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7 September 2001
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3<SUP>ème</SUP> partie: Les buts de la stratégie palestinienne

Le rapport du ministère palestinien de l’Information répond aussi à une question qui n’a pas été posée à Camp David: “Les Palestiniens ont-ils renoncé à la solution d’un double Etat pour exiger désormais toute la Palestine historique?”

La réponse du ministère de l’Information est que: “La situation actuelle a sans aucun doute exacerbé les positions des extrémistes israéliens et palestiniens qui, des deux côtés, réclament toute la Palestine historique. Quoi qu’il en soit, rien ne prouve que l’Autorité palestinienne ou la majorité des Palestiniens ont abandonné la solution des deux Etats. Celle-ci est néanmoins fortement menacée par la construction de nouvelles colonies israéliennes et de routes périphériques dont le but est d’incorporer les territoires palestiniens à l’Etat d’Israël. Si on ne met pas fin à ces constructions, une solution bi-étatique ne sera probablement pas réalisable. Un certain nombre d’universitaires palestiniens et d’intellectuels affirment déjà qu’Israël ne permettra jamais aux Palestiniens d’avoir un Etat viable, et que ces derniers feraient donc mieux de dépenser leur énergie à la lutte pour l’obtention de droits similaires à ceux des citoyens israéliens.” [dans la version en hébreu: “…c’est-à-dire au combat pour un Etat bi-national démocratique.”]

Quelle est la position palestinienne?

Il est pour le moins curieux qu’un document officiel du ministère palestinien de l’Information déclare que “rien ne prouve” que l’AP et la plupart des Palestiniens ont renoncé à la solution bi-étatique. On aurait pu croire que le ministère sortirait un document officiel en faveur de la solution des deux Etats, au lieu de faire emploi de tournures négatives du type: “rien ne prouve…”, comme s’il se contentait de faire un constat sur la position de l’Autorité palestinienne.

La revendication de “toute la Palestine historique”, attribuée dans ce rapport aux extrémistes des deux bords, ne date pas d’hier et ne découle donc pas de “la situation actuelle”. L’idée d’un “Etat bi-national”, celle d’un “Etat fait de tous ses citoyens” ou d’un “Etat laïque et démocratique” ne sont pas nouvelles non plus. Ces idées se basent sur des considérations idéologiques, et non pas sur l’existence d’implantations, de routes périphériques ou d’un désespoir causé par le fait que “les Israéliens ne permettront jamais aux Palestiniens d’avoir un Etat viable.” Des intellectuels comme Edouard Saïd ou Azmi Bishura, ainsi que des habitants de territoires sous contrôle palestinien ont présenté ces solutions comme une alternative aux accords d’Oslo au moment de leur signature, et non comme une conséquence de l’échec de ces derniers.

De plus, il existe au sein de l’Autorité palestinienne – et plus particulièrement de la “vielle école”- un soutien enthousiaste pour les différents modèles d’Etats bi-nationaux. Bien que les diverses positions ne soient pas prises en compte par Arafat ou les membres de l’équipe palestinienne en charge des négociations, elles existent au sein de l’AP et ne sont donc pas uniquement le fait d’universitaires, d’intellectuels isolés ou d’extrémistes islamiques.

Ainsi, Fayçal El-Husseini avait réitéré sa position à plusieurs reprises. Par exemple, au cours d’un discours au Liban, il avait déclaré qu’ “il faut distinguer entre les aspirations du peuple palestinien, qui n’est pas prêt à renoncer à la moindre parcelle de territoire, et sa lutte politique, dépendante de l’équilibre des forces et de la nature du système international actuel (…). Nos regards continueront de se tourner vers le but final, qui est: la Palestine de la rivière à la mer, et ce que nous réussissons à obtenir aujourd’hui ne nous détournera pas de cette fin suprême.” [1]

Sakher Habache, membre du comité central du Fatah, a récemment adopté une position similaire dans un discours agréé par Arafat: “Si un Etat démocratique n’est pas établi sur tout le territoire, il n’y aura pas de paix. Nous en sommes maintenant au stade transitoire, où nous pouvons libérer la société sioniste du sionisme. Il ne peut pas y avoir de coexistence entre le sionisme et le mouvement national palestinien, et ces Juifs doivent se débarrasser du sionisme qui les propulse dans des guerres qui ne servent pas leurs intérêts. Ils doivent se comporter en citoyens de l’Etat à venir: l’Etat démocratique de Palestine.” [2]

Abou Ali Shahin, ministre palestinien de l’approvisionnement de l’AP, a déclaré à plusieurs reprises que “les accords d’Oslo (…) [et] l’Autorité palestinienne anticipent l’Etat palestinien, qui lui-même anticipera la libération de tous les territoires palestiniens”; “Nous continuons d’insister pour que l’OLP réalise sa mission, dont le processus des négociations ne représente qu’une étape (…). Nous préparons la création d’un Etat palestinien démocratique où les musulmans, les chrétiens et les Juifs pourront cohabiter”; “Le mouvement du Fatah adhère toujours à son plan du 1er janvier 1985 [date de sa création]”; “les accords d’Oslo ne sont pas le point d’arrivée. L’Etat palestinien sera un Etat provisoire sur le chemin de la résolution globale du problème humain en terre de Palestine” [3]

Le changement d’orientation des Palestiniens à l’issue de Camp David

Le rapport du ministère de l’Information déclare Ehoud Barak responsable de l’échec du sommet de Camp David et du processus de paix: “Ce qui a découragé le soutien palestinien au processus de paix”, peut-on lire, “est la façon dont Israël a présenté la proposition. Avant d’entamer les premières négociations sur le statut final, le Premier ministre Ehoud Barak a publiquement menacé la partie palestinienne, répétant qu’il n’y aurait pas d’autre ni de meilleure “offre” israélienne et que si elle ne l’acceptait pas, Israël considérerait sérieusement la solution d’une séparation unilatérale  (euphémisme qui signifie: “imposer les limites d’une colonie plutôt que de les négocier”). Les Palestiniens se sont sentis trahis par Israël, qui s’était engagé au début d’Oslo à mettre fin à l’occupation de terres palestiniennes en accord avec les résolutions 242 et 338 de l’ONU.”

Cette déclaration palestinienne n’est pas présentée comme un commentaire rétrospectif de la situation, après un an d’une mini-guerre menée entre partis, mais comme un descriptif rigoureux de la situation à la clôture des pourparlers de Camp David, en juillet 2000, situation causée par les déclarations de Barak avant le sommet.

 A l’issue du sommet, les dirigeants palestiniens n’ont pas laissé entrevoir qu’ils n’avaient jamais cru en sa réussite. Ils ont au contraire affirmé que le sommet n’avait pas du tout été un échec, qu’il était même un succès extraordinaire: “Contrairement aux nombreux pontifes qui n’étaient même pas présents, je considère que Camp David n’est pas un échec,” a écrit Saïb Arekat dans le Washington Post une semaine après le sommet. [4] “Camp David a représenté un pas important, voire même historique, après 52 ans d’efforts pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien. En tant que membre des négociations depuis la conférence de Madrid sur la paix au Proche-Orient, je peux me permettre d’affirmer catégoriquement que jamais auparavant les Palestiniens et les Israéliens ne se sont trouvés aussi près d’un véritable accord de paix. La fin du conflit est vraiment proche. Je l’affirme sans ignorer pour autant le fossé qui sépare encore les deux bords sur l’ensemble des sujets.”

Dans une interview de la télévision palestinienne, Abou Mazen est allé dans le même sens qu’Arekat, manifestant cependant un peu moins d’enthousiasme: “Je considère que le sommet de Camp David a été un succès dans la mesure où il a conduit les deux parties à une compréhension d’ensemble des problèmes se rapportant au statut final.” [5]

D’autre part, on remarque que le rapport du ministère palestinien de l’Information, qui considère Barak coupable de l’échec du sommet, en raison des menaces de séparation unilatérale, ne tient pas compte du fait que la partie palestinienne a menacé les Israéliens de la même façon. En 1996 déjà, Arafat avait fixé une date pour la déclaration unilatérale d’un Etat palestinien. Il en a fixé d’autres depuis. Avant et après le sommet de Camp David, la presse palestinienne et internationale était remplie des déclarations d’Arafat et des chefs de l’OLP indiquant qu’un Etat allait être déclaré unilatéralement, cette fois le 13 septembre 2000.

Conclusion

La position palestinienne sur les différents aspects de l’accord portant sur le statut final n’a pas changé dans les treize mois qui ont suivi le sommet de Camp David. La seule chose qui a changé est la façon dont celle-ci est présentée. Ce changement provient du fait que les Palestiniens se sont aperçus que dans l’arène internationale, ils sont considérés comme responsables de l’échec du sommet. Dans la version palestinienne rectifiée de Camp David, le sommet, qui avait auparavant été qualifié de “succès complet”, s’est transformé en “échec”. La position de Saïb Arekat, formulée juste après le sommet, selon laquelle “il n’y a pas de coupable, est maintenant que “C’est Barak le coupable”. L’acceptation d’Israël d’une souveraineté arabe sur certaines parties de Jérusalem-Est est devenue dans la nouvelle version la revendication israélienne sur toute Jérusalem-Est. L’insulte faite aux droits légitimes et sacrés des Palestiniens fait désormais place à la “non-viabilité” de l’Etat proposé. Et l’intransigeance palestinienne sur la question du retour des réfugiés en Israël fait place, quant à elle, à l’acceptation par les Palestiniens d’un “choix entre plusieurs options.”

L’effet corrosif du temps sur la mémoire n’est pas notre sujet. Il semble que la nouvelle orientation palestinienne vienne de la nécessité d’ajuster la position passée aux besoins créés par la situation actuelle. A l’issue du sommet, Arafat se trouvait dans l’obligation de prouver aux Arabes qu’il avait résisté à toutes les pressions et combattu sans compromis. Barak, de son côté, n’a pas voulu se limiter à l’arène politique nationale, tenté qu’il était de faire des gains politiques dans l’arène internationale. Cela lui a coûté le pouvoir.

Aujourd’hui, après près d’un an de violence, aucun Palestinien de la rue ne douterait de la fidélité d’Arafat à la cause palestinienne, mais son statut international s’est beaucoup affaibli. D’où le remaniement du rapport du ministère palestinien de l’Information.~

*Yotam Feldner est directeur du bureau des analyses médiatiques de MEMRI


[1] El-Safir (Liban), le 21 mars 2001; voir aussi la dépêche spéciale de MEMRI 197

[2] El-Hayat El-Djadida (Autorité palestinienne), le 30 janvier 2001

[3] El-Hayat El-Djadida (Autorité palestinienne), le 4 janvier 1998; El-Ayam (Autorité palestinienne), 27 juillet 1997; El-Ayam (Autorité palestinienne), le 31 décembre 1997; Al-Qouds (Autorité palestinienne), le 15 novembre 2000

[4] Washington Post, le 5 août 2000

[5] Le 29 juillet 2000, tiré du site le des négociateurs palestiniens: www.nad-plo.org/speeches/abumazen3.html 

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