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20 July 2009
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Une journaliste soudanaise invite la presse à assister à son procès et à l’administration de coups de fouet pour “tenue indécente” : “j’ai porté un pantalon.”

Le problème de la maltraitance des femmes par la police soudanaise chargée de l’ordre public [1] a dernièrement fait les gros titres des médias soudanais et autres, après que la journaliste soudanaise Lubna Ahmad Hussein et douze autres femmes furent arrêtées à Khartoum le 3 juillet 2009 pour délit de port de pantalon. Deux jours plus tard, dix de ces femmes ont été convoquées par le commissariat et condamnées à dix coups de fouet chacune. Les trois autres femmes, dont Lubna Ahmad Hussein, ont été condamnées pour tenue et conduite inappropriées.

La clause 152 du code pénal soudanais autorise l’administration d’un maximum de 40 coups de fouet et/ou d’une amende pour tenue et conduite contrevenant aux normes établies.

Ce type d’incidents n’est pas peu fréquent au Soudan et ne fait généralement pas les gros titres. Lubna Hussein a toutefois décidé d’attirer l’attention du public sur le problème et faisant imprimer 500 invitations, distribuées à des journalistes et des amis, sommés d’assister à son procès et à l’administration de coups de fouet à laquelle elle serait très probablement condamnée.

Cette initiative se veut un acte de protestation contre la clause du code pénal citée plus haut, ainsi que contre les agissements de la police de l’ordre public qui, estime-t-elle, enfreint systématiquement les Droits de l’Homme des Soudanaises.

Dans une interview accordée à la télévision Al-Arabiya, Mme Lubna Hussein explique qu’elle a distribué ces invitations parce que sans elles, personne n’aurait cru qu’elle devait être fouetté pour port de vêtements ordinaires: “Je voulais que le châtiment soit exécuté en présence d’observateurs, afin qu’ils puissent constater par eux-mêmes la raison des coups de fouet.” [2]

Une organisation arabe des Droits de l’Homme: Les lois du Soudan relatives à l’ordre public font partie des lois les plus discriminatoires au monde vis-à-vis des femmes

Le Réseau arabe de l’Information sur les Droits de l’Homme a émis un communiqué condamnant l’arrestation de Lubna Hussein et du châtiment attendu, le qualifiant de vengeance contre ses articles fustigeant le gouvernement du Soudan: “Ce sont des accusations faciles, uniquement utilisées par des gouvernements tyranniques. Le gouvernement du Soudan doit faire preuve de courage et déclarer haut et fort que les écrits de cette journaliste courageuse ont été pour lui cause d’embarras, au lieu de recourir à de fausses accusations et à une vengeance aveugle dont le véritable objectif et de la [réduire au silence]. Les lois du Soudan relatives à l’ordre public font partie des lois les plus discriminatoires au monde vis-à-vis des femmes soudanaises. Elles enfreignent un certain nombre de libertés de base auxquelles tout citoyen devrait avoir droit. Ces lois, visant les femmes qui travaillent et les étudiantes, ont été promulguées expressément pour les persécuter, les humilier, les priver de leur liberté et les écarter de la sphère publique. Et maintenant, la police a trouvé le moyen d’utiliser ces lois contre une journaliste de l’opposition.” [3]

“[Imaginez] l’état émotionnel de la jeune fille et la honte qui la suivra toute sa vie – tout cela parce qu’elle a porté un pantalon.”

Sur Facebook, Lubna Hussein a mis en ligne une lettre à ses supporters, où elle précise que son objectif est de susciter le scandale, afin de dénoncer l’insupportable réalité qu’endurent les Soudanaises, en raison du code pénal du pays. Elle écrit: [4] “Je vous suis très reconnaissante et voudrais que vous sachiez combien je suis heureuse de votre solidarité. J’espère que [mon cas] fera connaître la clause 152 du code pénal saoudien.

Ce qui est en cause, ce n’est pas l’attaque personnelle que je subis en tant que journaliste, ni la défense de ma dignité individuelle. Loin de là… Le problème est ailleurs, et j’appelle le public à être témoin [des faits] et à juger [par lui-même] si c’est moi ou la police de l’ordre publique qui se trouve déshonorée. Vous déciderez après avoir entendu les accusations et les témoins de l’accusation, et non [seulement] ma version des faits.

Mon histoire est similaire à celle des dix jeunes femmes fouettées en ce jour et à celle de dizaines, de centaines, et peut-être de milliers d’autres: fouettées dans les tribunaux de l’ordre public à cause de leur tenue, jour après jour, mois après mois, année après année. Elles en ressortent abattues, parce que la société ne les croit pas: en effet, elle ne pourra jamais croire qu’une fille a été condamnée à recevoir des coups de fouet uniquement à cause de sa tenue.

La conséquence [de ce châtiment] est la peine de mort infligée [par la société] à la famille de la jeune fille: pour les parents, c’est une attaque de diabète, d’hypertension ou un arrêt cardiaque. [Imaginez] l’état émotionnel de la jeune fille et la honte qui la suivra toute sa vie – tout cela parce qu’elle a porté un pantalon. Le nombre [de victimes] continuera de croître, parce que la société refuse de croire qu’une jeune fille ou une femme peut être fouettée à cause de ce qu’elle porte.”

“J’ai fait imprimer 500 invitations – je veux que tout le monde soit présent”

C’est pourquoi j’ai fait imprimer 500 invitations [à venir assister à mon procès]. Je veux que tout le monde soit présent: les sympathisants, les amis, la famille, ainsi que ceux qui jubilent face à mon malheur. C’est une invitation ouverte au public. Je n’ai pas fait de descriptif détaillé de l’incident [qui a conduit à mon arrestation], puisque je veux que les gens entendent de leurs propres oreilles et voient de leurs propres yeux les accusations et les témoins de l’accusation, plutôt que ma seule version des faits.”

“Voyons ce qui est le plus indécent: ma tenue et celle de ces jeunes filles, ou cette plaisanterie”

“L’incident a suscité plusieurs questions, telles que: Pourquoi certains sont-ils arrêtés, et d’autres pas ? Cette question délicate devrait être posée à la police ou à l’accusation. Voyons ce que le public décidera. Voyons ce qui est le plus indécent: ma tenue et celle des jeunes filles fouettées, ou cette plaisanterie qui ne cesse de se répéter, tandis qu’aucune femme n’ose protester, vu qu’elles ont toutes peur du scandale et du choc que cela pourrait faire à leurs parents.

Le problème réside dans la clause 152 du code pénal, qui condamne [les femmes] à 40 coups de fouet ou à une amende, ou aux deux, en cas de tenue indécente, sans que soit précisé ce que cela signifie.

[Un mot sur] le nom donné à cette clause: “Comportement déshonorant”. Essayez d’imaginer ce qui vient à l’esprit quand on vous dit qu’une femme a été fouettée pour comportement déshonorant dans les locaux des services de l’ordre public. C’est de cela que je veux que le public témoigne.

Je veux entendre les accusations et les témoins de l’accusation. Quant à moi, je ne dirai rien au tribunal, à part: ‘Oui, c’est exact’. Que l’on sache quel crime j’ai commis.”

Lubna Ahmad Hussein
Khartoum, Soudan
11 juillet 2005 [5]



[1] Une force de police responsable de l’application de la Charia au Soudan, similaire à la police religieuse d’Arabie saoudite. La constitution soudanaise repose sur la Charia, sauf dans le sud du pays.

[2] www.alarabiya.net, 13 juillet 2009.

[3] www.anhri.net, 11 juillet 2009.

[4] http://ar-ar.facebook.com/lubna.hussein. Voir la pagée créée pour soutenir sa cause: http://apps.facebook.com/causes/314483/25264572?m=c4bb4f3c (en arabe) ; voir la page en anglais: http://www.facebook.com/pages/Lubna-Ahmed-Hussein/105883283749.

[5] http://www.facebook.com/topic.php?uid=24081674781&topic=10674

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