Al-Qods Al-Arabi , quotidien édité en arabe à Londres, a dernièrement évoqué un symposium sur le thème«Al-Qaïda, l’Arabie Saoudite et la Sécurité internationale», tenu à l’Institut royal des affaires internationales. L’ambassadeur saoudien en Grande-Bretagne, le prince Turki Al-Faysal, ancien responsable des services de sécurité saoudiens, a affirmé qu’il n’existait aucun lien entre les opérations terroristes d’Al-Qaida et le conflit israélo-palestinien. Voici quelques extraits du rapport: [1]
«Dans un symposium sur Al-Qaïda, l’Arabie Saoudite et la sécurité internationale, à l’Institut royal des affaires internationales de Londres, l’ambassadeur d’Arabie Saoudite en Grande-Bretagne, le prince Turki Al-Faysal, a affirmé qu’il n’existait aucun lien entre la propagation de la violence dans la région [le Moyen-Orient] et les souffrances des Palestiniens.
Les propos de l’ambassadeur [d’Arabie Saoudite], le prince Turki, ont été tenus en réaction à certaines déclarations faites par des membres du symposium (…), dont M Timothy Garden, ancien commandant adjoint des forces armées britanniques et maître de conférences au K ings College, et les chercheurs May Yamani et Maha Azzam.
Intervenant au sujet de l’influence du conflit israélo-palestinien sur les opérations d’Al-Qaïda, Turki Al-Faysal a assuré: ‘Un règlement du conflit israélo-palestinien ne changerait rien aux opérations d’Al-Qaïda. Même si le problème palestinien venait à être résolu, cette organisation chercherait encore à commettre des opérations terroristes. Cela ne signifie bien sûr pas qu’il ne faille pas régler le problème.’
Le Dr [Maha] Azzam a estimé pour sa part que l’aggravation du problème israélo-palestinien renforçait incontestablement l’appui de la population arabe et musulmane aux organisations du type d’Al-Qaïda. Elle a souligné que les tentatives d’assassinat d’Al-Rantissi [dirigeant du Hamas] et d’autres responsables palestiniens étaient susceptibles d’entraîner une escalade de la terreur, de plus en plus difficile à contenir, en éliminant les considérations permettant actuellement d’éviter une radicalisation des actes de violence. Le Prince Turki a noté que la guerre menée par l’organisation Al-Qaïda n’avait pas pour seule cible les Etats-Unis, mais d’autres pays également, comme l’Arabie Saoudite et le Maroc (…) Le Dr Azzam a admis qu’Al-Qaïda avait d’autres ennemis, hormis les Etats-Unis, mais a souligné que l’idéologie de l’organisation était fondamentalement hostile aux Etats-Unis et à sa présence dans le Golfe. [Elle a remarqué qu’Al-Qaïda] attirait les dirigeants de l’organisation du Djihad en Egypte, comme Ayman Al-Zawahiri et ses semblables, cette organisation s’étant efforcée de lutter contre la politique américaine et israélienne en Irak, en Palestine, et ailleurs dans le monde musulman (…) Le Dr Azzam a également mentionné les régions en marge au plan politique et économique, lesquelles représentent un terrain fertile à la fabrication de partisans d’Al-Qaïda (…)»
[1] Al-Qods Al-Arabi (Londres), le 11 juin 2003