Les pourparlers ont débuté le 19 octobre 2009, à Vienne, entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique, sur la proposition faite il y a quelques semaines par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en prévision des pourparlers du 1er octobre 2009 entre l’Iran et les 5 +1 à Genève. La proposition stipule que l’Iran fera passer son uranium, déjà enrichi en Iran à un moindre niveau, à un pays tiers qui l’enrichira à 20%, pour être utilisé dans le réacteur de recherche de Téhéran.
Selon l’agence de presse iranienne Fars, la délégation américaine à Vienne étudie les moyens de parvenir à une déclaration officielle américaine du droit iranien à enrichir de l’uranium sur son propre sol – mais ce changement de direction des Etats-Unis se heurte à l’opposition des représentants européens. [1]
Abolfazl Zohrehvand, conseiller du Secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Saïd Jalili, a déclaré à l’agence de presse iranienne IRNA que les “dans certaines circonstances, l’Iran pourrait avoir besoin d’uranium enrichi à 63%”, qu’il lui “faudrait acquérir ou à fabriquer lui-même sous la supervision de l’AIEA”. [2]
Des sources proches des négociations à Vienne ont confié à Press TV que l’Iran avait retiré la proposition d’Ahmadinejad de transférer l’uranium enrichi à un pays tiers pour un enrichissement plus important, et exigeait actuellement d’acheter directement de l’uranium enrichi à 20% à la France, la Russieou les Etats-Unis. [3]
Le porte-parole de l’Organisation iranienne pour l’énergie nucléaire Ali Shirzadian a réitéré la position iranienne faite deux semaines auparavant, selon laquelle si les pourparlers de Vienne échouaient, l’Iran informerait l’AIEA de son intention de commencer à enrichir de l’uranium à 20%, pour son réacteur de recherche de Téhéran. Il a ajouté que les pourparlers en cours à Vienne ne portaient que sur ce réacteur de recherche, et que l’Iran poursuivrait comme de coutume ses activités d’enrichissement dans ses installations nucléaires. [4]
Un enrichissement à 5% est autorisé par l’AIEA, sous son contrôle et à des fins de production d’électricité. Jusqu’à présent, toutefois, les États-Unis n’ont pas officiellement reconnu le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium à quelque niveau que ce soit, l’Iran étant qualifié d’Etat “suspect”.
L’Iran semble opérer par étapes. Le pays s’efforce en premier lieu d’obtenir la reconnaissance internationale de son droit à enrichir de l’uranium à au moins 5% sur son propre sol et sur une base continue. Dans le même temps, il cherche à faire légitimer au niveau international sa demande d’enrichir de l’uranium à un niveau de 20% ou plus, avec ou sans consentement. La prochaine étape sera apparemment la demande s’enrichir de l’uranium à 63%.