Dans un article intitulé « Sa chance au négociateur combattant » paru dans Al-Hayat al-Jadida, quotidien de l’Autorité Palestinienne, Hassan Al-Kashef, directeur général du ministère palestinien de l’Information, a exhorté les Palestiniens à ne pas reprendre les négociations par la voie diplomatique et à laisser le processus de la guerre suivre son cours:
Les négociations se sont avérées inefficaces
« Aujourd’hui, le négociateur le plus efficace est le combattant actif en Cisjordanie, dans la bande de Gaza et à Jérusalem. C’est lui qui, consciemment et courageusement, cible soldats et colons.
Vu que le négociateur palestinien habituel [à la direction de l’Autorité Palestinienne et de l’OLP] est devenu inefficace et incapable de la moindre percée, et vu qu’on lui a accordé tout le temps et toutes les occasions dont il avait besoin [et qu’il a échoué], je suggère qu’il mette un terme à ses activités et cesse tout contact officiel, non-officiel, privé ou collectif [avec les Israéliens].
Il doit aussi cesser de faire des déclarations. Il ne sortira rien de nouveau de son chapeau, n’est plus bon à rien. Ce négociateur à tenu des discours aux quatre coins de la planète depuis Oslo, et demain rencontrera des responsables aux quatre coins de la Palestine historique, sans que nous arrivions pour autant à une solution permanente et sans qu’entre-temps nous recouvrions nos droits – et tout cela avec des dirigeants israéliens moins extrémistes que Sharon.
Le combat nous renforce
Actuellement, le ‘négociateur combattant’ poursuit un dialogue sérieux, un dialogue de fond, avec tous les cercles de décisionnaires en Israël, tous les cercles politiques et médiatiques et tous les centres de recherche. Il poursuit aussi le dialogue avec toutes les strates et tous les secteurs de la population israélienne. Le négociateur combattant, qui ouvre le feu avec sa conscience nationale, avec une grande justesse de tir et un impact important dans les régions devant être libérées, exige notre soutien absolu.
Il ne demande pas trop: il veut que nous fassions preuve de plus de patience, d’une plus grande confiance en nous-mêmes, d’une endurance plus profonde, d’une position ferme, et que nous soyons plus unis. Ce négociateur combattant sacrifie sa vie pour nous et ne demande rien en échange, à part notre loyauté. A travers lui, nous sommes tous plus forts:les dirigeants se trouvent renforcés, ainsi que les institutions nationales, les différents groupes d’action et le peuple.
Tout ce que demande le négociateur combattant, c’est que nous lui accordions du temps et des occasions d’agir. Ca ne prendra pas longtemps. Il ne nous épuisera pas par des déclarations, des pourparlers et des campagnes se prolongeant sur des années – contrairement à notre négociateur habituel qu’il est aujourd’hui temps de remplacer, de retirer du jeu. Ce dernier est usé; il commence à nous ennuyer, et par sa faute nous désespérons d’arriver un jour à quelque chose.
Pas d’Accord maintenant
Nous perdrons davantage, et cette perte historique sera notre honte, si nous acceptons [maintenant] de revenir au calme avec des mesures de sécurité exigeant que nous protégions les soldats, les bases et les colons de l’occupation. Nous perdrons encore plus en acceptant une solution temporaire qui ne résoudra rien et ne mettra pas fin à l’occupation; nous perdrons l’interaction avec la société israélienne – une interaction qui a amené 1000 officiers de l’armée israélienne à prendre position et 14 000 Israéliens à manifester à Tel-Aviv.
Nous perdrons si nous sortons Sharon de la crise où il se trouve actuellement, crise qui fera qu’il finira sa vie dans la défaite politique et militaire. D’un point de vue économique et militaire, Sharon aura plongé Israël dans la pire [impasse] de son histoire.
La chance est donnée maintenant au négociateur combattant. C’est notre chance… » [1]