Isra Al-Mudallal, responsable des relations extérieures au ministère de l’information du Hamas, a admis, dans un entretien téléphonique sur Mayadeen TV, le 14 août, que les journalistes qui filmaient les sites de lancement de missiles étaient expulsés de la bande de Gaza. “Les agences de sécurité allaient dire un mot à ces personnes”, dit-elle. Extraits :
Journaliste : Comment avez-vous réussi à maintenir le contact avec les journalistes étrangers, et comment leur transmettiez-vous votre point de vue ?
Isra Al-Mudallal : Dès le début de l’agression contre la bande de Gaza, l’état d’urgence a été déclaré aux postes frontaliers, en particulier au passage de Beit Hanoun, également connu sous le nom de “passage d’Erez”. Les journalistes étaient autorisés à entrer sans aucune procédure bureaucratique, excepté une inscription pour garantir leur sécurité.
Notre problème était [que nous ne savions pas] qui entrait dans la bande de Gaza. Qui étaient-ils ? La plupart d’entre eux étaient des pigistes, et les autres venaient d’agences de presse.
Moins de journalistes sont entrés dans la bande de Gaza au cours de cette guerre que lors des précédentes tournées, en 2008 et 2012, donc, la couverture des journalistes étrangers dans la bande de Gaza était insignifiante par rapport à leur couverture du côté de l’occupation israélienne [Israël]. Par ailleurs, les journalistes qui entraient à Gaza étaient obsédés par la notion de paix et par le discours israélien.
Ainsi, quand ils faisaient des interviews, ou qu’ils se rendaient sur les lieux pour les besoins de leurs reportages, ils voulaient surtout filmer les sites de lancement des missiles. Ainsi, ils collaboraient avec l’occupation.
Ces journalistes étaient expulsés de la bande de Gaza. Les agences de sécurité avaient alors une petite conversation avec ces personnes. Elles leur donnaient le temps de changer de message, d’une façon ou d’une autre.
Les missiles israéliens ne font pas la différence entre les combattants, les civils et les enfants.
Nous avons beaucoup souffert de ce problème. Certains des journalistes qui entraient dans la bande de Gaza étaient sous surveillance sécuritaire. Même dans ces circonstances difficiles, nous avons réussi à arriver jusqu’à eux et à leur dire que ce qu’ils faisaient était tout sauf du journalisme professionnel – et que c’était immoral.
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