Le régime iranien considère l’arène virtuelle comme une zone de guerre contre les Etats-Unis et ses alliés. C’est pourquoi, ces dernières années, il investit des efforts considérables dans la guerre psychologique et le sabotage des dispositifs informatiques occidentaux. Le régime utilise également lnternet comme un outil de propagation de son idéologie, de la Révolution islamique et comme un moyen de préparer la venue de l’Imam caché (messie chiite).
Les responsables et porte-parole du régime présentent fréquemment l’Iran comme se défendant contre une attaque culturelle occidentale par des moyens virtuels – essentiellement les réseaux sociaux -, « guerre douce » menée contre le régime iranien. C’est pourquoi le régime iranien a entrepris de bloquer Facebook et Twitter dans le pays, bien que de nombreux utilisateurs aient appris à contourner l’entrave en utilisant un logiciel spécial. [1]
Les porte-parole du régime affirment régulièrement que les capacités informatiques iraniennes ont pour objectif de protéger l’infrastructure d’une cyber-attaque occidentale, et nient toute implication du régime dans des cyber-attaques iraniennes contre les infrastructures occidentales. [2] Pourtant, les Gardiens de la Révolution iranienne (GRI) affirment que Téhéran a développé des capacités lui permettant de pénétrer l’infrastructure militaire avancée de l’ennemi. Ainsi, parallèlement à son système de cyber-défense, le régime a également mis en place un système de cyber-attaque, qui comprend des groupes de pirates informatiques organisés dans le cadre du Bassidj, ainsi que des groupes indépendants travaillant pour le régime. Ce système est à l’origine d’une série de cyber-attaques commises ces dernières années contre des sites et des infrastructures à l’extérieur de l’Iran, notamment contre le site Internet de la NASA.
Des officiels des GRI et des bassidjis ont à plusieurs reprises vanté les capacités cyber-offensives du régime. Abdolreza Azadi, commandant des GRI à Hamedan, a déclaré en 2011, lors de la prière du vendredi: « Sur les instructions du chef [Khamenei], les GRI et les bassidjis ont conquis l’arène Internet et ont dans une large mesure entravé la force virtuelle de l’ennemi. De même que des cyber-attaques sont menées contre nous, notre corps informatique – qui comprend des experts instructeurs, des étudiants, des élèves religieux et des sœurs bassidjies – attaque les sites ennemis… La guerre, en particulier la guerre virtuelle, est bilatérale, et la défense ne sera efficace que si elle s’accompagne d’une offensive planifiée et calculée ». [4]
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*Y. Mansharof est chargé de recherches à MEMRI
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[1] Le régime a également institué des sanctions pénales pour les blogueurs et les sites web qui publient des liens vers Facebook et Google+. Snn.ir, 11 février 2013.
[2] En janvier et mai 2013, les responsables américains ont accusé Téhéran d’être derrière les cyber-attaques contre les réseaux informatiques des entreprises énergétiques et des banques américaines. Nytimes.com, 8 janvier 2013 ; 24 mai 2013. En octobre 2012, Washington a accusé Téhéran d’une attaque menée en août 2012 contre des ordinateurs appartenant à la société saoudienne ARAMCO. Nytimes.com, 24 octobre 2012. Washington a également accusé Téhéran d’être derrière les cyber-attaques de septembre 2012 contre des banques américaines, mais le directeur de l’Organisation de défense passive iranienne a nié toute implication. Fars (Iran), 23 septembre 2012.
[3] Fars (Iran), 1er juillet 2011.
[4] Mehr (Iran), 14 mars 2011.