Depuis le 11 septembre 2001, de nombreux articles ont paru dans la presse arabe, affirmant que le prosélytisme musulman [Daoua] a connu un essor important aux Etats-Unis. Ces articles précisent que les messages de tolérance du gouvernement américain et des autorités locales ont incité grand nombre d’Américains à se convertir à l’islam.
Tout de suite après les attentats du 11 septembre, le cheikh Raïd Sallah, dirigeant du mouvement islamique en Israël, a appelé le président Bush à se convertir à l’islam afin de régler tous les problèmes. Récemment, lors d’un rassemblement dans la ville arabe de Tarma [la Galilée], le cheikh Sallah a réitéré son appel: « O occidentaux…. Nous vous l’affirmons: nous sommes les maîtres du monde, la demeure du bien dans son intégralité, car nous sommes « le meilleur des peuples, dédié à l’humanité » [le Coran, 3:111]. Sans hésitation, O messieurs Bush et Blair, nous vous invitons à devenir musulmans: convertissez-vous, vous et vos peuples. » [1]
Les rapports islamiques parus dans la presse arabe américaine indiquent que les efforts de prosélytisme ont connu un succès inhabituel depuis les attentats du 11 septembre. Alaa Bayoumi, directeur des Affaires arabes au Conseil des Relations Américano-Islamiques (CRAI), déclare dans le quotidien arabe londonien, Al-Hayat, que les « Américains non-musulmans sont aujourd’hui intéressés par l’islam. Plusieurs signes le prouvent… : les librairies ont écoulé tous leurs stocks de livres sur l’islam et le Proche-Orient… Les traductions anglaises du Coran sont au top de la liste des best-sellers américains… Les Américains font preuve d’un désir croissant de se convertir à l’islam depuis le 11 septembre… Des milliers d’Américains non-musulmans ont accepté les invitations à visiter les mosquées, tels une série de vagues (s’échouant sur la plage) les unes à la suite des autres…Tout cela survient dans une atmosphère politique qui encourage, au moins verbalement, les Américains non-musulmans à s’ouvrir aux musulmans en Amérique et dans le monde islamique, à laquelle participe amplement le président américain. » [2]
Le président du CRAI, Nihad Aouad, a déclaré au journal saoudien Ukaz, que « 34 000 Américains se sont convertis à l’islam à la suite des événements du 11 septembre », et que « ce taux est le plus élevé aux Etats-Unis depuis que l’islam y a fait son entrée. » [3]
Selon le Dr Walid A. Fatihi, professeur à l’école de médecine de Harvard, Boston s’est récemment transformée en centre de prosélytisme islamique visant les chrétiens. Le 22 septembre 2001, Al-Fatihi a envoyé une lettre à l’hebdomadaire égyptien Al-Ahram al-Arabi, où il décrit l’évolution de la situation depuis le 11 septembre:
« … Dès le premier jour, les médias ont commencé à insinuer que les Arabes musulmans étaient à l’origine de l’incident. A midi, les directeurs et le personnel administratif du Centre islamique de Boston ont tenu une réunion urgente ; je suis resté en ligne avec eux depuis ma clinique. Nous avons décidé d’instaurer une collecte de sang et avons créé un comité chargé de contacter la Croix rouge pour organiser cela avec eux. Nous avons invité les médias à couvrir l’événement.
Nous avons tous essayé de nous accrocher au plus petit bout d’information indiquant que les musulmans n’étaient pas impliqués dans cet ignoble crime. Oui, frères et sœurs, nous avons tenté de prouver notre humanisme le jour où nous nous sommes trouvés attaqués de toutes parts. Nos cœurs saignaient tandis que nos porte-parole affirmaient que le prosélytisme au nom d’Allah avait reculé de 50 ans aux Etats-Unis et dans le monde entier.
Samedi 15 septembre, je me suis rendu, accompagné de ma femme et de mes enfants, à la plus grande église de Boston [Trinity Church in], sur Copley Square, pour représenter l’islam au nom de l’Association islamique de Boston ; nous étions officiellement invités par les sénateurs de Boston. Etaient présents le maire de Boston, sa femme et les présidents des différentes universités, plus de 1000 personnes en tout. Les médias de l’une des principales chaînes télévisées de Boston étaient là pour couvrir l’événement. Nous avons été reçus comme des ambassadeurs. J’étais assis au premier rang avec ma femme et mes enfants, à côté de la femme du maire. Dans son sermon, le prêtre a défendu l’islam en déclarant que c’est une religion monothéiste, et a annoncé au public que je représentais l’Association islamique de Boston.
Une fois son sermon terminé, il s’est tenu debout à mes côtés pendant que je lisais la déclaration officielle condamnant l’incident [les attentats], établie par les principales autorités musulmanes. La déclaration exposait la position et les principes de l’islam, ainsi que ses préceptes sublimes. Après cela, j’ai lu quelques versets du Coran traduits en anglais… Je n’oublierai jamais ces moments, parce que toute l’église a éclaté en sanglots en entendant la parole d’Allah ! !
Un vent d’émotion a balayé la salle. Quelqu’un m’a dit: « Je ne comprends pas l’arabe, mais il ne fait aucun doute que les choses que vous avez dites sont la parole d’Allah ». Alors qu’elle quittait l’église, une femme en larmes a placé un morceau de papier dans ma main. Sur le papier était écrit: « Pardonnez-nous notre passé et notre présent. Continuez de faire du prosélytisme chez nous. » Un autre homme, debout à l’entrée de l’église, les yeux embués de larmes, m’a dit: « Vous êtes exactement comme nous. Non, vous êtes meilleurs que nous. »
Le dimanche 16 septembre, l’Association islamique de Boston a publié une invitation ouverte à visiter le Centre islamique de Cambridge, situé entre Harvard et MIT. Nous attendions une centaine de personnes tout au plus. Quelle ne fut notre surprise de voir arriver plus de 1000 personnes, dont des voisins, des universitaires, des membres du clergé, et même les autorités religieuses des églises avoisinantes, qui nous ont invités à parler de l’islam. Tous ont exprimé leur solidarité envers les musulmans. Nous avons eu droit à un flot de questions. Tous voulaient en savoir plus sur l’islam et comprendre ses préceptes.
De toutes les questions posées, aucune ne cherchait à m’atteindre. Au contraire, nous voyions les yeux des gens se remplir de larmes au fur et à mesure qu’ils entendaient parler de l’islam et de ses principes sublimes. Pour beaucoup, c’était la première fois. C’est-à-dire qu’ils n’en avaient entendu parler qu’à travers le parti pris des médias. Le jour même, je fus de nouveau invité à participer à une réunion à l’église, et je pus encore une fois témoigner des mêmes réactions. Jeudi, une délégation de 3000 étudiants et conférenciers d’Harvard a visité le Centre de l’Association islamique de Boston, accompagnée de l’ambassadeur américain à Vienne. Ils se sont assis sur le sol de la mosquée, qui était remplie au maximum de sa capacité. Nous leur avons expliqué les préceptes de l’islam, défendant notre religion contre tous les soupçons [qu’ont fait porter sur elle les médias]. Je leur ai à nouveau lu quelques versets d’Allah, et leurs yeux se sont remplis de larmes. Le public était ému, et beaucoup ont demandé à participer aux cours hebdomadaires pour non-musulmans, tenus au Centre islamique.
Vendredi 21 septembre, nous, musulmans, avons participé à une réunion en comité restreint avec le gouverneur du Massachusetts. Au cours de cette réunion, il a été question de l’introduction de l’islam au programme scolaire, afin d’informer le peuple [américain] et de lutter contre le racisme anti-musulman qui découle de son ignorance. Avec le soutien du gouverneur, nous avons convenu de mesures visant à étudier les possibilités de sa mise en pratique.
Ce ne sont là que quelques exemples de ce qui se passe en ce moment à Boston et dans plusieurs autres villes américaines. Le prosélytisme au nom d’Allah n’a pas été miné et n’a pas reculé de 50 ans, comme nous l’avons cru tout de suite après le 11 septembre. Au contraire, ces 11 derniers jours équivalent à 11 ans dans l’histoire du prosélytisme au nom d’Allah. Je vous écris avec la certitude absolue que dans les années à venir, l’islam va se répandre en Amérique et dans le monde entier. Et avec la volonté d’Allah, beaucoup plus rapidement que par le passé, parce que le monde entier demande: « Qu’est-ce que l’islam? » [4] »
L’évocation faite par Fatihi des chrétiens américains pleurant au son des versets coraniques doit être replacée dans un certain contexte: ce genre de récit fait partie intégrante de l’histoire de l’islamisation et du génie du prosélytisme islamique. Il trouve sa source dans la tradition selon laquelle le prophète Mahomet a invité la communauté chrétienne de Najran, située dans ce qui est aujourd’hui le Yémen du Nord, à visiter une mosquée. Quand les chrétiens de Najran entendirent les versets du Coran, la tradition dit qu’ils éclatèrent en sanglots et se convertirent à l’islam. [5]
Fatihi est aussi l’auteur d’un article paru dans le quotidien londonien Al-Hayat, où il vante une autre victoire du mouvement islamique: « les dommages causés aux relations entre Juifs et chrétiens aux Etats-Unis »:
« Malgré les attaques … du lobby juif, qui a rallié à sa cause des médias influents, certains signes montrent déjà que la campagne intensive pour l’éducation de l’islam commence à porter des fruits. Par exemple, le taux de convertis à l’islam a doublé depuis le 11 septembre… Au sein des universités américaines, on peut témoigner d’un mouvement de solidarité envers les musulmans. Autre exemple: des dizaines de femmes américaines non-musulmanes de l’université de l’Etat de Wayne … portent le foulard en signe d’identification aux étudiantes musulmanes de cette université et des autres universités d’Amérique. C’est pourquoi les institutions juives sont entrées en contact avec les institutions musulmanes, nous invitant au dialogue et à la coopération. Elles ont peur des conséquences que pourrait avoir le dialogue entre chrétiens et musulmans – qui se poursuit dans les églises, les mosquées et les universités…
Plusieurs éléments indiquent la détérioration des relations entre Juifs et chrétiens, depuis que les chrétiens se sont ouverts à l’islam et que le dialogue a été amorcé entre les deux communautés. NPR, par exemple, a diffusé une émission objective sur la Palestine et la souffrance du peuple palestinien. En conséquence, les donateurs juifs des Etats-Unis ont appelé à l’annulation de leurs dons faits à la chaîne télévisée. Ceci a agacé la chaîne qui, en réaction, a encore mieux couvert les affaires musulmanes aux Etats-Unis et le problème palestinien.
L’un des thèmes les plus marquants a été l’interview de plusieurs jeunes étudiantes américaines converties à l’islam depuis peu par le biais de l’Association islamique de Boston. Elles détiennent des diplômes de second cycle au moins, discernés par les universités de Boston, telle Harvard ; elles ont parlé de la puissance et de la grandeur de l’islam, du statut élevé de la femme dans l’islam et des raisons de leur conversion. L’émission a été diffusée plusieurs fois, de bout en bout des Etats-Unis.
C’est ainsi que la communauté musulmane des Etats-Unis en général, et de Boston en particulier, commence à inquiéter le lobby sioniste. La parole du Coran [3:113 ] à ce sujet est vraie: « Ils seront humiliés où qu’ils se trouvent, à moins qu’ils ne soient protégés par un engagement à Allah ou à un autre peuple. Ils ont éveillé la colère d’Allah et ont été frappés de misère. En effet, ils ont continuellement refusé de voir les signes d’Allah et ont cherché à tuer les prophètes sans raison valable ; ce qui leur arrive vient de leur désobéissance et de leur habitude de la transgression. »
Allah le tout-puissant a énoncé des paroles de vérité: leur contrat avec l’Amérique est le plus solide qui soit aux Etats-Unis, mais il l’est moins qu’ils le pensent, et un jour il sera coupé court. » [6]
[1] Saut Al-Haqq wa Al-Huriyya (Israël), le 26 octobre 2001
[2] Al-Hayat (Londres), le 11 novembre 2001
[3] Al-Ayyam (Londres), le 12 novembre 2001
[4] Al-Ahram al-Arabi, (Egypte), le 20 octobre 2001
[5] Pour plus de renseignements, voir la Dépêche Spéciale n° 41 de MEMRI (« Tensions entre chrétiens et musulmans dans la communauté arabe israélienne » ), du 2 août 1999
[6] Al-Hayat (Londres), le 11 novembre 2001