Deux articles de Khalid Amayreh, journaliste islamiste palestinien, ont paru dans le mensuel londonien Palestine Times (n° de novembre), intitulés “Pourquoi je hais l’Amérique” et “L’islamophobie juive: la plus venimeuse de toutes”, où l’auteur fait part de ses sentiments envers les Etats-Unis et les Juifs. Voici quelques extraits de ces articles:
“Ce serait malhonnête de ma part de prétendre ne pas haïr le gouvernement américain. Oui, je le hais, véritablement, profondément et pour de si bonnes raisons.”
“L’Amérique est le bourreau de mon peuple. Pour moi, en tant que Palestinien, elle est ce qu’a été l’Allemagne nazie pour les Juifs. L’Amérique est le démon tout puissant qui répand l’oppression et la mort dans mon voisinage.”
“L’Amérique est responsable de 53 ans de souffrance, de mort, de deuil, d’occupation, d’oppression, de tyrannie, de brimades et de la situation de nombreux sans abris …, l’usurpateur des droits de l’homme chez mon peuple, de son droit à la démocratie, aux libertés civiques, au développement et à une vie de dignité.”
“L’Amérique est un tyran, un dictateur qui dérobe à des centaines de millions d’Arabes et de musulmans leur droit d’élire librement leurs gouvernements et leurs dirigeants, parce que l’Amérique corporative est terrifiée de ce qu’apporterait la démocratie dans le monde musulman.”
“l’Amérique m’offre le choix entre deux possibilités: me soumettre à l’esclavage et l’oppression à perpétuité … ou devenir un nouveau Oussama Ben Laden… La distance qui sépare celui qui se laisse torturer par l’hégémonie oppressive de l’Amérique de celui qui se convertit ou se laisse séduire par le Ben Ladenisme est plus petite que ce qu’on pourrait croire, surtout chez les soi-disant spécialistes de Washington. En fait, j’irais même jusqu’à dire que le premier cas conduit inévitablement au second dans une relation de cause à effet directe. C’est pourquoi je te demande, Amérique, de ne pas faire de moi un autre Oussama Ben Laden.”
“Dans mon cas comme dans celui de la plupart des Palestiniens, des Arabes et des musulmans, il est pratiquement impossible de ne pas totalement haïr l’Amérique… Seuls des sous-hommes ou des demi-bêtes ne haïraient pas leurs bourreaux et leurs fossoyeurs. Or l’Amérique est l’ultime bourreau, le fossoyeur absolu du peuple palestinien, tout comme l’oppresseur responsable de la mort de millions de personnes partout dans le monde.”
“En effet, il est aussi difficile de nos jours de trouver un Arabe qui ne hait pas l’Amérique qu’un Juif qui a le béguin pour l’Allemagne d’Hitler… Je sais bien qu’un riche émir saoudien a récemment fait des remarques adulatrices sur ‘l’alliance avec l’Amérique’. Quoi qu’il en soit, il est fort peu probable qu’il ait cru à ce qu’il disait.”
“Je sais que la haine est un mal, tout au moins un mal passif. Et personnellement, je lutte pour ne pas laisser la haine profonde que je ressens pour le gouvernement américain et sa politique meurtrière passer de la forme statique à la forme dynamique. Cela dit, d’autres, qui haïssent l’Amérique peut-être encore plus que moi, auront du mal à se contrôler aussi bien que moi, à taire leur rancœur, à faire preuve d’autant de ‘sagesse’.”
“Je sais que la haine peut être aveugle et mortelle. Mais je sais aussi que l’ ‘oppression’, comme le dit clairement le saint Coran, ‘est pire que le meurtre’ (‘Wal-fitanou Achaddou minal-qatl‘) [1]… J’essaie de contrôler ma haine… Mais je ne sais que trop bien que je ne pourrai être libéré de l’effet tant que je ne le serai de la cause, et la cause est l’avidité, la rapacité de l’Amérique, son hégémonie… Je t’en prie, Amérique, ne fais pas de moi un autre Oussama Ben Laden.” [2]
Dans son deuxième article, “L’islamophobie juive: la plus venimeuse de toutes”, Khalid Amayreh évoque la prétendue campagne juive sioniste contre les musulmans: “Depuis les attentats du 11 septembre à New York et Washington, le milieu sioniste a exprimé sa haine profonde de l’islam de façon presque incontrôlée : du jamais vu depuis l’Allemagne nazie.”
“De la Jérusalem occupée à Londres, New York, à la Californie, les sionistes, ou la presse sous contrôle sioniste n’ont fait que propager un seul et unique message: tuez les musulmans, tuez les Arabes, tuez les terroristes ! L’équation entre musulmans et terroristes est apparue clairement dans des centaines d’éditoriaux, de commentaires, de talk shows, d’interviews et même de dures nouvelles au parti pris écœurant.”
“On a le sentiment que soudain, les éditeurs et les présentateurs sionistes et pro-israéliens, qui depuis belle lurette empoisonnent l’opinion publique occidentale et concoctent des mensonges et des mythes au sujet de la cause palestinienne, ont saisi l’occasion tant attendue d’étaler leur haine profonde de l’islam et des musulmans.”
“En conséquence, des centaines de milliers de musulmans de par le monde, déjà sous le choc du terrorisme infernal des Etats-Unis, et occupés à endiguer la progression rapide de l’islamophobie, qui est souvent le fait d’un violent racisme, ont aussi eu affaire à des initiatives sionistes d’une férocité extrême visant à salir, diffamer, diaboliser et même délégitimer les musulmans dans leur ensemble.”
Cette campagne, en apparence bien coordonnée, a été d’une malveillance sans précédent, plus infâme que tout ce que nous avons déjà connu. Cette campagne vindicative, menée par les médias sionistes, sans pour autant qu’ils en aient l’exclusivité, comportait des messages tacites, parfois explicites, si horribles qu’ils n’ont pu être mis en place que pour signifier l’approbation du génocide musulman.”
“Le vice-ministre juif de la Défense (Paul Wolfowitz) a suggéré que les Etats-Unis ‘mettent fin à des pays’ et ‘utilisent l’arme nucléaire contre les terroristes et les pays les soutenant’.”
“Henry Kissinger, un infâme politicien américain que l’on considère comme responsable du meurtre de millions d’innocents du Vietnam au Chili, a déclaré à la CNN le 18 septembre que ‘nous devons user de méthodes non-conventionnelles pour combattre les terroristes’, conseillant aux Etats-Unis de cibler ‘l’infrastructure idéologique du terrorisme’. Il n’a défini ni [ce qu’il entendait par] terrorisme, ni [par] infrastructure idéologique, mais tout le monde a compris à quoi il faisait allusion: à l’islam et aux musulmans.”
“L’islamophobie juive, à qui il arrive de prendre la forme d’appels effrontés à l’extermination de masse des musulmans, ne date bien sûr pas d’hier. Les Juifs, comme nous le savons tous, ont collaboré avec les polythéistes de Quraysh (au début du septième siècle de notre ère) dans le but de tuer le Prophète de l’islam et d’éradiquer ‘une fois pour toutes’ cette religion à peine éclose, mais qui se développait sûrement. Et, comme nous l’apprend l’histoire, en réaction à leur traîtrise, le Prophète les a évincés une fois pour toutes de la péninsule arabique. Les Juifs n’ont jamais pardonné cela aux musulmans…”
“Il a été dit qu’en Turquie, les sionistes ont poussé le gouvernement dominé par l’armée à rendre illégal l’enseignement du Coran dans les écoles privées. (Que devrait-il en être du Talmud, qui affirme que les non-Juifs sont des animaux à forme humaine? ! ) En Indonésie, il paraît que les sionistes ont envoyé deux de leurs représentants américains à Jakarta pour inciter le gouvernement à exclure les personnes pieuses du processus démocratique.”
Quant aux musulmans, ils devraient se montrer plus vigilants face à l’étalage de haine et de calomnies provenant des Juifs féroces ou de ceux qui se laissent mener par eux. On doit faire comprendre aux Juifs que calomnier les musulmans, ce n’est pas juste ‘saisir une occasion dans le domaine des relations publiques’. Nous sommes sur une route à deux voies, où le mal finira par retomber sur l’auteur du mal… Ce sont les Juifs qui sont à l’origine de ces attaques sournoises et de l’incitation à la haine des musulmans. Ils devront porter le poids de leur répugnante sottise.” [3]
[1] Contrairement à l’affirmation de l’auteur de l’article, “fitna” se traduit habituellement par “guerre civile”, et non par “oppression”. Ainsi, la traduction la plus courante de ce verset est: “la guerre civile est pire que le meurtre.”
[2] Palestine Times (Londres), novembre 2001 http://www.ptimes.com