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18 January 2004
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Un célèbre écrivain libéral égyptien tourne en dérision les intellectuels nationalistes panarabes.

Suite à la capture de Saddam Hussein, le dramaturge et chroniqueur Ali Salem [1] écrit un article intitulé «Un grand mensonge farci de petits mensonges», où il ridiculise les intellectuels nationalistes panarabes.

Pourquoi les nationalistes panarabes égyptiens ont-ils émigré à Bagdad après le décès de Nasser?

«Avec la mort du [président égyptien Gamal] Abd El-Nasser, trois capitales arabes se sont jetées sur l’héritage du [nationalisme] pan-arabe, dont la bannière avait été si longtemps brandie par le Caire. Vu que cette bannière n’était pas visible parmi le peuple et ne représentait rien de plus qu’une idée révolutionnaire romantique et floue, et vu que toutes les idées vagues et inapplicables se forment uniquement dans l’esprit des intellectuels, ces [trois] capitales [arabes] ont lancé leurs filets afin d’attraper le plus grand nombre possible [d’intellectuels panarabes nationalistes].

Au Caire, il fut une époque, au début des années 70, où la situation était devenue quasiment invivable pour la majorité des écrivains, des artistes et des journalistes. La limite du supportable a été franchie le 4 février 1973, jour où nous nous sous sommes réveillés pour découvrir sur la première page de tous les journaux les noms des écrivains et intellectuels égyptiens que le président Sadate avait décidé d’exclure de l’Union socialiste.

Appartenir à l’Union socialiste ne représentait rien, mais en être exclu signifiait ne plus recevoir de salaire. Ainsi a commencé la bataille pour le pain, qui a conduit au grand exode [des intellectuels panarabes nationalistes] du Caire.

C’est difficile pour un intellectuel [d’admettre] qu’il se rend à Bagdad pour y chercher du pain, ou parce qu’il fuit un éventuel danger; ce serait une honte. C’est pourquoi ils ont tous dit qu’ils partaient pour des raisons purement ‘idéologiques.’

Je me souviens de la réaction du grand poète aujourd’hui disparu, Amal Dunqal. Nous étions assis au café Rish; il s’adressait à un jeune journaliste qui partait travailler à Bagdad, vu que l’atmosphère au Caire était devenue étouffante. Soudain, Amal s’est écrié : ‘Mon frère, vous êtes assis ici à maudire Sadate; vous pensez qu’à Bagdad, on vous permettra de maudire ne serait-ce que le directeur adjoint d’un bureau de poste (…)?»

Le culte de la personnalité de Saddam et l’histoire du chausse-pied

«L’un de ces intellectuels en partance pour Bagdad était un ami: il s’agit du réalisateur hors pair Tawfiq Saleh, parti enseigner à l’Académie des Arts de Bagdad. Bien sûr, aucun grand réalisateur ne pouvait vivre à Bagdad sans faire de film sur Saddam Hussein. Tawfiq a [donc] réalisé un film sur sa vie (…) et après l’avoir achevé, il fallut naturellement le montrer à Saddam avant la diffusion.

Tawfiq raconte: la représentation avait lieu dans une petite salle. Saddam était assis, entouré de ses copains. Quand le film a commencé, ils se sont mis à pleurer avec émotion.Le croirez-vous si je vous dis que chacun a fini la boîte de kleenex qui se trouvait en face de lui?

Saddam n’a eu d’objections que sur une scène: celle où apparaît son visage au moment où on lui retire une balle de la jambe: l’acteur jouant son rôle faisait une grimace de douleur. On assiste fréquemment, dans les films, à des scènes où l’on ôte une balle ou une flèche du corps du héros sans anesthésie; la caméra est alors dirigée sur son visage pour montrer l’effet de la douleur.

Saddam a dit: ‘Cela ne s’est pas passé comme cela, Tawfiq. Il y a eu de la douleur, c’est vrai, mais personne n’a pu le lire sur mon visage. Et il y a autre chose, Tawfiq: je n’ai pas retiré la balle avec un rasoir à main, mais avec un chausse-pied.’

L’histoire de cette balle est connue. Saddam a participé à une tentative manquée d’assassinat contre Abd El-Karim Qassem [alors dirigeant irakien], et une balle l’a atteint à la jambe. Il s’est enfui pour le village d’Al-Dour, s’est caché chez un membre de sa famille et lui a demandé un rasoir à main pour retirer la balle de sa jambe, [ce qu’il a fait] sans anesthésie. C’est ce que Saddam a raconté à son biographe, feu Amir Iskandar, et c’est également ce qu’il avait raconté à Tawfiq Saleh, dans les réunions préparatoires précédant l’écriture du scénario. D’où sortait donc cette histoire de chausse-pied?»

Saddam Hussein: un grand mensonge farci de petits mensonges

«On peut raisonnablement penser qu’il n’y a eu ni balle, ni rasoir à main, ni chausse-pied. Saddam était un grand mensonge farci de petits mensonges. On peut raconter à chacun une histoire différente, mais quand on les fait tous asseoir devant l’écran, le mensonge est dévoilé. En voyant la scène jouée, Saddam s’est immédiatement aperçu de son manque de crédibilité. On n’utilise de rasoir que quand le héros a été piqué par un serpent. On coupe alors la morsure avant de sucer le [sang pour extraire le] venin (et l’idéal est que ce soit l’héroïne qui se charge de la tâche). Voilà ce que Saddam a compris en regardant la scène; pour sauver la situation, il a sorti l’histoire du chausse-pied de son imagination. Un chausse-pied aurait peut-être pu retirer une balle, mais uniquement d’un plateau de gâteaux aux dattes, pas d’une jambe!

Saddam n’était rien de plus qu’un assassin sans cœur. Il fait partie de ces quelques personnes qui ont prouvé que les idées révolutionnaires ne sont qu’un tas de mensonges. Pour que ces mensonges soient acceptés, il fait inévitablement exécuter quelques personnes. Tous les partis et toutes les organisations ont besoin d’un assassin sans conscience. Sur la pente montante du pouvoir, certaines personnes doivent être écartées et quelqu’un doit se charger de les écarter. Saddam s’est chargé d’écarter l’espèce humaine.

Saddam n’a pas été le président d’un pays, ni, de quelque façon que ce soit, un homme d’Etat. Il entrera dans l’histoire comme l’homme qui a détruit l’Irak. Je n’oublierai jamais le choc que j’ai ressenti en voyant à la télévision le village irakien et son peuple. Dieu, tous ces palais, toutes ces fêtes et ces célébrations, et tous ces pots de vin, alors que des êtres humains n’avaient pas de quoi manger ni de quoi se vêtir!»

L’Egypte et le Nouvel Irak doivent coopérer pour normaliser la région

«L’histoire de la région a longtemps été plongée dans le sommeil; mais tout à coup elle s’est réveillée, et continue d’avancer à grandes enjambées dans la direction du progrès et des droits de l’Homme (…)

Dans quelques mois, il y aura un gouvernement irakien et un Etat [irakien]. Nous devons dresser des plans ambitieux de coopération entre les Egyptiens et les Irakiens, afin de pouvoir restituer une vie normale à la région arabe. Sans véritable coopération entre les deux peuples aux civilisations les plus anciennes de cette terre, le sort de la région sera la destruction et le morcellement pour les milles ans à venir.»


[1] Pour plus de renseignements sur Ali Salem, voir les Dépêches Spéciales n°622, 412, 298 et 145 de MEMRI

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