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7 March 2005
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Un auteur progressiste égyptien contre l’intolérance religieuse à l’encontre des Coptes

Dans un article intitulé “Réflexions sur la question copte”, Tarek Heggy [1], intellectuel progressiste égyptien, déclare que “Nul en Egypte ne peut dire aujourd’hui que les Coptes n’ont pas de problèmes ou (de raisons de) se plaindre”. Dans son article, il analyse les récriminations des Coptes, appelant le gouvernement égyptien à prendre des mesures “pour limiter la dangereuse polarisation qui caractérise aujourd’hui le climat culturel en Egypte”. Voici quelques extraits de l’article: [2]

Le principe de base est que les Coptes sont (ou devraient) être des citoyens de première classe

” (…) Un certain nombre d’amis coptes m’ont demandé de mettre par écrit mon point de vue sur la ‘question copte’ qui, pour certains, est devenue problématique, tandis que d’autres n’y voient qu’un problème imaginaire sans fondement réel. Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à souligner que le principe de base de cet article est que les Coptes sont (ou devraient être) des citoyens égyptiens à part entière, c’est-à-dire des citoyens de première classe. L’Egypte est leur pays: ne n’est pas par la grâce des autres qu’ils vivent ici, et ils ont parfaitement droit au statut et aux droits que leur confère l’appartenance à cette nation – en tant que partenaires à part entière, non en tant que bénéficiaires d’un acte de charité.

Si ce principe est mis en cause, aucun dialogue n’est possible. Cet article ne s’adresse pas à ceux qui considèrent nos concitoyens coptes comme des citoyens de seconde classe, autorisés à vivre parmi nous grâce à notre tolérance ou notre magnanimité – et encore moins à ceux qui appellent à imposer la Jizya (impôt que doivent payer les non-musulmans) aux membres de la communauté copte. Engager le débat avec un interlocuteur qui rejette le principe de base de cet article revient à s’embarquer dans un exercice futile. Il serait vain d’engager un dialogue de sourds. En revanche, si le lecteur est disposé à accepter ce principe de base comme une vérité inaltérable, le dialogue est possible (…) ”

Le droit de construire de nouvelles églises a été gravement entravé

“Un important grief de la communauté copte dans son ensemble est que le droit de construire de nouvelles églises ou d’en restaurer d’anciennes était, jusqu’à récemment, gravement entravé par des contraintes législatives et bureaucratiques. Bien que ces contraintes aient été quelque peu allégées, la plupart des Coptes considèrent que la situation est loin d’être satisfaisante. Je crois que la seule façon de sortir de ce qui est une situation clairement intenable est d’unifier les lois relatives à la construction et à la restauration des lieux de culte, qu’on appelle ces derniers ‘mosquées’ ou ‘églises’. Ces lois devraient poser un ensemble de règles rationnelles à l’attention de tous les Egyptiens, sans considération de confession. Il est en effet totalement illogique qu’une partie de la population soit sujette à des contraintes arbitraires, tandis qu’une autre bénéficie d’une liberté illimitée, lui permettant de construire des lieux de culte et de rassemblement destinés à la prière quand et où bon lui semble. Même dans les cas -fréquents – où une telle situation entraîne des violations flagrantes de la loi dans une ambiance de chaos, les gens sont trop intimidés pour défier les délinquants, les laissant piétiner la loi en toute impunité. S’il s’agit là d’un important grief, il est toutefois loin de rendre compte à lui seul du sentiment, très répandu parmi les chrétiens d’Egypte, qu’ils traversent un moment difficile, pour ne pas dire une situation de crise (…)”

Un esprit d’intolérance religieuse

” La communauté copte a d’autres récriminations plus sérieuses, qui peuvent se résumer comme suit: l’existence d’un climat général qui permet la résurgence, à des moments et en des lieux différents, d’un esprit d’intolérance religieuse. Les Coptes sont parfaitement accoutumés à ce phénomène, vu que parfois la seule mention de leur nom suffit à déclencher une réaction hostile. Les Coptes ont le net sentiment que leur participation à la vie sociale s’est amenuisée ces cinquante dernières années. Le sentiment qu’ils ont d’être marginalisés s’appuie sur des faits: en 1995, pas un seul Copte n’a été élu au Parlement. A cela s’ajoute le spectre de la violence communautaire, susceptible de s’enflammer à n’importe quel moment, comme dans le cas de l’incident de Koshh (…)

L’esprit de fanatisme haineux – conséquence naturelle le la défaite du projet de renaissance de l’Egypte

S’agissant du climat général qui favorise un esprit de fanatisme haineux, (on ne peut pas dire qu’) il résulte d’un décret gouvernemental ou d’une décision politique, mais qu’il découle tout naturellement de la défaite du projet de renaissance de l’Egypte, et plus particulièrement de la débâcle de juin 1967. Le vide (occasionné) a vite été comblé par une culture et une idéologie fondamentalistes, qui se sont présentées comme une alternative au Mouvement pour un nouvel éveil égyptien. Avec la propagation des valeurs culturelles de ce mouvement, (…) le climat général est devenu la proie des forces conservatrices et régressives qui génèrent inévitablement une situation d’hostilité à l’égard des Coptes. Comme l’a une fois remarqué un grand intellectuel égyptien, à chaque fois qu’un projet d’éveil échoue en Egypte, la défaite a des répercussions négatives sur deux groupes d’Egyptiens: les femmes et les Coptes. L’inverse est tout aussi vrai: dans un climat culturel vivant et dynamique, l’attitude à l’égard de ces deux groupes est éclairée et en accord avec les valeurs de civilisation et de progrès (…)”

Pas d’espoir de progrès si les institutions religieuses islamiques s’opposent à l’éradication de l’esprit d’intolérance religieuse

“(Le gouvernement) doit adopter une politique visant à asseoir la culture de tolérance religieuse, aux dépens de l’esprit de fanatisme qui nous menace tous. S’il convient de commencer par le programme éducatif et les médias de l’information, nous ne devons pas négliger l’importance des sermons dans le façonnage des perceptions. En effet, il ne peut y avoir aucun espoir de progrès si les institutions religieuses islamiques s’opposent au projet culturel d’éradication de l’esprit d’intolérance religieuse qui s’est emparé de la société? Voilà pourquoi c’est Al-Azhar qui doit suivre la vision du régime, et non l’inverse. Laisser les choses entre les mains des hommes de religion revient à consentir à la propagation d’une culture théocratique dont la logique et l’expérience nous ont bien montré qu’elle était incapable de soutenir la tolérance et l’acceptation du droit des autres à la différence, incapable d’intégrer la notion d’unité dans la diversité.

Le régime met du temps à comprendre que la culture qui sous-tend le fanatisme est son principal ennemi.

“Il serait erroné d’affirmer que le régime est par nature peu disposé à relever le défi ou qu’il est responsable de la création du hideux esprit de fanatisme qui imprègne aujourd’hui notre société. Le régime a toutefois refusé de voir cette aberration pendant longtemps, ne comprenant que lentement que l’idéologie qui sous-tend la culture de fanatisme est son principal ennemi. C’est cette idéologie qui a donné naissance aux assassins d’Anouar Sadate, à ceux qui auraient pu devenir les meurtriers de l’incident d’Addis Abeba, et aux auteurs de nombreux autres crimes.”

Les Coptes sont marginalisés dans la vie publique égyptienne

“Quant au sentiment très répandu parmi les Coptes que leur représentation civile a considérablement diminué ces dernières décennies, il est confirmé par les statistiques officielles. (Cette diminution) ne devrait toutefois pas être considérée comme (le résultat d’) une tentative délibérée du régime de tenir les Coptes à l’écart des fonctions officielles, mais plutôt comme un phénomène négatif ayant insidieusement pris de l’ampleur au fil des ans, à l’insu des gouvernements successifs et sous l’impulsion de sa dynamique interne, jusqu’à prendre les proportions actuelles, qui sont inacceptables. Mais quelle que soit la raison du phénomène, il n’en demeure pas moins que les Coptes sont marginalisés de la vie sociale en Egypte et que c’est là une situation qui mérite que l’on s’y attarde.”

Le refus de la critique et l’incapacité de se livrer à une autocritique

“Personnellement, je crois que ce phénomène s’explique par l’état d’esprit que nos fonctionnaires ont développé ces dernières années, cadre caractérisé par le refus d’admettre l’existence des problèmes et l’affirmation insistante que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce cadre mental est ancré dans une autre spécificité culturelle: le refus d’accepter la critique et l’incapacité de se livrer à une autocritique. Affirmer, comme le font certains, que les Coptes sont responsables de leur situation, qu’ils ont été marginalisés parce qu’ils sont trop passifs ou trop engagés dans des activités financières, c’est mettre la charrue avant les bœufs. Il est vrai que les Coptes sont passifs et qu’ils participent à des activités économiques et financières, mais c’est là la conséquence, non la cause (du phénomène) – la conséquence des nombreuses portes qui se sont fermées devant eux, malgré leurs indéniables qualités (…) Le jeu politique en Egypte est ouvert uniquement à ceux qui sont prêts à accepter certaines règles établies ces dernières décennies, règles qui sont par nature répugnantes aux professionnels ayant le sens de la dignité, règles fondées sur la loyauté à des personnes, le népotisme et d’autres mécanismes qui n’ont rien à voir avec les capacités professionnelles.”

Un schéma culturel caractérisé par la réfutation des problèmes

S’agissant des violents affrontements communautaires qui éclatent de temps en temps, tout dernièrement à Koshh, et avant cela à Khanka, pour ne mentionner que deux des nombreux et violents affrontements dont l’histoire récente est témoin, ils résultent d’un certain nombre de facteurs, dont les principaux sont: une ligne officielle qui semble déterminée à nier la gravité de la situation en raison de la croyance erronée selon laquelle la reconnaissance du problème causerait du tort à la réputation de l’Egypte. En fait, il vaudrait mieux, pour la réputation de l’Egypte, faire face au problème, au lieu de faire comme si de rien n’était. La propagation d’une culture qui consiste à nier les problèmes, à encenser les réussites et à chanter ses propres louanges. L’incapacité à faire usage des nombreux louables efforts accomplis pour étudier et analyser les racines de tels incidents (…)”

Ce dont les Coptes ont besoin par-dessus tout, c’est de sentir un réel désir d’écoute

“Au cours d’un débat sur la question copte, quelqu’un m’a demandé quels étaient les besoins et les revendications des Coptes. J’ai commencé par leur deuxième revendication, puis par leur troisième, leur quatrième et leur cinquième. Mais quelle est, a-t-il demandé, leur première revendication ? J’ai répondu que ce dont ils avaient le plus besoin, c’était d’une ‘étreinte sociale’ qui leur donnerait le sentiment d’un authentique désir d’être à l’écoute de leurs plaintes et de leurs problèmes, dans un esprit d’amour fraternel et de compassion fondés sur la certitude qu’ils sont des partenaires égaux dans ce pays, non des citoyens de deuxième classe appartenant à une minorité qui doit se plier à la volonté de la majorité. Pour une solution réelle, globale au problème copte, nous n’avons qu’à nous rappeler l’époque de Saad Zaghloul, qui avait établi des relations communautaires exemplaires ; celles-ci pourraient servir de glorieux point de départ à un projet contemporain visant à nous débarrasser une bonne fois pour toutes de ce problème persistant.”


[1] For more on Tarek Heggy, see Inquiry & Analysis No. 180, “Progressive Arab Intellectuals: Tarek Heggy – Campaigner for Reform and Modernization in the Arab and Muslim World”, by N. Mendelsohn, June 16, 2004.

[2] http://www.metransparent.com/texts/tarek_heggy_reflections_on_the_coptic_question.htm, November 28, 2004

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