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7 December 2006
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Un blogeur égyptien, Abdelkareem Suleiman, arrêté pour avoir critiqué des dignitaires d’Al-Azhar : ‘Vous finirez dans la poubelle de l’Histoire’

Un rapport de Reporters sans frontières réalisé au début du mois de novembre 2006 classe l’Egypte parmi les 13 pays coupables des pires violations de la liberté d’expression via Internet. Peu de temps après la parution du rapport, le 6 novembre, le blogeur égyptien Abdelkareem Nabil Suleiman, connu sous le pseudonyme Kareem Amer, a été arrêté. [1]

Conformément à la volonté de ses parents, Abdelkareem Nabil Suleiman a fait ses études secondaires dans l’un des lycées de l’institution religieuse Al-Azhar, autorité représentative de l’islam sunnite dans le monde et instance fédérative des établissements éducatifs islamiques d’Egypte. Il a voulu ensuite poursuivre des études universitaires de biologie, mais sous la pression familiale, a abandonné cette ambition après deux ans d’études pour suivre un cursus de Charia et d’études juridiques à l’université islamique d’Al-Azhar. En 2004, il a commencé à écrire pour le site Internet laïc et réformiste www.rezgar.com. Il a également publié des articles sur le site copte http://copts-united.com, ainsi que sur son propre blog, http://karam903.blogspot.com.

En octobre 2005, Suleiman a été arrêté après avoir publié un article sur les affrontements entre musulmans et chrétiens à Alexandrie, avant d’être libéré 18 jours plus tard. [2] En mars 2006, il a été appelé à comparaître devant une commission spéciale d’Al-Azhar en raison de ses écrits sur Internet critiquant le rôle de la religion en Egypte. C’est alors que le Comité a décidé de l’expulser de l’université. A ce sujet, Suleiman écrit: “Ainsi se termine une période noire de ma vie, passée entre les murs de la grande prison connue sous le nom de ‘l’établissement d’Al-Azhar.'” [3] Dans son dernier billet publié sur son blog avant son arrestation, Suleiman a sévèrement critiqué Al-Azhar, se doutant que cela conduirait à son arrestation. [4]

Une pétition réclamant sa libération a été mise en ligne par l’association HAMSA, une association musulmane américaine qui œuvre en faveur de la promotion des droits civiques au Moyen-Orient. C’est une branche du Congrès islamique américain, un mouvement créé après les événements du 11 septembre pour favoriser l’entente interconfessionnelle et interethnique. [5]

Voici quelques extraits du dernier article d’Abdelkareem Suleiman, écrit avant son arrestation:

Les enseignements d’Al-Azhar “contredisent la raison et incitent à la violence contre les adeptes des autres croyances”.

“J’ai commencé à étudier à Al-Azhar conformément au souhait de mes parents. En dépit de ce qui allait devenir mon opposition absolue à Al-Azhar et à la pensée religieuse, et en dépit de mes écrits violemment critiques à l’égard de l’ingérence de la religion dans la vie publique, et du contrôle par la religion du comportement des individus et de leurs relations…, il ne fut pas facile de me libérer de mes obligations d’ancien étudiant de l’université d’Al-Azhar.

“Quand j’ai obtenu ma liberté, sous la forme de papiers établissant mon expulsion finale de l’université en mars 2006, j’ai cru que j’étais arrivé au bout du chemin, et que ces documents allaient devenir, pour moi, un certificat de libération d’Al-Azhar qui contrôle arbitrairement la vie des étudiants et, à des degrés variables, l’ensemble de la société et la vie de ce pays…

“Cependant, il semble que les bénédictions d’Al-Azhar à ses étudiants ne peuvent être évitées facilement, et continuent à les poursuivre comme leur ombre. Un étudiant sortant du lycée azharite ne peut intégrer aucune université d’Etat autre qu’Al-Azhar. J’ai essayé plusieurs fois, cette année et les années précédentes, avant mon expulsion, mais aucune de mes tentatives n’a réussi. Il suffit de détenir cet infâme diplôme [d’Al-Azhar] pour se voir dans l’incapacité d’étudier comme tous les autres citoyens du pays – qui diffèrent de vous en ce qu’ils sont dipômés de lycées gouvernementaux.

“Il semble que les bénédictions d’Al-Azhar à ses étudiants ne se limitent pas à les empêcher d’achever leurs études en dehors de cet établissement. Ce qui m’est arrivé, et ce qui va m’arriver dans les jours à venir, indique clairement que les bénédictions d’Al-Azhar n’épargnent pas un étudiant qui essaye de s’élever contre l’université et de s’opposer à ce qu’il a été contraint d’y apprendre – des choses qui contredisent la raison et incitent à la violence contre les adeptes des autres croyances – jusqu’à ce qu’il renonce à ses convictions… ou jusqu’à ce qu’il entre en prison. Et il semble bien que c’est ce qui m’attend dans les jours à venir… ”

“Je condamne toute loi, législation ou régime qui ne respecte pas les Droits de l’homme et la liberté”

“Il y a quelques heures, j’ai reçu chez moi un ordre du procureur général exigeant ma comparution lundi prochain pour un interrogatoire…

“Il semble que les bénédictions d’Al-Azhar, auxquelles j’ai cru à tort avoir échappé en recevant mon certificat de liberté, continuent à me poursuivre jusqu’à ce jour, et mon obligation de comparaître devant le procureur le prouve bien. Ces ‘bénédictions’ ne laissent pas leur destinataire en paix, jusqu’à ce qu’il se trouve dans la situation de Dr. Nasser Hamed Abu Zayd, que les bénédictions d’Al-Azhar ont amené jusqu’au tribunal – lequel l’a séparé de son épouse ; ou dans la situation de Dr. Ahmed Sobhi Mansour, que les bénédictions d’Al-Azhar ont amené à l’emprisonnement et à l’émigration forcée, une fois pour toutes ; ou, dans le meilleur des cas, dans la situation de Dr. Nawal Al-Sa’dawi, d’Ahmed Al-Shahawi, et d’autres, dont les écrits font l’objet d’appels au boycott et de non distribution.

“Je n’ai pas du tout peur. Heureusement pour moi que les ennemis de la libre pensée, qui me traitent comme seuls des intellectuels en faillite peuvent le faire, me rendent encore plus sûr de moi, encore plus immuable dans mes principes, et prêt à tous les risques pour pouvoir exprimer librement mes opinions, sans que des limitations quelconques ne me soient imposées par des gouvernements, des établissements religieux, ou même par la société totalitaire…

“L’existence même de lois qui considèrent la liberté de pensée comme un crime, et qui punissent d’emprisonnement quiconque critique la religion [c.-à-d. l’islam] de quelque façon que ce soit, est une faille dangereuse dans la loi, celle-ci étant censée réguler les relations entre personnes au sein d’une même société, et non supprimer leur liberté au profit de la religion, la loi elle-même, ou l’ordre social…

“Je condamne ici, franchement et clairement, toute loi, législation, ou régime qui ne respecte pas les Droits de l’homme et la liberté individuelle, qui ne reconnaît pas la liberté de l’individu – laquelle doit être totale tant que l’individu ne s’en prend pas à l’intégrité physique des personnes qui l’entourent -, et qui ne reconnaît pas la totale liberté d’expression de l’individu, laquelle doit se limiter aux mots et n’impliquer aucun acte physique qui puisse nuire à autrui.”

“Les Droits de l’homme sont une évidence qui n’a besoin ni de législation ni de lois.”

“En outre, je déclare clairement que ces lois ne me concernent en aucune façon. Je ne les reconnais pas, et je hais, du plus profond de mon âme, quiconque tente de les mettre en application, quiconque les approuve et en profite… J’affirme par la présente que je ne reconnais pas la légitimité de mon interrogatoire, puisqu’il s’agit d’une mesure qui viole mon droit à l’expression – un droit garanti par la Déclaration universelle des Droits de l’homme [de 1948] dont l’Egypte est signataire. Par ailleurs, même sans se référer à cette déclaration, même si celle-ce n’existait pas et même si l’Egypte n’en était pas signataire, les Droits de l’homme constituent une évidence qui n’a besoin ni de législation ni de lois…

“A tous ceux qui me détestent et me sont hostiles, à tous ceux qui croient que ces actes primitifs pourraient m’influencer et me forcer à abandonner mes convictions, je dis: Mourrez dans votre colère et cachez-vous dans vos grottes, je ne me rétracterai pas, ne serait-ce qu’un seul instant, face à ce que j’ai pu écrire.

“Et à Al-Azhar, à l’université d’Al-Azhar, aux professeurs et aux cheiks d’Al-Azhar qui se sont levés contre tous ceux qui pensent librement, je dis: Vous finirez dans la poubelle de l’Histoire. Et personne ne vous regrettera… “


[1] Al-Quds Al-Arabi (Londres), 8 novembre 2006.

http://news.beiruter.com/node/39357.

[2] http://www.rezgar.com/debat/show.art.asp?aid=48653, 23 décembre 2005.

[3] http://www.rezgar.com/m.asp?i=432.

[4] http://www.rezgar.com/debat/show.art.asp?aid=79430 #, 29 octobre 2006.

[5] La pétition peut être lue et signée à l’adresse suivante: http://www.hamsaweb.com/c2/home.php?id=Kareem. Pour en savoir plus sur HAMSA:

http://www.hamsaweb.com/about-us.php ; pour en savoir plus sur le Congrès islamique américain: http://www.aicongress.org.

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