Le 19 avril 2007, Sidi Ould cheikh Abdallahi est entré en fonction en tant que premier président mauritanien élu dans le cadre d’élections libres, justes et démocratiques. Si de nombreux chefs d’Etats de pays sub-sahariens ont participé à la conférence, aucun chef d’Etat arabe n’était présent (le pays de la Ligue arabe représenté au plus haut niveau fut le Maroc, qui avait envoyé son Premier ministre). Cet état de fait a été relevé dans la presse mauritanienne ainsi que par des réformistes arabes au Moyen-Orient qui y ont vu une expression de la crainte des dirigeants autocrates face à la démocratie. Les démocrates arabes ont loué le modèle mauritanien, soulignant que c’était la première fois dans l’histoire qu’un pays arabe avait, de son propre chef, déposé un dictateur et mis en place une véritable démocratie.
L’enthousiasme des libéraux arabes n’a été que partiellement partagé par leurs homologues mauritaniens. Si la plupart s’est félicitée du déroulement des élections, reconnaissant la légitimité des résultats, d’autres ont argué que le nouveau gouvernement n’était que le résultat d’un remaniement de l’élite arabe et berbère du pays, laissant une fois de plus les Harratines (arabophones issus de l’ancienne classe d’esclaves) et les autres ethnies noires africaines sur le bas côté de la route.
Lire en anglais des extraits de la presse mauritanienne et arabe: http://www2.memri.org/bin/articles.cgi?Page=archives&Area=ia&ID=IA34807
Titres du rapport de MEMRI en anglais:
Le quotidien d’informations mauritanien Nouakchott: la Mauritanie a “accru l’anxiété de certains régimes arabes totalitaires”.
Les chefs d’Etats arabes ne sont pas venus à l’inauguration parce qu’ils “ont eu peur de la démocratie contagieuse de la Mauritanie“.
“La Mauritanie et sa belle expérience démocratique sont la plus grande lueur d’espoir… dans l’obscurité totale des pays arabes.”
Editorial de Nouakchott Info: “Le très attendu volte-face n’a pas vraiment eu lieu.”
L’activiste noir Abou Hamidou Sy: “Aujourd’hui, à la fin de cette transition sans rupture, toute semble indiquer le retour des vieux démons.”