Search

Primary Menu

Skip to content
  • Accueil
  • Contact
  • Dernières actualités
  • Inscription à la newsletter
  • Mentions légales
  • Newsletter
  • Newsletter
  • Qui sommes-nous ?
Newsletter Contribuer Connexion
Europe et Occident, Politique, Russie
31 May 2018
|

Quo Vadis, Macron ?

(Source : Kremlin.ru)

Par Anna Mahjar-Barducci*

Lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (24-26 mai 2018), le président français Emmanuel Macron a déclaré que l’Europe s’étend « de l’Atlantique à l’Oural ».[1] Cette idée d’une « maison européenne commune » pour la Russie et l’Europe était autrefois défendue par le président Charles De Gaulle, qui n’a jamais remis en doute que la Russie fasse partie de l’Europe. Cette phrase, qui était également chère à Mikhaïl Gorbatchev, lorsqu’il a pensé détacher l’Europe occidentale des Etats-Unis, fut intégrée à sa « nouvelle pensée ».[2]

Dans un discours prononcé le 23 novembre 1959 à Strasbourg, De Gaulle a ainsi déclaré : « Oui, c’est l’Europe, depuis l’Atlantique jusqu’à l’Oural, c’est l’Europe, c’est toute l’Europe, qui décidera du destin du monde ! » Après la Seconde Guerre mondiale, la France se trouvait dans une situation difficile : elle avait le sentiment de devoir choisir entre la soumission à la nouvelle superpuissance, les Etats-Unis, qui l’avaient sauvée de la catastrophe du nazisme – qui la ferait renoncer ses rêves de grandeur – et l’adoption d’une approche anti-américaine pour pouvoir reconstruire la puissance internationale qu’elle avait été jadis. La seconde option étant plus attrayante pour De Gaulle, il s’est tourné vers la Russie pour édifier une Europe forte, capable de contrebalancer la puissance américaine et de conférer à la France un rôle international de puissance majeure. Dans ce contexte, De Gaulle a poursuivi une politique « d’indépendance nationale », qui l’a conduit à se retirer du commandement militaire intégré de l’OTAN, mesure encore appréciée aujourd’hui à Moscou.[3]

En citant De Gaulle, Macron semble envoyer un message de rapprochement au président russe Vladimir Poutine. Le président français s’est rendu en Russie à un moment où la France se trouve en total désaccord avec l’administration Trump sur le retrait du PAGC. La France, qui soutient l’accord sur le nucléaire, veut manifester son « indépendance nationale » vis-à-vis de Washington. En fait, Macron estime qu’en se dressant contre la décision et les sanctions de Trump, il peut affirmer une « souveraineté européenne »,[4] qui est devenue son leitmotiv, et renforcer ainsi ses prétentions à la direction de l’Europe.

Avec sa rencontre avec Poutine, Macron jette le doute sur son engagement envers les relations transatlantiques, et – dans le sillage de De Gaulle – manifeste son désir de rompre avec la conception d’un ordre mondial unipolaire et avec l’alliance transatlantique. Le président français a également mis de côté son animosité et ses désaccords avec la Russie, qui caractérisaient sa politique par le passé,[5] et a célébré une nouvelle entente avec son homologue.

Poutine a rapidement saisi l’occasion, en suggérant une nouvelle alliance stratégique avec la France : « Emmanuel a affirmé que l’Europe et les Etats-Unis ont des obligations mutuelles. L’Europe dépend des Etats-Unis en termes de sécurité. Mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter, nous pouvons aider en matière de sécurité. Dans tous les cas, nous ferons tout notre possible pour empêcher de nouvelles menaces. Je pense que nous devons emprunter cette voie[6]. »

Face à ce retournement idéologique et politique majeur, l’importance de la participation française à la frappe punitive du 14 mai 2018 contre la Syrie, conjointement avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, devrait être sérieusement minimisée. La France, en tant que dirigeante putative d’une « troisième force » européenne, a perdu son engagement envers l’alliance transatlantique.

*Anna Mahjar-Barducci  est la directrice du Projet d’études des médias russes.

Notes:

[1] Voir video.

[2] Voir le discours de Gorbachev “L’Europe maison commune”, devant le Conseil de l’Europe, 6 juillet 1989.

[3] Voir Enquête et analyse de MEMRI n° 1239, Understanding Russian Political Ideology And Vision: A Call For Eurasia, From Lisbon To Vladivostok, 23 mars 2016.

[4] Voir http://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20180411IPR01517/emmanuel-macron-defend-l-idee-d-une-souverainete-europeenne

[5] Lors de sa première rencontre avec Poutine en mai 2017, Macron avait attaqué les médias publics russes RT et Sputnik, les qualifiant “d’agents d’influence et de propagande”, et les avait accusés de répandre de “graves mensonges”, Politico.eu, 29 mai 2017.

[6] Kremlin.ru, 26 mai 2018.

Post navigation

Previous PostLe cheikh égyptien Mohammed Al-Zoghbi : Les juifs assassinent des scientifiques et des militants pour qu’il n’y ait pas d’esprits brillants dans le monde arabe et islamiqueNext PostMacron : L’Europe s’étend « de l’Atlantique à l’Oural » ; Poutine : « de Lisbonne à Vladivostok »

Dépêches à la une

  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Sermon du vendredi à la mosquée Al-Aqsa : le président français Macron n’a pas présenté ses excuses pour son affront à l’islam – hommage aux musulmans qui ont boycotté les produits français
  • L’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Bouez : l’équipe de Biden est dominée par les Juifs – Benjamin Franklin avait mis en garde les Américains contre les Juifs qui dévoreraient leurs enfants
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif réagit à la révélation par MEMRI de son usage du terme “youpin” en persan : “MEMRI est tombé encore plus bas…”
  • Dans une école islamique d’Islamabad, une enseignante décapite l’effigie du président Emmanuel Macron devant ses élèves
  • En 2012, MEMRI alertait l’opinion au sujet d’Abdelhakim Sefrioui et du Collectif du cheikh Yassine
Plus de Dépêches à la une→

Dernières publications

  • Iran : pressions pour la levée des sanctions par les Etats-Unis et la reconnaissance de son statut nucléaire
  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Jibrail Rajoub, du Fatah : maintenant que cet âne de Trump est parti, Netanyahu ne peut plus diriger le monde – Nous assistons à un deuxième Holocauste en Palestine.
  • Le professeur de théologie Asaad Al-Sahmarani: le projet de Maison abrahamique d’Abou Dabi est une forme de guerre douce – il ne peut y avoir de dialogue interreligieux avec les Juifs, qualifiés de singes, porcs et vipères dans les Écritures
  • L’ayatollah Mohammad Saidi dans un sermon du vendredi à Qom : si juifs et chrétiens ne se soumettent pas aux ordres divins, les musulmans devront les combattre et les forcer à payer l’impôt de la Jizya

Informations

  • Qui sommes-nous ?
  • Mentions légales
  • Contact

Rubriques

  • Regards de la semaine
  • Projets
  • Régions
  • Archives

Visitez aussi

  • MEMRI en anglais
  • Memri TV
  • The Memri Blog
  • Jihad and Terrorism Threat Monitor (JTTM)
  • Observatoire de l’antisémitisme
  • Démocratisation de la région MENA
  • Observatoire de l’Asie du Sud

Nous suivre

  • Facebook
  • Twitter
Copyright © | 2001 - 2014 | Middle East Media Research Institute