Search

Primary Menu

Skip to content
  • Accueil
  • Contact
  • Dernières actualités
  • Inscription à la newsletter
  • Mentions légales
  • Newsletter
  • Newsletter
  • Qui sommes-nous ?
Newsletter Contribuer Connexion
Archives
21 January 2010
|

La Soudanaise Lubna Ahmad Al-Hussein: Des dizaines de milliers de femmes avant moi ont été arrêtées à cause de leur tenue vestimentaire

Voir les extraits vidéo sous-titrés en français: http://www.memritv.org/clip/en/0/0/0/0/0/0/5058.htm?lang=fr

Ci-dessous des extraits d’un entretien avec la journaliste soudanaise Lubna Ahmad Al-Hussein, diffusé sur Al-Mihwar le 17 décembre 2009.

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Je ne suis pas la seule femme à avoir été arrêtée. Des dizaines de milliers de femmes ont été arrêtées… En un an…

Premier interviewer:
Sur la couverture de votre livre, il y a une photo qui en dit long. Vous portez un pantalon large, recouvert d’une longue tunique. Si nous pouvions faire un gros plan sur la photo…

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Ce sont les vêtements que je portais quand j’ai été arrêtée. Je tiens à souligner que ce voile est lourd et ample, et que je ne le porte habituellement pas. Je porte un voile plus léger. Mais ce jour-là, je m’étais lavé les cheveux, donc je portais ce voile-là.

Premier interviewer:
Ainsi une femme peut être fouettée parce qu’elle porte des vêtements de ce type ?

Lubna Ahmad Al-Hussein: Bien sûr. Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas la seule. Il y a des dizaines de milliers de personnes comme moi. En un an seulement, 43 000 femmes ont été arrêtées à cause de leurs vêtements – pas dans tout le Soudan mais rien qu’à Khartoum, comme l’a déclaré le directeur général de la police.

Deuxième interviewer
: Lubna, vous êtes journaliste, et les journalistes sont un exemple d’ouverture dans la société. Qu’avez-vous fait au Soudan pour changer cette loi ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Cette loi, malheureusement… Cette clause renferme une violence aussi bien morale que physique. La violence physique se manifeste par le châtiment de flagellation, qui porte atteinte à la dignité humaine. La violence morale se manifeste par la qualification d’ “actes indécents”, qui fait que les dizaines de milliers de femmes avant moi n’ont pas eu le courage de se plaindre. Les tribunaux qui traitent ces cas ne sont pas des tribunaux ordinaires. Ce sont des tribunaux spéciaux créés sous la présidence d’Al-Bachir. Ils sont appelés “tribunaux d’ordre public”, mais leurs noms ne cessent de changer. Dans ces tribunaux, l’accusé n’a pas le droit de se défendre.

Deuxième interviewer:
Pas du tout ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Non.

Premier interviewer:
Il n’y a pas d’avocat ?

Deuxième interviewer:
Alors pourquoi y a t-il procès ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Pardon ?

Deuxième interviewer:
Quel est le sens du procès ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Dans mon cas… Vu la médiatisation et le soutien public dont j’ai bénéficié, j’ai pris un avocat, qui m’a défendue, mais le juge n’a pas laissé s’exprimer les témoins de la défense. C’est ce qui s’est passé. Tout était décidé à l’avance, et…

Premier interviewer:
Lubna, n’avez-vous pas demandé au tribunal ce que signifient des “vêtements indécents” ? Ce que vous portez n’est pas… Qu’est-ce qui définit un “vêtement indécent” ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Cela dépend de l’humeur du gendarme.



Premier interviewer:
Mais si quelqu’un porte une longue tunique, un pantalon long, que ses cheveux sont couverts, où est l’indécence ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Je ne sais pas. La loi est entre les mains des autorités.

Premier interviewer:
Les autorités interprètent [la loi].

Lubna Ahmad Al-Hussein:
C’est exact. “Des vêtements qui choquent l’opinion publique”. Je me trouvais en présence de 400 personnes et je n’ai offensé personne. Cette même loi qui condamne à quarante coups de fouet une femme qui porte un pantalon condamne à un mois de prison un homme qui viole un garçon, une fille ou une femme. Néanmoins, ils disent que c’est la loi islamique, alors que c’est en fait la loi d’Al-Bachir.

Deuxième interviewer:
A-t-on appliqué ce verdict dans votre cas, Lubna?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Non, mais j’ai été l’exception. Je ne sais pas pourquoi. Toutes les femmes ont reçu des coups de fouet et une amende. Tout le groupe… Nous étions treize femmes. Douze ont été condamnées à des coups de fouet et à une amende. J’ai été condamnée à une amende, mais ils ont refusé l’argent.

Deuxième interviewer:
Donc ils arrêtent les femmes ainsi habillées, et sans procès, ils mettent en œuvre le verdict ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Immédiatement. Sur le champ. Nous avons été arrêtées un vendredi. Le verdict a été repoussé à dimanche. La dernière à avoir été arrêtée est une jeune chrétienne de seize ans – même pas musulmane – du sud du Soudan. Elle ne portait pas de pantalon comme moi, mais une jupe qui, selon eux, était serrée.

Premier interviewer:
Est-ce qu’une jupe est considérée comme indécente ?

Lubna Ahmad Al-Hussein:
Ils ont dit qu’elle était indécente. Cela dépend de l’humeur du policier.

Pour adresser un email au MEMRI ou faire une donation, écrire à: memri@memrieurope.org .

Post navigation

Previous PostLe prédicateur égyptien Muhammad Hussein Yaaqub : Les Juifs sont nos ennemis et Allah les anéantira entre nos mainsNext PostLa princesse d’Arabie saoudite : Les chiites ont introduit des coutumes païennes dans l’islam

Dépêches à la une

  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Sermon du vendredi à la mosquée Al-Aqsa : le président français Macron n’a pas présenté ses excuses pour son affront à l’islam – hommage aux musulmans qui ont boycotté les produits français
  • L’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Bouez : l’équipe de Biden est dominée par les Juifs – Benjamin Franklin avait mis en garde les Américains contre les Juifs qui dévoreraient leurs enfants
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif réagit à la révélation par MEMRI de son usage du terme “youpin” en persan : “MEMRI est tombé encore plus bas…”
  • Dans une école islamique d’Islamabad, une enseignante décapite l’effigie du président Emmanuel Macron devant ses élèves
  • En 2012, MEMRI alertait l’opinion au sujet d’Abdelhakim Sefrioui et du Collectif du cheikh Yassine
Plus de Dépêches à la une→

Dernières publications

  • Iran : pressions pour la levée des sanctions par les Etats-Unis et la reconnaissance de son statut nucléaire
  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Jibrail Rajoub, du Fatah : maintenant que cet âne de Trump est parti, Netanyahu ne peut plus diriger le monde – Nous assistons à un deuxième Holocauste en Palestine.
  • Le professeur de théologie Asaad Al-Sahmarani: le projet de Maison abrahamique d’Abou Dabi est une forme de guerre douce – il ne peut y avoir de dialogue interreligieux avec les Juifs, qualifiés de singes, porcs et vipères dans les Écritures
  • L’ayatollah Mohammad Saidi dans un sermon du vendredi à Qom : si juifs et chrétiens ne se soumettent pas aux ordres divins, les musulmans devront les combattre et les forcer à payer l’impôt de la Jizya

Informations

  • Qui sommes-nous ?
  • Mentions légales
  • Contact

Rubriques

  • Regards de la semaine
  • Projets
  • Régions
  • Archives

Visitez aussi

  • MEMRI en anglais
  • Memri TV
  • The Memri Blog
  • Jihad and Terrorism Threat Monitor (JTTM)
  • Observatoire de l’antisémitisme
  • Démocratisation de la région MENA
  • Observatoire de l’Asie du Sud

Nous suivre

  • Facebook
  • Twitter
Copyright © | 2001 - 2014 | Middle East Media Research Institute