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21 November 2001
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‘Notre ami américain’ La visite d’Edward S. Walker au Proche-Orient (1<SUP>ère</SUP> partie)

Lors d’une récente visite au Proche-Orient, Edward S. Walker, président de l’Institut du Proche-Orient à Washington, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël, en Egypte et aux Emirats Arabes Unis, a accordé quelques interviews à des journaux arabes.

L’effort d’Edward Walker a porté essentiellement sur la recherche d’un terrain d’entente entre les Etats-Unis et le monde arabe. Tout en essayant de persuader Washington de montrer plus de compréhension à l’égard des besoins et des désirs des pays arabes, il essaie d’influencer les médias et les intellectuels du monde arabe à faire usage d’arguments plus rationnels, susceptibles d’avoir un impact plus important sur l’opinion américaine par les voies habituelles.

Le crédit de Walker dans le monde arabe ne fait qu’augmenter ces dernières années, depuis la parution dans le Washington Post [1] d’un article dont il est l’auteur; il y critique la politique israélienne “qui assassine des Palestiniens soupçonnés de terrorisme”. Dans un précédent article – qui, selon les médias arabes, a été refusé par le Washington Post et finit par être diffusé à titre individuel – M. Walker a démoli les affirmations américaines selon lesquelles il n’était pas évident que l’Egypte soit un allié stratégique important pour les Etats-Unis.

Les médias arabes s’accordent souvent à penser que les problèmes qui apparaissent de façon périodique entre Washington et les pays arabes ne proviennent pas de luttes d’intérêts, mais des amis d’Israël aux Etats-Unis. Après la parution des deux articles de Walker, les médias arabes se sont mis à considérer ce dernier comme étant de leur côté dans la lutte contre ce qu’ils qualifient d’injustice.

Ainsi, Muhammad Abd El-Munim, Rédacteur en chef de l’hebdomadaire Al-Youssuf, écrit: “Un haut fonctionnaire américain se dresse au cœur de Washington, manifestant un courage rare, une haute moralité et de nobles valeurs, et prend part au douloureux combat que nous menons contre le lobby israélien, les revendications et les tromperies d’Israël. Il s’oppose à la politique à deux vitesses, et rappelle à ses compatriotes la morale et les valeurs politiques qui sont le fondement des Etats-Unis.”

Roz Al-Youssuf reprend ces mots dans l’introduction de son entretien avec Edward Walker, ajoutant: “Edward Walker continue de se battre avec nous. Il défend l’Egypte et rétorque à tous ceux qui appellent à la cessation de l’aide américaine à l’Egypte, et à tous ceux qui essaient de pêcher dans des eaux boueuses [de comploter] que “l’aide de l’Egypte aux Etats-Unis est plus importante que l’aide américaine à l’Egypte.”Tels sont ses mots, représentatifs de sa position. Il prouve à tous qu’il appartient à une rare espèce d’hommes qui ne se contente pas de suivre le troupeau.” [2]

Apparemment, c’était le moment idéal pour entreprendre une série de visites au Proche-Orient. Et en effet, Edward Walker réussit à répondre à quelques-unes des attentes des médias arabes: il critique Israël et assure que le conflit entre le Premier ministre Ariel Sharon et le président américain George W. Bush est inévitable. Il confirme que les éléments conservateurs du Pentagone cherchent à miner les relations entre les Etats-Unis et les Etats arabes dans l’optique d’une attaque contre l’Iraq. Il affirme aussi que le Hezbollah n’a rien à voir avec le terrorisme, ajoutant qu’il y a des raisons logiques qui font que Yasser Arafat ne cherche pas à empêcher le terrorisme.

Mais les interlocuteurs d’Edward Walker sont amèrement déçus de sa position sur la question du processus de paix. Walker n’a rien de neuf à leur annoncer; il évite même de faire le lien entre l’échec du processus de paix et le terrorisme islamiste. De plus, il est clair que tous les journalistes arabes n’ont pas apprécié ses conseils quant au maniement de l’opinion américaine.

“Terrorisme” et “droit de résistance”

La politique et les médias arabes tentent de faire la distinction entre terrorisme et “droit de résistance” à l’occupation. Edward Walker réussit à trouver un terrain d’entente avec ses interlocuteurs arabes, principalement sur la question du Hezbollah. Dans un entretien accordé au journal égyptien Al-Mussawar, l’interviewer demande à Walker s’il considère que les Etats-Unis doivent distinguer entre terrorisme et la “résistance” d’organisations comme le Hamas, le Djihad islamique et le Hezbollah.

“Commençons par l’exemple du Hezbollah”, répond Edward Walker: “Le Hezbollah comprend en fait trois organisations distinctes: un mouvement politique libanais, un parti chiite du Sud, légal, représenté au Parlement – ce que nous approuvons – et un mouvement de résistance qui mène un combat légitime contre l’occupation israélienne au Sud Liban. Toutes les attaques du Hezbollah contre les forces israéliennes entrent dans le cadre de la résistance légitime, pas du terrorisme. Cela dit, le Hezbollah a un passé terroriste, vu qu’il a participé à des attentats comme celui de Buenos Aires [en référence à l’attentat à la bombe d’une voiture de l’ambassade israélienne en 1992 et à celui du centre juif AMIA en 1994] et à d’autres opérations qui ont atteint des civils.

Mais le président Bush a déclaré que nous ne regarderions pas en arrière, que nous continuerions de regarder vers l’avenir. Si à l’avenir le Hezbollah se définit comme un mouvement politique et un mouvement de résistance, nous n’aurons rien à redire.”

A la question: “Qu’en est-il du Hamas et le Djihad islamique?”, Walker répond:  “Le Hamas et le Djihad ont enfreint les principes établis par les Etats-Unis après le 11 septembre. Ce sont des organisations qui se définissent comme terroristes, et qui déclarent qu’elles continueront de faire sauter des civils… Le problème ne se trouve pas dans l’organisation elle-même, mais dans les moyens qu’elle utilise. Si le Hamas s’occupait d’attaquer uniquement les forces israéliennes, comme le fait le Hezbollah, les choses seraient différentes.” [3]

Le même sujet est traité, plus en profondeur, dans une autre interview accordée au quotidien palestinien Al-Ayyam, qui demande si le Hamas est la prochaine cible en vue, après les talibans. En réponse, Edward Walker demande: “Que proposent les auteurs de cette suggestion ? Que nous envoyions les Marines? Que nous envoyions nos forces spéciales? Il est vrai que nous n’aimons pas le Hamas: nous n’aimons pas les agissements passés et actuels de ce mouvement. Nous ne nous opposons pas à la résistance, mais au fait que quelqu’un se pointe ici, admettons, place une bombe et nous extermine tous. Pourquoi faut-il qu’il me tue moi, qu’il tue un  garçon ou une fillette qui se trouve de l’autre côté? Vous savez, plusieurs musulmans ont été tués au World Trade Center, parmi lesquels des Egyptiens, des Jordaniens et d’autres encore. C’est un fait incompréhensible. Je n’accepte pas les moyens qu’ils emploient.”

L’interviewer pose alors la question suivante : “Cela signifie-t-il que vous faites la distinction entre combattre les Israéliens en Israël et dans les territoires occupés?”

“Je ne pense pas que ce soit là la bonne distinction “, rétorque Edward Walker. “Il me semble que si l’on veut se battre et que l’on est prêt à y sacrifier sa vie, on doit s’en prendre aux militaires. C’est ce que fait le Hezbollah. Le Hezbollah n’a rien gagné en faisant sauter des citoyens, alors qu’il a forcé Israël à se retirer en s’attaquant systématiquement aux militaires et en se montrant prêt à affronter l’armée israélienne. Ils ont eu des défaites, mais aussi des victoires.”

“Vous considérez donc qu’il est légitime de se battre contre les militaires dans les territoires occupés ?” s’enquiert le journaliste. “Dans les territoires occupés? Oui, évidemment, si je m’en remets à la plupart des définitions de l’occupation.”, répond Walker, ajoutant: “A mon avis, personne ne voit le combat entre soldats israéliens et personnel de sécurité palestinien comme du terrorisme.”

La question du statut du Hezbollah a été plus amplement traitée dans le Daily Star libanais, après que les Etats-Unis eurent exigé de geler les comptes en banque du Hezbollah et de nombreuses organisations palestiniennes militantes. Edward Walker déclare à ce sujet: “Le moment choisi pour l’émission du [dernier] ordre présidentiel était étroitement lié [à l’influence] d’individus – aux Etats-Unis – directement intéressés à la situation d’Israël, qui ont été outrés que le FPLP, le Hezbollah et le Djihad islamique ne figurent pas sur l’ordre présidentiel original du 24 septembre.”

Edward Walker émet l’hypothèse que les noms d’organisations n’appartenant pas aux Moyen-Orient et figurant  sur la liste du Département d’Etat américain ne visent qu’à camoufler le but réelde cette dernière: “Elles ont toutes été réunies sur la même liste pour faire valoir le fait que le Moyen-Orientest sur-représenté “, indique-t-il. Israël et ses amis voulaient que [le Hezbollah et les groupes palestiniens] y figurent, et n’accordaient aucune importance aux autres organisations.”

Les médias arabes et l’opinion publique américaine

Un autre sujet brûlant soulevé au cours du voyage d’Edward Walker est celui du maniement arabe de l’opinion américaine. Walker espère faire comprendre à ses interlocuteurs l’impact que peut avoir le discours des médias arabes, et comment il nuit parfois à l’image des Arabes qu’a le public américain. Quoi qu’il en soit, certains de ses interlocuteurs sont si bien convaincus de la justesse de leur position qu’il leur semble inconcevable de revoir leur mode d’expression. Parmi ces derniers se trouve Khaled Sallah, de l’hebdomadaire égyptien (subventionné par le gouvernement) Al-Ahram al-Arabi. Il écrit: “Edward Walker a fait son arrivée au Proche-Orient en se présentant comme l’une des colombes les plus influentes du milieu politique américain. Ceux qui ont connu Edward Walker au cours de son activité diplomatique au Caire s’accordent à penser qu’il a des propos modérés sur la question du Moyen-Orient. Cela dit, au cours de sa dernière visite au Caire, ses discours n’ont rien révélé de plus qu’un léger dévoiement des formules diplomatiques [habituelles]…

Dans une discussion entre Edward Walker et quatre journalistes égyptiens…, il est clairement apparu que l’ambassadeur américain n’est pas venu dans la région uniquement pour procéder à un échange d’opinions avec des fonctionnaires, des intellectuels et des journalistes; il s’est muni d’une liste de conseils politiques et stratégiques à donner aux Arabes pour que ceux-ci en prennent soigneusement note et améliorent leur mode d’expression; cela pour plaire à l’opinion occidentale et mieux manier les règles diplomatiques dans le nouvel ordre mondial…

Edward Walker a parlé plus qu’il n’a écouté, tout au moins au cours de ce meeting privé entre journalistes égyptiens. Il s’est concentré sur quelques problèmes fondamentaux, ce qui nous a aidés à comprendre qu’il y a en fait parenté entre les faucons et les colombes [à Washington]. Bien qu’il ait manifesté son désaccord sur des détails, la présentation des choses et les formules politiques, Edward Walker n’est pas venu avec une nouvelle vision de la situation actuelle en Palestine occupée. Pour lui, Israël est un Etat démocratique à la recherche de la paix. La manière dont il critique Sharon n’est en rien différente de celle dont le gouvernement américain critique la violence israélienne…”

Edward Walker a durement critiqué le milieu diplomatique arabe à Washington. Lors de la réunion de ses membres, tenue juste après l’incident [du 11 septembre], où ces derniers devaient décider de la réaction appropriée, Walker raconte avoir suggéré à certains ambassadeurs arabes de chercher des annonces de condoléances faites au peuple américain dans les journaux américains [pour s’en inspirer]. Selon Edward Walker, certains ambassadeurs lui auraient répondu de façon très directe: “Pourquoi devrions-nous dire que nous sommes désolés de ce qui est arrivé?”, lui expliquant que ce serait un message erroné, comme si les Arabes se sentaient responsables de ce qui s’était passé… Edward Walker a comparé le comportement des Arabes à l’initiative des organisations juives américaines, qui selon lui ont été les premières [à réagir] et qui ont une influence non négligeable dans ce genre de crises…

Les recommandations d’Edward Walker ne se sont pas limitées à la façon dont les Arabes présentent leurs problèmes à Washington, mais ont touché aussi au contenu de leur discours. Walker pense que les Arabes ont tendance à exprimer leurs émotions dans leur formulation, au lieu d’user de logique et de références juridiques, ce qui, selon lui, aurait un plus grand impact sur l’opinion américaine. Il a ajouté que ces formulations sont parfois prises pour de la provocation et ne sont pas adaptées à la mentalité américaine.

“C’est à ce moment précis que j’ai indiqué à Walker que la seule erreur – éventuelle – des Arabes ne figurait pas sur sa liste: les Arabes ont longtemps pensé que les Etats-Unis opteraient vers la justice une fois qu’ils comprendraient. Je lui ai dit que nos droits légitimes ne nécessitent ni les efforts évoqués pour influencer l’opinion publique américaine, ni d’investir dans la publicité de journaux… Après avoir fini de parler, je me suis rendu compte que je venais d’ignorer le conseil fondamental de Walker: ne pas faire usage de ses émotions.

Walker a repris le discours de l’administration américaine sur l’importance des négociations et du dialogue, la nécessité de renoncer à la violence, et a rappelé toutes les complications de la machine diplomatique, ou les droits des arabes entrent intactes et ressortent transformés en poussière et en cendres.

Walker n’a pas manqué de faire allusion, à la fin de son discours, aux faucons et aux colombes de Washington, comme s’il essayait de dire: “Ne persévérez pas dans ce mode d’expression émotionnel, pour ne pas donner aux faucons une chance d’acquérir le monopole des décisions au Pentagone…”

En conclusion de son  article, Sallah affirme: “Si nous nous rendons au concept des colombes et des faucons, et sommes pris de peur à l’idée que les faucons du Pentagone acquièrent le monopole des décisions et forment une alliance avec les faucons d’Israël, nous devons tenir compte du conseil de Walker. Puisqu’il se présente comme l’une des colombes modérées, pourquoi ne pas créer une “Compagnie Edward Walker de propagande arabe”  dirigée par l’ancien ambassadeur en personne, qui pourra ainsi écrire les discours arabes afin qu’ils soient adaptés à l’humeur de l’opinion publique américaine?

Tout nous mène à la même conclusion: Pourquoi ne pas créer une compagnie dirigée par Walker? Pourquoi ne pas le laisser contrôler lui-même la mise en pratique de ses recommandations ? Walker n’en a pas clairement parlé, mais ses mots l’ont fait comprendre: un plan de ce genre était à portée de son agenda, lors de sa visite au Proche-Orient…”                     

*Yotam Feldner est directeur du département Analyses médiatiques.


[1] The Washington Post, le 21 août 2001

[2] Roz Al-Youssuf (Egypte), le 27 octobre 2001

[3] Al-Mussawar (Egypte), le 2 novembre 2001

[4] Al-Ahram al-Arabi (Egypte), le 3 novembre 2001

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