Ministre de l’information de l’Autorité Palestinienne, Yasser Abed Rabbo a, en coordination avec Yossi Beilin, mené la reprise des pourparlers sur la base d’un communiqué commun signé la semaine dernière par des activistes de la paix [1] israéliens et palestiniens. Abed Rabbo a participé, le 28 juillet 2001, à une conférence organisée à Gaza par le conseiller palestinien des affaires étrangères où il a déclaré qu’ « on ne peut dissocier combat et négociations ». [2]
Il s’est exprimé en ces termes: « A partir de maintenant, les Palestiniens vont bien faire comprendre que les négociations se poursuivent parallèlement aux combat contre l’occupation. Il est impossible de poursuivre les pourparlers sans un certain degré de lutte contre l’occupation. »[3]
Et il a ajouté: « Les dix mois d’Intifada ont fait place à une campagne qui comprend lutte armée et action défensive en réponse à la montée de l’agressivité. En dépit de tous les efforts diplomatiques déployés, la situation actuelle n’est pas de bon augure, et il ne semble pas y avoir d’issue. Toutes les initiatives et efforts déployés visent à la même chose: trouver une résolution qui mette fin au présent conflit et permette de revenir à un processus fait de paisibles pourparlers politiques, semblable à celui précédant l’Intifada.
Nous avons fréquemment dû coopérer pour ne pas donner l’impression d’être responsables de l’échec des efforts internationaux. Notre foi dans l’efficacité de ces tentatives pour revenir à la situation initiale était minime, pour ne pas dire inexistante. Il est impossible de retourner à des pourparlers où Israël dicte les faits au représentant palestinien. S’il n’y a pas de tierce partie, autre que les Etats-Unis, pour assurer la mise en œuvre des décisions prises, alors les pourparlers ne serviront à rien.[4]
[1] Le communiqué affirmait notamment: « Nous, Israéliens et Palestiniens signataires de ce document, nous rencontrons à une période très difficile pour nos deux peuples. Nous appelons ensemble à mettre un terme à l’effusion de sang, à l’occupation, et à retourner de manière urgente à la table des négociations, pour établir la paix entre nos peuples. Nous refusons de baisser les bras face à une situation qui dégénère et une liste de victimes qui s’allonge de jour en jour, face à la douleur, et à la possibilité réelle que nous nous noyions tous dans un océan de haine mutuelle. » Haaretz, le 27 juillet 2001, Al-Hayat Al-Jadida, le 26 juillet 2001. Dans une interview pour le quotidien Al-Ittihad, Yossi Beilin déclare que Abed Rabbo et lui-même ont eu l’initiative de la rencontre et de la publication du communiqué commun « afin de prouver aux Israéliens, aux Palestiniens et au monde qu’il existe un partenaire ainsi qu’un plan de paix, et qu’il est possible de reprendre les pourparlers… » Beilin a ajouté que la plus grosse erreur du côté palestinien et d’Arafat en particulier fut de ne pas immédiatement mettre un terme à la violence (au début de l’Intifada de Al-Aksa). Al-Ittihad, le 27 juillet 2001.
[2] Al-Shark Al-Awsat, le 29 juillet 2001.