Search

Primary Menu

Skip to content
  • Accueil
  • Contact
  • Dernières actualités
  • Inscription à la newsletter
  • Mentions légales
  • Newsletter
  • Newsletter
  • Qui sommes-nous ?
Newsletter Contribuer Connexion
Péninsule arabique, Politique, Regards de la semaine
4 July 2017
|

Al-Jazira, une chaîne mythique méritant d’être défendue et attaquée

Par Alberto M. Fernandez

La crise du Golfe de 2017, qui oppose le Qatar aux autres gouvernements arabes, a révélé les partis pris et l’hypocrisie de nombreux milieux. Ceux qui défendent le Qatar et ceux qui l’attaquent ont dissimulé des actions et des positions qui les fragilisent et ont souvent présenté une version faussée ou partiale de la réalité. Sans surprise, tant les défenseurs du Qatar que ses adversaires ont cherché à promouvoir en dehors du Moyen-Orient des versions politisées et partiales de la réalité, souvent de manière agressive. Comme je l’ai observé précédemment, le Qatar devrait être embarrassé, mais les autres aussi.[i]

Cette hypocrisie concerne notamment la chaîne de télévision pionnière Al-Jazira, qui a révolutionné les informations télévisées en langue arabe lors de son lancement en 1996. Je me souviens, alors jeune membre du corps diplomatique servant dans la région, du manque d’éclat et de l’uniformité des télévisions arabes, avant que l’arrivée d’Al-Jazira ne bouleverse le paysage médiatique.

Ceux qui voudraient la faire fermer (les Saoudiens et leurs alliés aux EAU, à Bahreïn et en Egypte) mettent l’accent sur son soutien décomplexé aux islamistes, sur ses critiques des autres régimes arabes et son soutien matériel au terrorisme.[ii] MEMRI possède des archives considérables de programmes d’Al-Jazira remontant à plusieurs années, qui illustrent les appels incendiaires de la station, son intolérance et son soutien au terrorisme. Nous prévoyons de publier très prochainement des rapports supplémentaires qui révéleront des contenus récents relatifs à la vision du monde de cette chaîne.

Alors que la crise du Golfe s’intensifiait, Al-Jazira obtenait le soutien d’une foule de médias et de politiciens occidentaux de gauche, qui semblent avoir une compréhension assez vague de ce que la station présente en arabe, et envisagent les appels à la fermer sous l’angle restrictif de la liberté de la presse uniquement.

Le plus remarqué fut l’éditorial du New York Times en soutien à la station, qui admettait bien que “les informations critiques sur le Qatar ou sur les membres de la famille royale du Qatar n’étaient pas tolérées”, mais qu’à part cela ‘“la plupart des informations respectent les normes journalistiques internationales, apportent un point de vue unique des événements au Moyen-Orient et servent de source d’information vitale pour des millions de personnes vivant sous un régime antidémocratique”.[iii] Ce faisant, le Guardian qualifiait la tentative de fermeture d‘Al-Jazira d’initiative “s’inscrivant dans une offensive contre la liberté d’expression, visant à renverser l’impact des médias anciens et nouveaux dans le monde arabe”. Le Guardian a toutefois admis [le bienfondé] des accusations d’antisémitisme et de partialité provenant de la télévision publique qatarie”.[iv]

Mon avis personnel au sujet d’Al-Jazira est partagé, même s’il est évident qu’une grande partie des contenus diffusés sur cette chaîne est profondément dérangeante. La vérité d’Al-Jazira est plus complexe que peut le faire croire le débat entre ceux qui veulent la fermer et ceux qui la défendent. Elle est à la fois une source d’information légitime, une entreprise d’information historiquement importante, et un outil de propagande islamiste qui agit au grand jour. Fouad Ajami a parfaitement défini le ton et les nuances de la station en 2011, lorsqu’il observait que “jour après jour, Al-Jazira attise délibérément les flammes de l’indignation musulmane”.[v]

J’ai connu des épisodes difficiles avec Al-Jazira et en ai gardé quelques cicatrices.[vi] Pendant plus de 12 ans, j’ai été invité des dizaines de fois à intervenir sur la chaîne, dans différentes émissions de débat et d’information.[vii] Lorsque je travaillais au Département d’Etat, j’étais le seul officiel du gouvernement américain assez téméraire pour intervenir dans ses émissions politiques les plus regardées et controversées, mobilisant mon esprit et mon arabe opérationnel contre des adversaires malveillants ayant l’arabe pour langue maternelle.[viii] Si les intentions anti-américaines et islamistes d’Al-Jazira ne font aucun doute, vu qu’elles transpercent de presque tout ce qui y est diffusé, je n’ai jamais été censuré ou restreint dans mon expression.

En octobre 2015, j’ai été heureux, en tant que vice-président de MEMRI, d’avoir survécu à un épisode du célèbre talk-show « Al-Itijah Al-Muakkas » (Direction contraire) de Faisal Al-Qassim, aussi connu sous le nom de « Trois personnes qui se crient dessus ». [Ix] Après avoir accepté d’y participer, j’ai découvert que j’allais être confronté à un Irakien exilé basé en Suède, un ancien communiste qui, lors d’une précédente apparition en direct sur Al-Jazira, avait clairement exprimé son soutien à l’Etat islamique. [X] Sur certaines stations, cela pourrait vous valoir d’être banni de la chaîne, mais sur Al-Jazira, il a gagné une nouvelle apparition. Un autre invité de la même émission, en 2014, avait fait vœu d’allégeance au chef de l’EI, Abu Bakr Al-Baghdadi, toujours en direct. [Xi]

Mais mon lien à Al-Jazira dépasse les apparitions télévisées. En 2002, en tant que diplomate américain en Jordanie, j’œuvrais pour la libération du chef du Bureau d’Al-Jazira à Amman, Yasir Abu Hilaleh, alors détenu. Aujourd’hui, il est directeur général d’Al-Jazira News.

En tant que chargé d’affaires américain à Khartoum, j’ai assuré la libération du caméraman d’Al-Jazira Sami Al-Hajj, détenu pendant six ans à Guantanamo après avoir été arrêté à la frontière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Lorsqu’Al-Hajj a été déchargé d’un transport militaire américain à l’aéroport international de Khartoum aux petites heures du matin, le 2 mai 2008, les menottes en plastique qu’il portait lui ont été retirées et m’ont été remises.

Je ne considère ni Abu Hilaleh ni Al-Hajj comme des terroristes, et je ne considère pas non plus Al-Jazira comme une station terroriste. Certaines stations de télévision dans la région comme Al-Manar (Hezbollah), Al-Aqsa (Hamas) et Al-Zawra (terroriste pro-irakienne) méritent assurément cette épithète. Il existe de nombreux pourvoyeurs de discours haineux, tels que la chaîne télévisée virulemment anti-chiite Wesal, basée au Caire, qui sont tout aussi néfastes. Le poison de Wesal est subventionné par le secteur privé salafiste au Koweït, au Qatar et en Arabie saoudite. [Xii] De nombreuses autres stations salafistes et islamistes disséminées dans la région produisent un flux constant de discours toxiques et dogmatiques contre les non-musulmans (ou les musulmans hétérodoxes), qui diffèrent peu du discours de l’Etat islamique.

Al-Jazira est légèrement différente, plus nuancée et, vu son impact plus étendu et de sa plus grande crédibilité, plus insidieuse. Il s’agit d’une version télévisée informelle des Frères musulmans, lourdement subventionnée pour servir d’outil à la politique étrangère qatarienne [xiii]. En tant que telle, elle est fermement pro-Hamas, pro-Erdogan (lequel se montre, ironiquement, plutôt brutal envers les médias qu’il n’apprécie pas) et elle adopte une ligne de soutien aux insurgés sunnites, aux rebelles et aux terroristes à travers le monde.

Ceux qui parlent du soutien d’Al-Jazira aux « dissidents » n’ont jamais vu la flagornerie avec laquelle la station traite les dirigeants comme Erdogan et sa politique, ou les ménagements avec lesquels elle traite des terroristes avérés comme Abou Mohammed Al-Joulani, dirigeant du Front Al-Nusra (Jabhat Al-Nusra ; au moment des premières interviews sur Al-Jazira en 2015, Al-Nusra faisait encore officiellement partie d’Al-Qaïda). Ces défenseurs d’Al-Jazira minimisent l’antisémitisme flagrant [qui s’y exprime]. [xiv] Ils passent sous silence les campagnes éhontées et intensives de plusieurs jours qui célèbrent la « victoire à Gaza » du Hamas en 2014 ou la « victoire au Liban » de Hassan Nasrallah en 2006, ou les bizarres pleurnicheries autour du terroriste libéré Samir Al-Quntar et sa fête d’anniversaire en 2008. [xv] Ce n’était pas du journalisme.[xvi]

Il y a en vérité une ironie profonde à voir Al-Jazira décrite en Occident comme une sorte de parangon des vertus libérales, lorsque ces mêmes valeurs sont bien plus présentes chez le principal concurrent d’Al-Jazira, la chaîne saoudienne basée à Dubaï, Al-Arabiyya.[xvii] Mais de manière générale, les valeurs libérales et le journalisme impartial sont rares dans le monde arabe, quel que soit l’endroit considéré.

Les Occidentaux sont perdus car ils confondent les différents groupes qui composent la marque Al-Jazira. Il  s’agit surtout d’une station non officielle des Ikhwan (Frères musulmans), avec un préjugé favorable aux Frères musulmans qui est évident. Elle dorlote les islamistes de tout poil. Mais elle adopte aussi une position de gauche tiers-mondiste sur de nombreuses questions internationales, avec une sympathie déclarée, par exemple, pour les dirigeants autoritaires de Cuba et du Venezuela. Au lieu de guider, ce que fait Al-Jazira est souvent d’essayer de refléter une grande partie des idées préconçues des masses arabes agitées, en majorité sunnites, qui la regardent. Il s’agit très peu d’indépendance excentrique et beaucoup de parti-pris et de tartufferie. Imaginez une ligne éditoriale qui soit en partie inspirée par Noam Chomsky et en partie par le fondateur des Frères musulmans Hassan al-Bana, et vous aurez compris.

La chaîne est évidemment « pro-musulmane », sans surprise, sur les questions liées aux communautés musulmanes en Occident, selon la ligne du CAIR (lequel a aussi, bien entendu, des connexions avec les FM/le Hamas) [xviii] mais en Irak, par exemple, elle s’attachera à une ligne anti-chiite virant au discours utilisé par l’EI et ses partisans et emploiera un langage similaire, tout aussi incendiaire, sur la Syrie. Al-Jazira sera donc pro-Iran et pro-Hezbollah si l’adversaire est les Etats-Unis ou Israël, mais peut devenir anti-Iran et anti-Hezbollah si l’opposant est la population sunnite ou les rebelles en Syrie ou en Irak.

Même avec ce parti-pris évident et visible, la station dispose cependant de journalistes légitimes et travailleurs comme ceux qui font partie de son bureau de Washington D.C. et même dans certaines capitales du Moyen-Orient. Elle comporte aussi des islamistes avérés comme le journaliste vétéran Ahmed Mansour, qui ne cache pas son engagement. Ses émissions politiques peuvent être islamistes, gauchistes, un mélange des deux, ou ni l’un ni l’autre, selon le sujet et le jour.

C’est la nature à double face du travail d’Al-Jazira que ses partisans et ses opposants ont du mal à comprendre. Elle n’est ni un parangon de la liberté de la presse ni une station terroriste, mais quelque chose entre les deux. De manière peu étonnante, cela correspond peu ou prou à la politique étrangère du Qatar, qui héberge une base militaire américaine importante et soutient dans le même temps des terroristes du Hamas et des membres autoritaires, bigots et anti-américains des Frères musulmans. De manière ironique, la crise a amené Al-Jazira à se focaliser sur le Qatar et sur elle-même comme jamais auparavant.

Si Al-Jazira mérite grandement les critiques qu’on lui adresse, c’est au bout du compte un outil puissant, utilisé de la même manière dont les régimes arabes, et pas seulement le Qatar, utilisent leurs propres outils – pour promouvoir des agendas politiques, attiser les conflits communautaires, envoyer des signaux contradictoires, promouvoir la diversité et la tolérance tout en contribuant au fil des ans à élaborer le discours à partir duquel a émergé l’Etat islamique actuel et les Etats islamiques de demain.

La crise autour du Qatar a des origines diverses, et [ne résulte] pas seulement de ses choix politiques et de ses récidives, mais également de l’ambition personnelle et du combat des Etats arabes pour trouver un but et un point de mire dans une région en pleine évolution. Tout en appelant à juste titre le Qatar à changer d’attitude – attitude qui s’exprime souvent à travers le prisme d’Al-Jazira – ses critiques seraient aussi bien inspirés de regarder les mini-Al-Jazira dans leur propre voisinage, dans leurs propres esprits, qui jouent un double jeu, encouragent le communautarisme et incitent leurs publics à se laisser séduire par les théories du complot et la haine de l’Autre. Il est certainement dans l’intérêt des Etats-Unis de lutter contre le discours arbitraire et dangereux dans la région, qu’il vienne de Doha ou de toute autre capitale.

Lire l’original en anglais ICI.

Notes :

[I] Daily Brief MEMRI n° 129, Two-Faced Qatar Squirms – But They Shouldn’t Be the Only Ones, 2 juin 2017.
[Ii] Theatlantic.com/international/archive/2017/06/al-jazeera-qatar-saudi-arabia-muslim-brotherhood/531471/, 24 juin 2017.
[Iii] Nytimes.com/2017/06/21/opinion/misguided-attacks-on-al-jazeera.html, 21 juin 2017.
[Iv] Theguardian.com/commentisfree/2017/jun/23/the-guardian-view-on-al-jazeera-muzzling-journalism, 23 juin 2017.
[V] Nytimes.com/2001/11/18/magazine/what-the-muslim-world-is-watching.html, 18 novembre 2001.
[Vi] Afsa.org/surviving-al-jazeera-and-other-public-calamities, juillet-août 2015.
[Vii] Abuaardvark.typepad.com/abuaardvark/2006/07/an_american_on_.html, 17 juillet 2006.
[Viii] Clip n° 994 de MEMRI TV, Director Of Public Diplomacy In U.S. State Department Bureau Of Near Eastern Affairs Alberto Fernandez On Al-Jazeera TV: I Reject The Idea That The Future Of This Region Is In The Hands Of Al-Zarqawi And Mullah Omar, 7 janvier 2006.
[Ix] Voir MEMRI en français, Le vice-président de MEMRI Alberto Fernandez : Il faut une alternative à l’EI et au régime d’Al-Assad, 10novembre 2015.
[X] Newsabah.com/newspaper/50093.
[Xi] Voir MEMRI en français, Un « spécialiste » de l’islam prête allégeance à l’émir de l’Etat islamique Abu Bakr Al-Baghdadi en direct sur Al-Jazeera, 19 novembre 2014.
[Xii] Enquête et analyse MEMRI n° 1206, Fitna TV: The Shi’ite-Bashing Campaign On Salafi TV Channels And Social Media, 30 novembre 2015.
[Xiii] Arabmediasociety.com/?article=744, 30 mars 2010.
[Xiv] Voir MEMRI en français, L’ancien soldat jordanien Ahmad Daqamseh, assassin de sept écolières israéliennes, à sa libération : Les Israéliens sont des « déchets humains » qui doivent être éliminés « par le feu ou le tombeau », 15 mars 2017.
[Xv] Dépêche spéciale de MEMRI n° 2013, Al-Jazeera and the Released Terrorist’s Birthday Party, 2 août 2008.
[Xvi] Jpost.com/Operation-Protective-Edge/Al-Jazeera-supporting-Hamass-narrative-in-Gaza-363635, 21 juillet 2014.
[Xvii] Gatestoneinstitute.org/3545/al-jazeera-extremism, 17 janvier 2013.

 

featured

Post navigation

Previous PostPresse du Golfe : l’escalade à Gaza résulte du jeu du Qatar, de l’Iran et de la Turquie avec les vies de Palestiniens innocentsNext PostLe patriarche catholique chaldéen de Babylone : nous avons accueilli les musulmans venus du désert, aujourd’hui ils doivent nous respecter aussi

Dépêches à la une

  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Sermon du vendredi à la mosquée Al-Aqsa : le président français Macron n’a pas présenté ses excuses pour son affront à l’islam – hommage aux musulmans qui ont boycotté les produits français
  • L’ancien ministre des Affaires étrangères Farès Bouez : l’équipe de Biden est dominée par les Juifs – Benjamin Franklin avait mis en garde les Américains contre les Juifs qui dévoreraient leurs enfants
  • Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif réagit à la révélation par MEMRI de son usage du terme “youpin” en persan : “MEMRI est tombé encore plus bas…”
  • Dans une école islamique d’Islamabad, une enseignante décapite l’effigie du président Emmanuel Macron devant ses élèves
  • En 2012, MEMRI alertait l’opinion au sujet d’Abdelhakim Sefrioui et du Collectif du cheikh Yassine
Plus de Dépêches à la une→

Dernières publications

  • Iran : pressions pour la levée des sanctions par les Etats-Unis et la reconnaissance de son statut nucléaire
  • Le présentateur algérien Zaki Alilat : la France est notre ennemie ; nous devons couper le cordon ombilical – Le sociologue Ahmed Rouadjia répond qu’il aime la France
  • Jibrail Rajoub, du Fatah : maintenant que cet âne de Trump est parti, Netanyahu ne peut plus diriger le monde – Nous assistons à un deuxième Holocauste en Palestine.
  • Le professeur de théologie Asaad Al-Sahmarani: le projet de Maison abrahamique d’Abou Dabi est une forme de guerre douce – il ne peut y avoir de dialogue interreligieux avec les Juifs, qualifiés de singes, porcs et vipères dans les Écritures
  • L’ayatollah Mohammad Saidi dans un sermon du vendredi à Qom : si juifs et chrétiens ne se soumettent pas aux ordres divins, les musulmans devront les combattre et les forcer à payer l’impôt de la Jizya

Informations

  • Qui sommes-nous ?
  • Mentions légales
  • Contact

Rubriques

  • Regards de la semaine
  • Projets
  • Régions
  • Archives

Visitez aussi

  • MEMRI en anglais
  • Memri TV
  • The Memri Blog
  • Jihad and Terrorism Threat Monitor (JTTM)
  • Observatoire de l’antisémitisme
  • Démocratisation de la région MENA
  • Observatoire de l’Asie du Sud

Nous suivre

  • Facebook
  • Twitter
Copyright © | 2001 - 2014 | Middle East Media Research Institute