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29 May 2003
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Un chroniqueur égyptien compare les Etats-Unis à l’Allemagne nazie

Dans le numéro du 21 mai 2003 d’Al-Ahram Weekly, le chroniqueur Samir Amin compare les Etats-Unis à l’Allemagne nazie, qualifiant les responsables américains de criminels de guerre. Voici quelques extraits de l’article:[1]

Les Etats-Unis sont gouvernés par une assemblée de criminels de guerre

«Aujourd’hui, les Etats-Unis sont gouvernés par une assemblée de criminels de guerre qui se sont emparés du pouvoir par une espèce de coup d’Etat. Ce coup a peut-être été précédé par des élections, mais nous ne devrions jamais oublier qu’Hitler aussi était un politicien élu. Poussant plus loin la comparaison, [nous pouvons dire] que le 11 septembre remplit la fonction d”incendie du Reichstag’, permettant à cette junte de déléguer aux forces de police des pouvoirs identiques à ceux de la Gestapo. Ces dernières disposent de leur propre Mein Kampf – ou stratégie de sécurité nationale -, de leurs propres associations populaires – les organisations patriotiques -, et de leurs propres prédicateurs. Il est vital de trouver le courage de dire ces vérités, de cesser de les occulter derrière des expressions telles que ‘nos amis américains’, expressions qui n’ont plus aujourd’hui aucun sens.

La culture politique est le produit de l’histoire. En tant que telle, elle varie selon les pays. La culture politique américaine diffère clairement de celle qui a émergé de l’histoire du continent européen: elle s’est formée avec la création de la Nouvelle Angleterre par les sectes protestantes extrémistes, le génocide des peuples indigènes, l’esclavage des Africains et la ségrégation de communautés sur la base de critères ethniques, suite aux vagues d’immigration du 19ème siècle (…)»

Les Etats-Unis seront plus brutaux que leur prédécesseur nazi

«Les sectes protestantes qui ont dû quitter l’Angleterre au 17ème siècle ont développé une forme particulière de christianisme, distincte du dogme catholique comme du dogme orthodoxe. Ainsi, leur christianisme se détache de celui de la majorité des protestants européens; il se démarque de l’anglicanisme, religion d’une bonne partie de la classe dirigeante britannique. De manière générale, le génie essentiel de la Réforme fut de revenir à l’Ancien Testament, que le catholicisme et l’Eglise orthodoxe avaient marginalisé en définissant le christianisme comme un divorce d’avec le judaïsme. Les Protestants ont remis le christianisme à sa place en en faisant le légitime successeur du judaïsme.

Cette forme particulière de protestantisme, qui a fait son chemin en Nouvelle Angleterre, continue aujourd’hui de façonner l’idéologie américaine. Elle a d’abord facilité la conquête du nouveau continent en la légitimant par des références bibliques (il est constamment fait référence au récit de la violente conquête de la Terre promise par Israël dans le discours nord-américain). Par la suite, les Etats-Unis ont étendu leur mission divine au globe dans son intégralité. Ainsi, l’Amérique du Nord en est venue à se considérer comme ‘le peuple élu’ – en pratique, un synonyme du terme nazi de ‘Herrenvolf’. Voilà la menace que nous devons affronter aujourd’hui. Et c’est la raison pour laquelle l’impérialisme (et non l’empire) américain sera plus brutal encore que celui de ses prédécesseurs qui, eux, n’ont jamais prétendu être investis d’une mission divine.

Je ne fais pas partie de ceux qui considèrent que l’histoire se répète inévitablement. L’histoire transforme les personnes. Comme en l’Europe. Mais malheureusement, l’Amérique, au lieu de tout faire pour effacer l’horreur de ses origines, n’a fait que renforcer sont affreuse emprise et perpétuer ses effets, avec la ‘Révolution’ américaine et l’occupation du pays par des vagues d’immigration successives (…)

Le génocide des Amérindiens était une donnée implicite dans la logique de la mission divine du nouveau peuple élu. On ne peut simplement expliquer ce massacre par l’existence de coutumes issues d’un passé distant et archaïque. Jusque dans les années 90, ce génocide était revendiqué ouvertement et fièrement. Les films hollywoodiens mettaient en scène le ‘bon’ cow-boy conte le ‘méchant’ indien, et cette façon de maquiller l’histoire faisait partie intégrante de l’éducation des générations successives.

Il en est de même de l’esclavage. Après l’indépendance, in fallut près d’un siècle pour que celui-ci soit aboli. (…) L’abolition de l’esclavage, quand elle est intervenue, n’avait aucune justification morale: elle ne servait tout simplement plus la cause de l’expansion capitaliste. Ainsi, les Afro-américains ont dû attendre encore un siècle avant d’obtenir un minimum de droits civils. Et même alors, le racisme profondément ancré de la classe dirigeante était à peine remis en question. Jusque dans les années 60, le lynchage demeurait une pratique commune, fournissant aux familles une bonne raison de partir en pique-nique. Or cette pratique du lynchage existe encore aujourd’hui, de façon plus discrète et indirecte, prenant la forme d’un système ‘judiciaire’ qui envoie des milliers de personnes à la mort – la plupart étant afro-américaines -, et bien que tout le monde sache que la moitié des condamnés sont innocents (…)»

L’idéologie américaine est de plus en plus vieille et usée

«La démocratie américaine représente aujourd’hui le dernier modèle de ce que j’appellerai une ‘démocratie de faible intensité’. Son fonctionnement se base sur une complète séparation de la vie politique, gérée par des élections démocratiques, et la vie économique, régie par les lois de l’accumulation du capital. Qui plus est, cette séparation n’est soumise à aucune espèce de défi radical; elle est l’objet de ce que l’on pourrait appeler un consensus général. C’est pourtant cette séparation qui, dans les faits, détruit l’ensemble du potentiel de créativité de la démocratie. C’est elle qui expurge les institutions représentatives (notamment le Parlement), rendues impuissantes par leur assujettissement au ‘marché’ et à ses diktats. En ce sens, choisir entre voter pour les Démocrates ou les Républicains s’avère en fin de compte un choix futile, car ce qui détermine l’avenir du peuple américain n’est pas le résultat de ses choix électoraux, mais les aléas de ses marchés financiers et autres.

En conséquence, l’Etat américain existe exclusivement pour servir l’économie (c’est-à-dire le capital, auquel il se soumet, négligeant entièrement les questions sociales). L’Etat est capable de fonctionner de cette façon pour une raison essentielle: le processus historique qui a donné naissance à la société américaine a bloqué le développement de la conscience politique du prolétariat (…)

Le mélange entre une pratique religieuse prédominante – et son exploitation par le discours fondamentaliste – et l’absence de conscience politique parmi les classes opprimées fournit au système politique américain une marge de manœuvre sans précédent, qui lui permet d’avoir raison de l’impact potentiel des pratiques démocratiques et de les réduire à des rituels inoffensifs (la politique comme divertissement, l’inauguration de campagnes politiques par les meneurs, etc.…)

Mais il ne faut pas se leurrer: ce n’est pas l’idéologie fondamentaliste qui occupe le poste de commandement et impose sa logique aux véritables détenteurs du pouvoirqui sont: le capital et ses serviteurs au gouvernement. C’est le capital qui, seul, impose toutes les décisions, et ce n’est qu’après qu’il mobilise l’idéologie américaine au service de sa cause. Les moyens déployés – l’emploi systématique de la désinformation – peuvent alors jouer leur rôle en isolant les critiques et en les soumettant à une forme de chantage continuelle et odieuse. En cultivant ainsi l’ignorance, l’establishment peut facilement manipuler ‘l’opinion publique’.

Dans un tel contexte, la classe dirigeante américaine a développé un cynisme total, enveloppé d’une hypocrisie parfaitement transparente pour les observateurs étrangers, mais invisible aux yeux du peuple américain. Le régime est assez content de recourir à la violence, même sous ses formes les plus extrêmes, dès que le besoin s’en fait sentir. (…)

Comme toutes les autres idéologies, l’idéologie américaine est ‘de plus en plus vielle et usée’. Pendant les périodes de calme – marquées par une grande puissance économique et un niveau ‘acceptable’ de retombées sociales -, la pression de la classe dirigeante sur le peuple se relâche naturellement. Mais de temps en temps, l’establishment doit revigorer cette idéologie au moyen de méthodes classiques: un ennemi (toujours étranger, vu que la société américaine est bonne par définition) est désigné (l’empire du mal, l’axe du mal), justifiant la mobilisation de tous les moyens possibles pour l’annihiler. Autrefois, cet ennemi s’appelait le communisme; le MacCarthysme (phénomène aujourd’hui oublié par les ‘pro-Américains’) a permis d’entamer la Guerre froide et de marginaliser l’Europe. Aujourd’hui, c’est le ‘terrorisme’, qui n’est évidemment qu’un prétexte au service du véritable objectif de la classe dirigeante: le contrôle militaire de la planète.

Le but déclaré de la nouvelle stratégie d’hégémonie américaine est d’empêcher l’émergence d’une autre puissance, quelle qu’elle soit, capable d’opposer une résistance aux injonctions de Washington. C’est ainsi qu’a été établie la nécessité de démanteler les Etats devenus trop ‘grands’ en créant un maximum de satellites, prêts à accepter les bases américaines destinées à les ‘protéger’. Conformément à la vision des trois derniers présidents (Bush père, Clinton et Bush fils), un seul pays a le droit d’être ‘grand’: les Etats-Unis.»

C’est notre devoir d’agir dès à présent, afin que le défi de [l’Administration] néo-nazie de Washington puisse être contenu et éliminé.

«En ce sens, l’hégémonie américaine dépend en fin de compte de sa puissance militaire disproportionnée, plutôt que des ‘atouts’ de son système économique. Grâce à leur puissance, les Etats-Unis peuvent être considérés comme le guide incontesté de la mafia mondiale, dont le ‘poing visible’ imposera un nouvel ordre impérialiste à ceux qui rechigner à s’aligner.

Encouragée par ses récentes victoires, l’extrême droite tient à présent fermement les rennes du pouvoir à Washington. Le choix est clair: soit accepter l’hégémonie américaine, et avec son ‘libéralisme’ tout puissant, qui correspond à peu de chose près à l’obsession de faire de l’argent, soit refuser les deux. Dans le premier cas, vous laissez les mains libres à Washington pour ‘redessiner’ le monde sur le modèle du Texas. Seul le choix de la deuxième solution pourra contribuer à la reconstruction d’un monde essentiellement pluraliste, démocratique et pacifique.

S’ils avaient réagi en 1935 et en 1937, les Européens auraient pu arrêter la folie nazie avant qu’elle n’accomplisse autant de mal. Ayant attendu jusqu’en 1939, ils sont partiellement responsables des dizaines de millions de victimes. C’est notre devoir d’agir dès à présent, pour que le défi néo-nazi de Washington puisse être contenu et éliminé.»


[1] Al-Ahram Weekly(Egypte), 15-21 mai 2003

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