Le parlement du Koweït a dernièrement voté une loi interdisant aux femmes de travailler entre huit heures du soir et sept heures du matin, excepté dans le secteur médical. Cette loi interdit en outre aux femmes de travailler dans des domaines où elles seraient amenées à user de leur féminité de façon “contraire aux valeurs morales générales” ainsi que dans tout service destiné aux hommes.
Certains membres du Parlement ont déclaré que cette loi était pensée pour le bien des femmes, puisqu’elle visait “à préserver leur honneur, à leur assurer une atmosphère de travail adéquate, et à les tenir éloignées de tout travail contraire à la moralité.”
La ratification de la loi a entraîné une levée de boucliers des militants politiques et sociaux et de certains membres du Parlement. Le dirigeant koweïtien a été appelé à abolir cette loi, discriminatoire à l’encontre des femmes et contredisant la constitution koweïtienne ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’homme. Dr Ma’suma Al-Mubarak, ministre koweïtien de la Santé, a également estimé qu’il s’agissait d’une loi “discriminatoire à l’encontre des femmes” tandis que le président de l’Association koweïtienne des droits de l’homme l’a critiquée en ces termes: “Cette loi est un point noir dans l’histoire des membres du Parlement de tous bords.”
L’ancien membre du parlement Abdallah Al-Nibari évoque “une culture qui conçoit les femmes comme quelque chose de honteux, comme des créatures inférieures, puisqu’elle incite à l’adoption de lois qui cherchent à écarter la femme du marché du travail.” Il ajoute qu’ “il existe un désaccord entre nous et le courant islamique qui veut islamiser la législation et ainsi retarder le développement.”
Les médias koweïtiens ont également protesté contre cette nouvelle loi. Plusieurs articles ont condamné le tort causé à la liberté des femmes sous prétexte de “préserver la moralité et l’honneur des femmes.” En outre, des chroniqueurs ont mis en garde contre les dégâts économiques que la restriction des heures de travail des femmes pourrait causer à la société koweïtienne, appelant les citoyens koweïtiens à prendre des mesures pour abolir les changements dans la loi.
Lire le rapport en anglais: http://www2.memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=sd&ID=SP167407.