sciences, sont humaines et doivent évoluer

Photo Lea Aldeeb

Dans un texte mis en ligne le 15 juin 2014 sur son blog « Savoir ou se faire avoir », Sami Aldeeb Abu-Sahlieh, Professeur des Universités et auteur d’une traduction française du Coran, qui place ses versets dans l’ordre chronologique, s’interroge sur le rapport de l’islam aux Droits de l’Homme. Il propose de faire évoluer l’islam comme le christianisme en son temps, de distinguer entre le Coran de Médine (plus dur) et le Coran de la Mecque (plus souple), précisant qu’à l’instar de la science, toute religion est humaine et doit évoluer avec son temps afin de ne pas devenir obsolète. Ce texte est la traduction d’un article soumis au débat sur un forum arabe . Extraits :

« L’islam reflète la culture du VIIe siècle »

(…) En tant que produit humain, toute religion reflète la culture de la société et de l’époque dans lesquelles elle est née. Et l’islam ne fait pas exception à cette règle. En tant que système du septième siècle, il reflète les idées, les mœurs et coutumes de ce siècle-là dans la péninsule arabique. Selon des sources islamiques, le Coran « est descendu du ciel » entre 610 et 632. Au cours de ces années, il y a eu des changements considérables dans la société. (…)

La loi de Mahomet a prescrit des sanctions brutales reprises dans leur majorité de la Bible (mise à mort de l’apostat, lapidation de l’adultère, amputation de la main du voleur, et loi du talion). Elle a établi une discrimination contre les femmes (en matière d’héritage, de témoignage et des sanctions) et contre les non-musulmans (ainsi un non-musulman ne peut épouser une musulmane, mais un musulman peut épouser une non-musulmane). Elle a prescrit la destruction des statues (comme l’a fait Mahomet lors de la conquête de la Mecque et comme l’ont fait les Talibans en Afghanistan, prescription prévue dans la Bible – voir Exode 20: 2-5 et 34: 13), l’appropriation des femmes de l’ennemi, l’esclavage et la mise à mort des prisonniers: « Il n’appartient pas à un prophète d’avoir de prisonniers avant d’avoir meurtri sur la terre » (8 : 67).

Le Coran de la Mecque et le Coran de Médine : la miséricorde et l’épée (1)

Alors que les versets mecquois s’adressaient à tous les humains: « O humains », ceux de la Médine sont devenus discriminatoires, s’adressant aux seuls croyants: « O vous qui croyez », établissant une distinction entre eux et les mécréants: « Quant à ceux qui ont mécru, je les châtierai d’un châtiment fort, dans la vie ici-bas et la vie dernière. Ils n’auront pas de secoureurs! » (3 : 56). Le Coran couronna sa législation par le verset du sabre: « Une fois écoulés les mois interdits, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Prenez-les, assiégez-les et restez assis aux aguets contre eux. Si ensuite ils sont revenus, ont élevé la prière et donné l’aumône épuratrice, alors dégagez leur voie. Dieu est pardonneur et très miséricordieux » (113 : 5). Certains pensant que le verset du sabre est le suivant: « Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au jour dernier, qui n’interdisent pas ce que Dieu et son envoyé ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux auxquels le livre fut donné, jusqu’à ce qu’ils donnent le tribut par leurs mains, en état de mépris » (113 : 29). Le verset du sabre a abrogé tous les versets tolérants comme « Nulle contrainte dans la religion » (2 : 256), et « Celui qui souhaite, qu’il croie; et celui qui souhaite, qu’il mécroie » (18 : 29). (…)

Cette transformation de l’islam mecquois tolérant en cet islam médinois violent a été consacrée dans le chapitre de la « repentance » qui ne comporte pas l’invocation initiale « Au nom de Dieu, le tout miséricordieux, le très miséricordieux ». Ce chapitre porte le numéro 113 dans l’ordre chronologique du Coran qui comprend 114 chapitres, et il est considéré par certains comme le dernier chapitre « descendu » du ciel. Il n’y a plus de place pour la miséricorde et à l’épée revint le dernier mot: « Ne faiblissez donc pas et n’appelez pas à la paix alors que vous êtes les plus élevés » (47 : 35). (…)

Une science qui n’évolue pas devient obsolète ; il en est de même des religions

Le scientifique qui ne se met pas à jour devient ridicule. Nous nous précipitons tous pour acheter le dernier modèle électronique – télévision, téléphone ou ordinateur. Les vieilles machines sont placées dans des musées ou jetées. Les immeubles qui sont construits aujourd’hui sont soumis aux nouveaux règlements et équipés de ventilation et de chauffage modernes. Vous ne pouvez pas construire une tour de cent étages comme les vieilles maisons d’un étage, sans cela elles tomberaient sur votre tête.

Ce qui est vrai pour la science s’applique aux religions et aux autres systèmes sociaux. Les religions et les systèmes qui ne tiennent pas compte de l’évolution de la pensée humaine deviennent obsolètes, et constituent une menace pour ses adeptes et l’ensemble de la société. Prenons l’exemple du christianisme du Moyen-Âge avec ses sinistres tribunaux d’inquisition. (…)

L’évolution tributaire de la critique

Le christianisme ne s’est pas développé de son propre gré, mais sous la pression constante des autorités dirigeantes et des philosophes des Lumières. Les griffes et les dents de l’Église ont été arrachées et ses mouvements paralysés afin de ne pas sévir contre ceux qui contreviennent à ses enseignements. (…)

Si nous passons à l’islam, nous voyons que son évolution se heurte à deux problèmes. Le premier problème est lié à la définition de la loi comme étant ce que Dieu a prescrit dans le Coran et la Sunnah de Muhammad: « Dis: Obéissez à Dieu et à l’envoyé. Si ensuite ils tournent le dos, Dieu n’aime pas les mécréants! » (3 : 32). Quelle que soit la volonté du peuple, il ne peut se débarrasser du texte prévu dans le Coran et la Sunnah. Il peut y avoir un moyen de s’en détourner pour un certain temps, mais tôt ou tard on y revient: « chassez le naturel il revient à galop ». Ainsi le texte est dépoussiéré et remis en vigueur. C’est ce qui s’est passé, par exemple, avec les statues de Bouddha en Afghanistan et la statue d’Abu Al-Alaa Al-Maarri en Syrie. C’est pourquoi les mouvements islamiques réclament l’application de la charia dans son intégralité, y compris les sanctions brutales, l’imposition du tribut aux non-musulmans, l’appropriation des femmes de l’ennemi et autres normes contraires aux droits de l’homme.

Le deuxième problème est le manque de liberté d’expression dans les pays arabes et musulmans dans le domaine de la religion. Vous ne pouvez faire évoluer une religion – ou un appareil électronique – que si vous pouvez la critiquer. (…) Je me rappelle ici d’une rencontre à Rome avec un professeur nord-africain dont je tairai le nom, auteur d’un grand nombre de livres. Il m’a surpris en disant: « Tant que les musulmans ne cesseront pas de croire que le Coran est la parole de Dieu, il n’y aura aucune possibilité de progrès ». Je lui ai demandé: « Où est-ce que tu as écrit ce que tu viens de dire? » Il m’a répondu: « Tu es fou. Tu veux ma mort? Qui va nourrir mes enfants et ma femme? » (…)

Suggestions pour réformer l’islam : comparaison avec l’évolution du christianisme

Et maintenant la question: Y a-t-il espoir pour l’évolution de l’islam? C’est certainement une tâche difficile, exigeant patience et persévérance. Un olivier a besoin de 30 ans pour devenir adulte. Mahmoud Mohamed Taha a proposé de se baser sur le Coran de la Mecque et de laisser de côté le Coran médinois qui est un texte politique et non pas religieux – et ainsi se débarrasser de ses normes juridiques qui violent les droits de l’homme.

Les coranistes proposent de mettre de côté la Sunnah de Mahomet et de ne suivre que le Coran – mais leur proposition à mon avis est inutile parce que le Coran est la base du problème. Personnellement, je suggère de supprimer la sainteté du Coran en exposant ses erreurs linguistiques et stylistiques, et ainsi de rendre au texte son aspect humain. (…) Tout cela exige de la liberté d’expression, que les intellectuels acceptent d’assumer leur responsabilité, et la remise en question de tous les programmes d’enseignement religieux.

Et on arrive à la question cruciale: Que restera-t-il de l’islam si nous le faisons évoluer au point de supprimer l’idée du Coran selon laquelle il est la parole de Dieu, d’enlever la sainteté de Muhammad et d’abroger la sanction de l’apostasie? Pour répondre à cette question, je pose une question parallèle sur le christianisme: Qu’est-il resté du christianisme quand on a marginalisé les livres sacrés, supprimé l’Inquisition et interdit aux autorités religieuses chrétiennes de sanctionner la liberté d’expression? Est-ce que le christianisme a disparu ou est-il devenu meilleur qu’il ne l’était au Moyen-Âge? Qui d’entre nous voudrait revenir au christianisme du Moyen-Âge et brûler ceux qui expriment des opinions religieuses divergentes? (2)

(1) Les titres des paragraphes ont été rajoutés par MEMRI
(2) Consulter l’article intégral de Sami Aldeeb

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