Mehdi Jomaa a désigné Chef du gouvernement afin de permettre à la Tunisie de sortir de l’impasse politique dans laquelle elle se trouve depuis le 25 juillet 2013, date de l’assassinat du député Mohamed Brahmi, fondateur et ancien dirigeant du Mouvement de gauche populaire. En raison de cette paralysie, le 17 septembre 2013, le “Quartet”, composé par les quatre principales organisations sociales civiles – l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Industrie tunisienne, l’Union tunisienne de l’industrie du commerce et de l’artisanat (Utica), la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) et l’Association du Barreau – a présenté aux différentes parties une feuille de route marquant le début d’un processus de dialogue national.
Comme condition préalable au lancement d’un dialogue national, le Quartet a demandé la démission du Premier ministre du parti El-Nahda, Ali Larayedh, et son remplacement par une petite équipe de technocrates qualifiés. Il a également exigé que la nouvelle constitution, en cours d’élaboration par l’Assemblée nationale constituante (ANC), soit finalisée. La démission du gouvernement Larayedh implique aussi la fin du règne de la coalition de la “Troïka”, comprenant le parti islamiste El-Nahdha, le Congrès pour la République (CPR) et Ettakatol, au pouvoir depuis l’élection d’une assemblée constituante en octobre 2011.
Le Premier ministre tunisien Mehdi Jomaa. (Source de la photo: Business News, Tunisie, 15 décembre, 2013)
Le 14 décembre 2013, dans le cadre du dialogue national, Jomaa, 51 ans, a été assigné au poste de nouveau Premier ministre. Jomaa est un ingénieur ayant une formation économique. Depuis 1988, il était employé dans la gestion de Hutchinson Aerospace, avant de rejoindre le cabinet du Premier ministre Ali Laarayedh en tant que ministre de l’Industrie. Il a obtenu neuf voix, sur 11 votants, avec 18 partis présents. 21 partis étaient inclus dans le dialogue national, 2 se sont absentés lors du vote, et le parti républicain Al-Joumhouri a quitté la table des négociations. Avant l’élection, d’autres petits partis n’ayant pas été invités aux discussions ont critiqué le processus, et des membres de l’opposition du Front populaire se sont déclarés déçus que le nouveau PM fasse partie du gouvernement Larayedh.
Le 10 janvier 2014, Jomaa a officiellement prêté serment comme Premier ministre intérimaire pour superviser le gouvernement avant les nouvelles élections. Dans une déclaration aux médias à l’issue de sa rencontre avec le Président intérimaire de la République Moncef Marzouki, Jomaa a déclaré: “Le nouveau gouvernement sera indépendant et se distinguera par des compétences nationales de neutralité et d’impartialité”.
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http://www.memri.org/report/en/0/0/0/0/0/0/7777.htm