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22 November 2001
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‘Notre ami américain’ La visite d’Edward S. Walker au Proche-Orient (2<SUP>ème</SUP> partie)

Au cours de sa dernière visite au Proche-Orient, Edward S. Walker s’est exprimé sur la position des Etats-Unis par rapport à l’Egypte, Israël, le processus de paix et l’attitude d’Arafat face au terrorisme.

Les relations entre l’Egypte et les Etats-Unis

Walker, tout en insistant fortement sur l’importance des relations américo-égyptiennes, a évoqué les critiques faites par la presse américaine à l’encontre de la presse égyptienne et de la politique du régime égyptien. Il a essayé de faire comprendre aux journalistes égyptiens comment la réalité politique aux Etats-Unis encourage ces critiques, les conseillant sur les moyens de les prévenir.

Edward Walker a reconnu que les médias américains se focalisaient sur les réactions négatives du monde arabe, sans tenir suffisamment compte des manifestations de soutien aux Etats-Unis. Il a déclaré qu’il y avait à cela deux raisons, la première étant que l’opinion américaine “veut du sang”, l’autre que les colombes comme les faucons se servent des médias pour arriver à se faire entendre du président Bush: “La politique des médias américains trouve sa source dans la colère des Américains, enflammée depuis la catastrophe du 11 septembre. Or la plupart des médias travaillent pour leur public. Plus que quiconque, c’est leur public qu’ils servent. Les positions de ce genre [en référence à celle de Moubarak] sont apaisantes et pourraient être diffusées, mais elles ne sont pas populaires… Les gens veulent voir quelqu’un [du côté arabe] saigner, de la même façon que ces 5000 Américains qui ont été tués, les 30 à 40 000 membres de leurs familles qui souffrent d’avoir perdu l’un des leurs, et ces enfants qui ont perdu leurs parents. Les gens veulent se venger; ça ne les intéresse pas de voir ce qui se passe en Palestine, où les gens se font tuer dans la rue. Les médias engendrent colère et la tension, et amènent la population à crier vengeance. C’est une réaction humaine, mais elle ne doit pas prendre les rennes de la politique. Elle contrôle nos médias, notre presse…

Après le désastre, nous avons entendu certains cheikhs et imams déclarer qu’Oussama Ben Laden avait bien agi. Nous n’avons rien entendu du cheikh d’Al-Ahzar, du mufti de Jérusalem ou des personnalités religieuses d’Arabie saoudite. Nous n’avons pas entendu de déclarations positives.” [1]

Walker a ajouté à cela que les faucons à Washington essayaient de saboter les relations entre les Etats-Unis et le monde arabe dans le but de pousser le président Bush à attaquer l’Iraq: “C’est un but méprisable. Ils veulent créer une crise entre nos deux nations en ce moment précisément, parce que cela représenterait l’échec de la politique du Secrétaire d’Etat, qui cherche à mettre sur pied une coalition; ils pourraient alors se rendre auprès du président américain pour lui dire que cette politique est vouée à l’échec et que nous devons attaquer l’Iraq.”

A la question: ” Ces derniers jours, certains cercles à Washington ont attaqué l’Egypte. Pourquoi faire cela maintenant? Est-ce un moyen d’exercer de la pression? Ces cercles ne savent-ils déjà plus distinguer entre les pays amis et ennemis des Etats-Unis?”, Walker a répondu en révélant les machinations des faucons de Washington: “La vraie raison est que nous nous trouvons au milieu d’une partie ou plusieurs personnes commencent à se poser des questions sur la politique de Powell… Le président américain n’a pas l’intention d’attaquer militairement l’Iraq, la Syrie ou quelque pays que ce soit, mais si le Secrétaire d’Etat ne parvient pas à résoudre le problème actuel, la coalition se trouvera en position d’échec. Les Américains seront toujours aussi furieux, et le recours aux armes pourra même être envisagé. Le meilleur moyen de mettre en échec la politique de Powellconsiste à inventer des histoires qui montrent que nos alliés au Proche-Orient, en Egypte et en Arabie Saoudite ne coopèrent pas avec nous.” [2]

Les relations entre Israël et les Etats-Unis

La position d’Edward Walker sur les relations américano-israéliennes a plu au public: “Sharon est entré en confrontation avec le président américain, depuis quelque temps déjà. Il a commencé par accuser le président Bush de chercher à apaiser les Palestiniens afin que sa coalition soit soutenue … L’animosité qui existe aujourd’hui entre Sharon et le président était inévitable, vu que leurs conduites politiques divergent: Sharon essaie d’éviter les négociations, affirmant que les Palestiniens ne veulent pas de la paix basée sur ce que le monde considère comme étant raisonnable et acceptable, alors que le président Bush veut créer une situation qui rendra la paix possible… Je pense qu’ils ne sont pas loin de se rentrer dedans… Leurs politiques respectives sont diamétralement opposées… Nous ne recherchons pas la confrontation avec Israël, mais s’il doit y avoir confrontation, alors il y aura confrontation…” [3]

Arafat et son combat pour prévenir le terrorisme

Edward Walker s’est distingué de la position du gouvernement américain sur la question de l’attitude de Yasser Arafat par rapport au terrorisme visant Israël: “Arafat se trouve dans une situation très difficile: de nombreuses personnes lui demandent d’agir, sans pour autant l’aider. Il est difficile de lui demander d’arrêter des terroristes quand on sait que les forces de police palestiniennes ne peuvent pas se déplacer librement dans la région à cause des restrictions imposées par Israël: il leur est difficile d’agir efficacement, comme un Etat. C’est la raison logique pour laquelle Arafat ne règle pas certains problèmes. D’un autre côté, je pense qu’il serait capable de les résoudre si on lui donnait un petit coup de main. Il peut opérer de nombreux changements. Mais il y a un autre problème [en ce qui concerne Arafat], c’est les critiques qu’il reçoit des Palestiniens… sur sa manière de diriger l’Etat.” [4]

Le processus de paix

Walker s’est retrouvé dans une impasse face à la question centrale du processus de paix israélo-palestinien: “Il y a des Palestiniens qui voudraient d’autres solutions que celles d’Arafat. Ils soutiennent une approche qui aboutirait en fin de compte à la création de deux Etats: [un Etat] palestinien et [un autre Etat] palestinien. Après le retour des réfugiés, ils prendraient possession des autres terres, celles qui constituent Israël, qui deviendrait aussi un Etat palestinien. Nous ne pouvons accepter cela. Ce n’est pas avec ce genre de propositions qu’on trouvera une solution. Il existe des propositions similaires du côté israélien, c’est-à-dire pour la création de deux Etats: Israël et Israël. C’est ce que Sharon voudrait…” [5]

En d’autres termes, Edward Walker soutient la proposition faite par l’ancien président Bill Clinton, celle-là même qui, avec le soutien de Moubarak, a été rejetée par les Palestiniens à Camp David, en juillet 2000.

En l’absence d’une nouvelle vision politique à présenter à ses interlocuteurs, Walker a rendu la création de l’Etat palestinien dépendant du caractère de son gouvernement. Il considère que les dirigeants et le peuple palestiniens doivent décider si oui ou non ils veulent un Etat démocratique. Si la réponse est oui, il sera plus facile à Israël d’accepter sa création. Mais s’ils veulent un Etat théocratique, ni Israël, ni les Etats-Unis, ni même Walker n’en encourageront la création:

“Si tel est le désir de la majorité des Palestiniens, alors l’Etat palestinien doit pouvoir jouir d’un gouvernement démocratique régis par des lois, avec séparation des pouvoirs. Un tel Etat ne serait une menace pour personne, et il serait plus facile à Israël de l’accepter. Alors que si vous cherchez à créer un Etat théocratique susceptible de tomber entre les mains des fondamentalistes et de devenir un tremplin aux attaques répétées au droit à l’existence d’Israël – comme le souhaiterait le Hamas -, il ne sera pas évident de trouver de soutien à sa création, ni en Europe, ni aux Etats-Unis. Voilà pourquoi ce n’est pas seulement un problème de frontières, mais aussi de contenu. Cela dit, en discutant avec différents Palestiniens, je me suis rendu compte qu’ils veulent un Etat démocratique.” [6]

“Vu le soutien qui existe [dans le monde arabe] pour les organisations fondamentalistes et Oussama Ben Laden, je peux vous dire que nous, en tant qu’Etat, ne serons pas tellement enthousiastes à l’idée de la création d’un autre Etat de ce genre, un Etat fondamentaliste. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait d’autres talibans au cœur du Proche-Orient. C’est pourquoi je répète que tant que la direction du nouvel Etat ne sera pas clairement définie, l’enthousiasme manquera pour signer un chèque en blanc. Bien entendu, ce sont là les affaires palestiniennes internes, et personne n’est en droit d’interférer. Cela dit, la plupart des Palestiniens aspirent à un Etat démocratique, humain…” [7]

“Le problème est que nous ne sommes pas sûrs de ce que les Palestiniens veulent. Certains réclament un Etat d’une autre nature. La situation n’est pas claire. Arafat n’a pas précisément défini la forme que prendrait l’Etat palestinien. S’agira-t-il d’un Etat démocratique? Sera-t-il régi par des lois? Ce que nous montre actuellement l’Autorité palestinienne n’est pas tellement encourageant.” [8]

Les propos d’Edward Walker sur la nécessité de discuter de la nature démocratique du futur Etat palestinien avant de considérer sa création effective ne sont pas sans rappeler la position de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui appelle à la démocratisation du monde arabe, y compris de l’Autorité palestinienne, avant la signature d’un accord de paix et le retrait d’Israël. C’est pourquoi les interlocuteurs d’Edward Walker se sont montrés fort surpris: au cours de chacun des trois entretiens, la question a été posée de savoir pourquoi il était nécessaire qu’un débat public portant sur le gouvernement du futur Etat précède le débat sur la question de ses frontières.

Edward Walker a ainsi répondu: “C’est vrai: ils [les Palestiniens] parlent beaucoup de frontières, mais ce ne sont pas les frontières qui définissent un Etat. Les Etats-Unis eux-mêmes n’ont commencé [à exister que] dans trente communautés, mais ils avaient des principes auxquels ils tenaient. Ce qui évolue, ce n’est pas le caractère fondamental de l’Etat, mais ses frontières. Cet Etat se définit par son aspect démocratique, les droits de l’homme qu’il respecte, l’égalité des chances qu’il accorde et d’autres principes.” [9]

“Je sais bien que les Palestiniens souhaitent le démantèlement des implantations et le retour aux frontières de 1967. Je sais tout cela. Mais le problème est qu’ils n’ont jamais parlé du caractère de leur Etat: sera-t-il démocratique? Comment voient-ils la liberté d’expression, la liberté de presse, l’égalité devant la loi? Y aura t-il un fort pouvoir judiciaire ? La réponse à ces questions n’est pas claire… Si une personne n’a pas d’idée précise de l’Etat qu’elle veut créer, l’Etat palestinien ne m’intéresse pas, parce qu’en toute honnêteté, nous ne souhaitons pas créer un Etat terroriste ou extrémiste au cœur du Proche-Orient. J’espère bien sûr que cela ne se produira pas. C’est pourquoi il est essentiel de clarifier la vision qu’on en a. Cet Etat doit obtenir l’accord de la communauté internationale, et doit être acceptable pour Israël. Si Israël considère qu’Arafat est en train de mettre sur pied un régime similaire à celui des talibans, il n’en acceptera jamais la création, et nous non plus. C’est à Arafat de dire à son peuple ce qu’il a en tête…

C’est à Arafat de s’occuper de cela, pas à nous. Nous ne sommes pas en mesure de définir l’avenir auquel aspirent les Palestiniens. Le fait est que nous pouvons aider [à construire] cet avenir ou ne pas aider. Mais c’est déjà un autre sujet. Cela dit, si Arafat à l’intention de mettre aux commandes des gens comme les membres du Hamas, nous ne le soutiendrons pas. Par contre, s’il empêche cela et apporte un élément positif à la table des négociations, nous serons dans une situation entièrement différente. Jusqu’à présent, Arafat n’a pas mis en avant d’élément positif.”

*Yotam Feldner est directeur du département Analyses médiatiques.


[1] Roz Al-Youssuf (Egypte), le 27 octobre 2001

[2] Ibid.

[3] Ibid.

[4] Al-Mussawar (Egypte), le 2 novembre 2001

[5] Roz Al-Youssuf (Egypte), le 27 octobre 2001

[6] Al-Ayyam (Autorité Palestinienne), le 3 novembre 2001

[7] Ibid.

[8] Al-Mussawar (Egypte), le 2 novembre 2001

[9] Al-Ayyam (Autorité Palestinienne), le 3 novembre 2001

[10] Al-Mussawar (Egypte), le 2 novembre 2001

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