Pendant la deuxième moitié du Ramadan, un certain nombre de chaînes télévisées, notamment égyptiennes, passeront la série en trente et un épisodes intitulée “Cavaliers sans montures”, jouée par le célèbre acteur égyptien Muhammad Subhi et une distribution de 400 autres [acteurs] d’Egypte, de Syrie et de France. La série, bénéficiant d’un budget allant de six à huit millions de livres égyptiennes, a été produite par ART [Arab Radio and Television], créé en 1993, dont les programmes sont diffusés au Moyen-Orient, en Amérique du Nord, en Amérique Latine, en Australie et en Afrique. [1]
L’hebdomadaire égyptien Roz Al-Youssuf [2] a qualifié la série de “première”, aussi bien d’un point de vue artistique (vu que c’est la première fois qu’un acteur joue quatorze rôles différents) que par sa façon d’aborder les thèmes choisis. Voici quelques extraits de l’article:
“Pour la première fois, l’auteur de la série aborde courageusement les 24 protocoles des Sages de Sion, les dévoilant et montrant qu’ils représentent, jusqu’à ce jour, la politique d’Israël, l’origine de ses aspirations politiques et de son racisme… La première scène de la série se situe en 1948, après le retrait des quatre armées arabes et l’invasion sioniste de la terre de Palestine. De là commence un flash-back qui place le spectateur au milieu du 19ème siècle.”
Le journal rapporte que l’idée de mettre en scène le Protocole des Sages de Sion dans une série est venue à Subhi à la suite de deux événements, le premier étant “la convention de Londres”, qu’il considère comme le plus grand malheur ayant jamais frappé la région arabe. Cet accord, selon Subhi, a été le résultat de la collaboration de trois grands rabbins, propagateurs de l’idée sioniste, qui ont machiné un complot pour que la Palestine soit annexée à l’Egypte, et qu’ensuite la Grande Bretagne conquisse l’Egypte, accordant la Palestine aux sionistes.
Subhi affirme que c’est ce qui lui a donné envie d’enquêter sur l’idée sioniste, qui est née bien avant la “convention de Londres” mais n’a [vraiment] émergé qu’à la première conférence sioniste de Bâle, en Suisse, où les Juifs ont commencé à apparaître comme une organisation sioniste. Avant cela, ils n’agissaient que dans le cadre d’associations ou de grandes institutions répandues un peu partout dans le monde.
Un autre élément ayant motivé Subhi est, selon ses propres dires, le livre de l’auteur égyptien Abbas Mahmoud Al-Aqqad sur le mouvement sioniste. Al-Aqqad affirme qu'”[afin de savoir] si oui ou non le Protocole des Sages de Sion est une invention, comme l’affirment [les Juifs], il suffit de remonter aux 24 protocoles. Si nous nous apercevons que certains ont effectivement été appliqués, nous devrons nous attendre à ce qu’il en soit de même pour les autres.” Subhi a suivi le conseil d’Al-Aqqad, et a ainsi découvert que 19 des 24 protocoles des Sages de Sion avaient été mis en pratique. “Grâce à la série, je vais faire découvrir tous les protocoles appliqués jusqu’à ce jour, de façon théâtrale, comique, historique, tragique, romantique et dans une optique nationale.”
L’hebdomadaire a aussi fourni quelques citations du Protocole utilisées dans la série: “Nous ferons ce qu’il faut pour créer un Etat qui sera une superpuissance devant gouverner le monde.” ; “[Quand nous gouvernerons le monde,] nous détruirons sa moralité avec de la pornographie, de la prostitution et de la drogue, et nous corromprons le monde des Gentils” ; “Nous devrons nommer quelqu’un de corrompu [à la présidence de la superpuissance] et s’il nous résiste, nous le dénoncerons.” A ce sujet, Subhi remarque: “Nous nous souvenons tous de ce qui est arrivé au président Clinton et à d’autres présidents avant lui.”
La série dévoilera aussi des “conseils” tirés du Protocole, tels que: “Nourrissez les chiens, mais ni les musulmans ni les chrétiens”, et “Tuez les musulmans et les chrétiens et emparez-vous de leurs demeures et de leurs terres.” Elle pose aussi certaines questions, telle la suivante: “Comment un pays comme l’Amérique peut-il collaborer avec les Juifs alors qu’il connaît les directives du Protocole contre [l’Amérique]?”