Publication du verdict de la dissolution de l’Association
» Après quatre années de litige au tribunal administratif, le rapport des procureurs sur le Cas n° 1796 concernant la dissolution de l’Association du Caire pour la paix… a été publié.
Ce rapport, considéré comme une marque d’honneur… par le tribunal égyptien, a fait taire les [mauvaises] langues qui cherchaient à salir la réputation du système égyptien légal en insinuant que le tribunal administratif subissait des pressions pour l’empêcher de rendre une décision…, au prétexte que les circonstances politiques… n’autorisent pas la confrontation avec Israël et ses partisans.
Le 17 septembre 1998, un procès a été intenté au tribunal administratif par Ibrahim Yusri, avocat et ambassadeur, ancien directeur du département du Droit et des accords internationaux au ministère des Affaires étrangères. La dissolution de l’Association du Caire pour la paix (enregistrement n° 392, 1998), la suspension de toutes ses activités et l’annulation de toutes les décisions la concernant étaient escomptées à l’issue du procès.
En effet, cette association n’est pas subordonnée aux clauses de la Loi sur les associations, et est même considérée comme activité politique de parti. Or l’intérêt public recommande une certaine prudence vis-à-vis des activités concernant Israël, par souci du bien-être du pays et de la sécurité de l’Etat. Ces considérations rendent la décision de [légitimer] l’association nulle et non avenue… »
Propager la culture de la paix ne sert pas la loi
» Le rapport affirme que la conduite de recherches et de conférences scientifiques dans le but de propager la culture de la paix au sens plein du terme, ainsi que l’échange de visites avec des homologues israéliens, ne rentrent pas dans le cadre des services culturels, scientifiques et religieux pour lesquels l’association a été créée, conformément à ce qui est exposé dans la loi.
De même, aucune [des activités en question] ne relève des domaines englobés par la Loi sur les Associations et les institutions privées ou du ministère des Affaires sociales…
L’avocat de la partie plaignante, Ibrahim Yusri, insiste sur le fait que cette décision n’a rien d’inhabituel… , vu que le système légal égyptien ne cède pas à la pression ; il précise que la partie adverse [la défense] a cherché à insinuer que des pressions étaient exercées pour empêcher la publication du rapport. M. Yusri ajoute que les circonstances politiques dans la région, les actes d’agression israéliens, le siège du président palestinien et le massacre de dizaines d’Egyptiens sans défense [sic] en territoire occupé imposaient la non-reconnaissance de tous les partisans de la normalisation ou de la communication avec l’ennemi sioniste.
[Ibrahim Yusri] souligne que la direction politique [égyptienne] a décidé de geler toutes les formes de normalisation sauf celles qui serviraient la cause palestinienne. [Or] les activités de l’Association du Caire pour la paix sortent du cadre de cette dernière, en ce qu’elles encouragent la culture de cette soi-disant paix au moment où la marée de sang qui se déverse sur le sol de Palestine est à son apogée.
Par contre, le soi-disant mouvement pour la paix en Israël n’a fait aucune concession et n’a pas non plus appelé à en faire, comme ce fut le cas pour les forces de la soumission en Egypte. L’ambassadeur Ibrahim Yusri remarque que les sondages d’opinion publique en Israël révèlent l’absence d’influence de ces forces [de paix] sur les décisions de l’Etat d’Israël. »
La balle se trouve dans le camp des associations opposées à la normalisation
» Maintenant que le comité des procureurs a publié sa décision d’abolir l’Association du Caire pour la paix, la balle se trouve dans le camp des associations opposées à la normalisation, lesquelles attendaient un verdict de ce genre pour attirer l’attention de l’opinion publique égyptienne et arabe sur [la nécessité] de résister aux associations de la capitulation, ces dernières ne ressentant apparemment aucune douleur à la vue du sang palestinien versé par l’occupation opprimante. »