Al-Istiqlal, hebdomadaire du Djihad islamique palestinien, a publié dernièrement un poème d’Ayman Al-Skafi [1], intitulé : ” Parce que je suis palestinien “. Le voici:
Parce que je suis palestinien
Parce que je suis épris du destin
Et mon destin est que mon sang se transforme en chansons
Et qu’il trace le chemin de la liberté
Mon destin est de me transformer en bombe humaine
Parce que je suis palestinien.
O amants de la cruauté, nous
Vous prévenons au nom de nos espérances
Je vais soit rencontrer Allah dans le parfum et le musc [2]
Soit vivre sur ma terre en toute liberté et en tout honneur.
Pour votre grand malheur, nous n’oublierons ni Haïfa ni Acre
Pour votre grand malheur, toute la Palestine est nôtre
Parce que je suis palestinien.
Nous n’avons à vous offrir que la mort
Plantez autant d’arbres de Gharqad que vous voulez [3]
Construisez autant d’abris et de cachettes que vous désirez
Et, si vous le souhaitez, créez artificiellement votre fausse paix.
Votre histoire est noire et poussiéreuse
Vous descendez d’un arbre aux branches pourries
Parce que je suis palestinien
Et les dirigeants arabes de cette patrie
Sont plongés dans un sommeil profond
Ils mangent du fruit de votre arbre
Et boivent [de la coupe] de l’humiliation
Comme s’ils n’étaient pas musulmans.
Parce que je suis palestinien
Parce que je porte mon drapeau
Et languis le souvenir d’Hittin[4]
Je ferai des membres de mon corps des bombes
Que je planterai
Dans votre haine, dans vos racines
Dans votre fruit maudit
Et malgré vous, ils donneront la plus belle des fleurs
Ils donneront la plus belle des Palestine
Parce que je suis palestinien.
***
[1] Al-Istiqlal (Gaza), le 13 décembre 2001. Al-Skafi n’est pas un poète connu.
[2] Selon la tradition islamique, le corps du martyre ne se désagrège pas mais dégage une odeur de musc.
[3] Selon la tradition islamique, au Jour du Jugement, tous les arbres diront : ” O musulman, un Juif se cache derrière moi, tue-le ! ” Tous, sauf le Gharqad, une plante qui rappelle le framboisier. C’est pourquoi le bruit court parmi les Arabes qu’Israël plante beaucoup de ces ” arbres “.
[4] Le lieu de la bataille, en Galilée, où Saladin (en 1197) a vaincu les Croisés.