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Djihad et terrorisme, Documents de référence, Europe et Occident
15 mai 2017
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Webmaster

Un Internet propre de toute incitation djihadiste, une mission qui n’est pas impossible

Source : Wikicommons

Par Yigal Carmon *

Introduction

Les sociétés de médias sociaux commencent à perdre des revenus publicitaires en raison des contenus haineux qui apparaissent sur leurs sites. Certains grands annonceurs (Johnson & Johnson, Toyota, General Motors, Walmart, AT&T, HSBC, et d’autres) retireraient leurs annonces des plateformes de médias sociaux en raison du fait que leurs annonces côtoient des vidéos terroristes. YouTube pourrait perdre à lui seul 750 000 000 $ de revenus publicitaires (1). Il semble ainsi que des considérations financières, plutôt que la responsabilité morale, incitent les sociétés Internet à prendre des mesures plus vigoureuses pour nettoyer leurs plateformes des discours de haine et des incitations au meurtre.

Les pressions gouvernementales exercées sur ces sociétés sont également de plus en plus fortes. En Allemagne, le ministre de la Justice Heiko Maas (SPD) introduit actuellement une nouvelle législation imposant des amendes importantes, pouvant atteindre 50 millions d’euros, aux sociétés qui s’abstiennent d’ôter les discours de haine de leurs sites. En Grande-Bretagne, après la récente attaque terroriste de Westminster, le Secrétaire d’Etat à l’Intérieur a convoqué les dirigeants de Google, Twitter, Facebook et Microsoft à une réunion au ministère de l’Intérieur, au cours de laquelle ils ont convenu de “créer de nouveaux outils techniques pour identifier et retirer la propagande terroriste” de leurs plateformes, entre autres mesures (2).

En outre, les familles des victimes du terrorisme ont entrepris de poursuivre les sociétés Internet pour avoir diffusé les incitations qui ont radicalisé les terroristes, et conduit à l’assassinat ou aux blessures de leurs proches. Une procédure réussie de ce type entraînera un flux de nouvelles procédures, suscitant des pertes considérables pour les sociétés. Mais cela suffira-t-il à garantir un Internet propre de discours de haine et d’incitation au djihad ? Non. Pas avant que les gouvernements et les sociétés Internet ne comprennent que l’utilisation d’Internet par les mouvements djihadistes pose une réelle menace à la sécurité globale, constitue une situation d’urgence et exige d’eux des mesures conséquentes – à savoir, investir, développer de nouvelles technologies et surtout, modifier fondamentalement leur approche et les critères permettant le retrait des contenus du Net. Les objectifs du présent article sont : tout d’abord, de présenter l’étendue du problème ; deuxièmement, de démontrer le caractère inadéquat des mesures prises à ce jour pour le traiter ; troisièmement, d’expliquer la nécessité d’une approche révolutionnaire ; et quatrièmement, de présenter en détail les composantes d’une nouvelle stratégie efficace à mettre en place.

Comment tout cela a-t-il commencé ?

Pour comprendre l’ampleur de la menace et des mesures requises pour la traiter, il faut revenir aux débuts d’Internet et des médias sociaux. Internet, tout comme l’énergie nucléaire et les d’autres développements de la technologie moderne, est à la fois une bénédiction et une source de danger. Dans la plupart des autres domaines, les développements scientifiques et technologiques ont été suivis d’une législation régulatrice visant à prévenir tout danger potentiel pour la société et la vie humaine. Les transports terrestres, maritimes et aériens, l’industrie pharmaceutique, l’industrie agroalimentaire et une liste d’autres secteurs et professions ont tous été soumis à une régulation. Les sociétés Internet, en revanche, ont bénéficié d’un climat de liberté sans limite. Du fait qu’elles sont basées aux Etats-Unis, où la liberté d’expression est quasi-illimitée, ces sociétés ont été soumises à des restrictions peu nombreuses et, lorsqu’elles ont été attaquées, elles ont soutenu que toute nouvelle régulation des informations qu’elles diffusaient constituerait une violation du Premier Amendement.

L’Europe a mieux compris le problème. Ayant dans son histoire été entraîné dans la guerre en raison de l’ascension sans entrave de mouvements extrémistes, elle sait que les discours et idéologies extrémistes comme le nazisme, et pas seulement les actes extrémistes, doivent être légalement prohibés. Après la Deuxième Guerre mondiale, l’Europe a édicté des législations contre le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et la négation de la Shoah, impliquant la condamnation et la pénalisation des contrevenants. Cela a permis de contrôler le fléau extrémiste et son impact.

Le mouvement djihadiste global actuel aurait été inimaginable sans Internet

Mais même en Europe, tout a changé avec l’apparition d’Internet. Les sociétés Internet dans le monde entier ont exploité le vide législatif dans lequel Internet s’est développé pour créer un système supranational qui est au-dessus des lois. Un tribunal pouvait condamner le négationniste anglais David Irving ou l’humoriste et activiste politique français Dieudonné pour leurs discours antisémites, mais les discours qui ont permis d’établir leur culpabilité sont restés disponibles sur Internet et ont continué d’influencer d’autres personnes. Des groupes extrémistes de toutes tendances ont tiré profit de cette situation, et les discours de haine en ligne incitant au djihad, au racisme, à la xénophobie et aux crimes génocidaires se sont répandus sans entrave.

Les plateformes en ligne se sont remplies d’images horribles de décapitations, de crucifixions, d’amputations, d’autodafés, de lapidations, de meurtres d’homosexuels jetés dans le vide, et d’autres formes d’exécutions (3). Les organisations djihadistes ont utilisé Internet pour recruter des partisans et des combattants (4), pour fournir des instructions pratiques et des manuels pour mener des opérations terroristes, y compris des attaques aux véhicules piégés et aux voitures bélier (5), transformer les archi-terroristes en modèles héroïques à imiter (6) et lever des fonds pour leurs activités (7). Internet leur a fourni un instrument idéal pour diffuser leurs idées, y compris auprès des très jeunes. Récemment, des manuels scolaires de l’Etat islamique, rédigés en anglais et utilisés par l’organisation EI dans son bastion syrien d’Al-Raqqa, ont été diffusés en ligne par le service de messagerie instantanée Telegram – rendant ainsi disponible au monde entier cet outil essentiel d’endoctrinement de la jeune génération (8). Les magazines et organes des groupes terroristes sont également diffusés en ligne. En outre, certains médias sociaux fournissent des plateformes cryptées, qui permettent aux djihadistes de partager des informations en toute sécurité.

Les extrémistes de droite sont également entrés en lice, remplissant Internet de propos haineux dirigés contre les minorités, certains appelant à suivre l’exemple d’”Adolfetto” Hitler et à exterminer les groupes minoritaires (9).

Toutefois, la plupart des sociétés Internet ne semblent pas se préoccuper outre mesure de ce problème. Des centaines de sociétés dans tous les Etats-Unis ont hébergé des organisations terroristes sans connaître, ni se préoccuper de l’identité de leurs clients. Quant aux réseaux sociaux, ils ont pour fondateurs de jeunes gens globalement dénués de conscience historique. Focalisés sur leur grand projet de communauté en ligne à l’échelle mondiale, ils étaient inconscients du fait qu’ils allaient aussi créer des communautés terroristes et transformer les groupes terroristes dispersés en un mouvement djihadiste global. Sous prétexte de donner aux gens les moyens de s’exprimer et de permettre à toutes les voix de se faire entendre, ils ont aussi donné ce pouvoir aux éléments les plus pervers de la société – comme tel djihadiste qui est apparu sur un média social brandissant une tête décapitée, criant “Allah Akbar” et incitant au djihad et au meurtre. Les entrepreneurs de médias sociaux ont continué à développer leurs plateformes sans tenir compte des dangers encourus et de la nécessité de prendre les mesures qui s’imposent.

Les efforts déployés par MEMRI vis-à-vis des sociétés Internet et de médias sociaux

MEMRI a sonné l’alarme face ce phénomène il y a déjà dix ans, lors d’une réunion au Congrès co-organisée par le représentant démocrate de l’Etat de New York, Gary Ackerman, et le membre du Congrès républicain de l’Indiana, Mike Pence. Tous deux ont félicité MEMRI pour son initiative et son travail ; Ackerman a vivement condamné les sociétés Internet, qualifiées de “soutiens du terrorisme” (10).

Depuis lors, MEMRI n’a eu de cesse de mettre en garde contre l’utilisation terroriste d’Internet. Au fil des années, MEMRI a amassé des archives considérables sur les djihadistes et les organisations du djihad, et son Jihad and Terrorism Threat Monitor Project (JTTM) a publié d’innombrables rapports démontrant l’incapacité criminelle des sociétés Internet à empêcher l’incitation au meurtre génocidaire (11). MEMRI a proposé de mettre son expertise au service des sociétés d’hébergement de sites Internet, gratuitement, en analysant les sites Internet qu’elles hébergent et en les informant des organisations djihadistes qui se trouvent derrière ces sites. En 2008, nous avons aussi créé une commission constituée de personnalités publiques de premier plan pour informer les sociétés au sujet de ces organisations (12). MEMRI a alerté le Congrès sur la nécessité de tenir pour responsables les sociétés Internet, et a même confronté directement certaines de ces sociétés, comme Google, que nous avons qualifié dans nos rapports de “base du djihad en ligne” – ce qui a donné lui à une réunion conflictuelle avec leurs représentants. MEMRI a également publié des articles dans les médias alertant sur la nécessité pour ces sociétés de prendre leurs responsabilités (13). Un des éléments les plus répandus de l’incitation djihadiste en ligne est celle dirigée contre les coptes chrétiens. MEMRI y a consacré de nombreux rapports (14).

Au fil des ans, quelques progrès ont été enregistrés, en particulier après que des membres du Congrès eurent évoqué la possibilité de mesures législatives et après que des enquêtes sur les attentats terroristes eurent confirmé le rôle crucial d’Internet dans la radicalisation. Facebook a été le pionnier de cette évolution positive, consacrant des dizaines de millions de dollars à l’identification et au retrait des comptes djihadistes, et Twitter et Google/YouTube ont commencé à suivre son exemple (15). Mais les mesures prises par les sociétés sont encore trop timides au vu de l’étendue de la menace.

Les excuses non valables des sociétés et médias Internet

Il est instructif d’examiner les excuses et les subterfuges employés par les sociétés Internet pour justifier leur attitude irresponsable. Le premier subterfuge a été simplement de nier toute responsabilité. “C’est vrai, nous pourvoyons l’instrument (et bien entendu percevons des revenus), mais quelqu’un d’autre fournit le contenu ; aussi est-ce à eux que vous devez adresser vos accusations”, fut en substance leur message.

Si les terroristes doivent effectivement être la principale cible, les sociétés agissent comme leurs complices en mettant leurs plateformes à leur disposition pour un usage criminel. Il convient de mentionner qu’il existe un précédent clair à la responsabilité des médias quant aux contenus diffusés : au milieu des années 1990, le tribunal pénal international pour le Rwanda a condamné Ferdinant Nahimana, cofondateur de la station de radio rwandaise “Radio Télévision Libre des Mille Collines”, à 30 ans de prison pour avoir diffusé les incitations qui ont contribué au génocide rwandais. De manière évidente, il ne s’agit pas de comparer Nahimana, qui adhérait aux messages génocidaires diffusés sur sa radio, aux magnats des médias sociaux, qui ont au maximum fait preuve d’une indifférence coupable, mais seulement de souligner le principe que les vecteurs d’incitation peuvent être tenus responsables des conséquences de l’incitation. Ce principe a en fait été établi après la Deuxième Guerre mondiale, dans le cadre de la Convention sur la Prévention du Crime de Génocide adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 9 décembre 1948, qui a criminalisé non seulement l’acte de génocide, mais également “l’incitation directe et publique à commettre le génocide” (16).

Aux Etats-Unis également, un tribunal de district a jugé en 2006 que le Premier Amendement ne protégeait pas le droit de diffuser des informations destinées à susciter des violences. Ce jugement est intervenu dans le cas de l’activiste radical pour les droits des animaux et de l’environnement Rodney Adam Coronado, qui avait appris à d’autres comment fabriquer des bombes. “Le Premier Amendement ne fournit pas un moyen de défense contre des charges criminelles simplement parce que l’auteur a employé des mots [plutôt que des actes] pour atteindre son objectif illégal”, a jugé le tribunal (17).

En réalité, les sociétés sont tout à fait conscientes de leur responsabilité de limiter l’utilisation de leurs plateformes, comme cela ressort de leur introduction sur les “directives à l’attention des utilisateurs” – qu’elles ont par la suite utilisées comme excuse. “Nous faisons le nécessaire pour établir des directives et des normes pour les utilisateurs”, peut-on lire.

C’est sans doute le plus gros mensonge. Tout d’abord, les sociétés ont clairement échoué à appliquer leurs propres directives, car si elles les avaient vraiment appliquées, Internet et les médias sociaux ne seraient pas remplis de discours de haine et d’incitations au meurtre. En outre, à la différence des sociétés qui fabriquent des yaourts, des voitures, des avions ou des produits pharmaceutiques, et qui permettent aux organismes réglementaires publics et même aux utilisateurs d’accéder aux informations concernant leurs départements de contrôle de qualité, et dont les experts et les technologies protègent le consommateur, les sociétés Internet nous laissent dans la plus totale ignorance. Ces informations – auxquelles l’accès constitue un droit fondamental des consommateurs et des gouvernements – sont leur secret qu’elles protègent jalousement. Nous n’avons aucune idée du nombre d’experts qu’elles emploient pour retirer les contenus haineux, de leur connaissance de l’arabe et des autres langues concernées, et des outils technologiques qu’elles emploient, ni même, ce qui est encore plus important, des critères spécifiques qu’elles appliquent. En fait, Twitter a rapporté récemment avoir identifié un contenu djihadiste en utilisant “des outils internes de lutte anti-spam” (18), ce qui semble être une mauvaise plaisanterie faite aux dépens de victimes innocentes.

Il n’est pas non plus évident de savoir si les mécanismes de filtrage que ces sociétés se sont engagées à développer sont destinés à retirer les discours de haine et incitations. Google a récemment promis aux annonceurs de “fournir des moyens plus simples et efficaces pour empêcher que leurs annonces ne soient diffusées aux côtés de contenus controversés” (19), impliquant ainsi que de tels contenus seraient tenus à distance des publicités, mais pas nécessairement retirés. De même, le PDG de Facebook Mark Zuckerberg a implicitement reconnu dans un post récent que l’objectif ultime de son réseau était de laisser les utilisateurs décider ce qui leur serait épargné de voir, au lieu de retirer systématiquement certains types de contenu. “L’idée”, écrivait-il, “est de donner à chacun des options pour définir sa propre politique en matière de contenu. Quelle est votre position sur la nudité ? Sur la violence ? Sur les contenus violents ? Sur la profanation ? Ce que vous déciderez constituera vos options personnelles”.

Une troisième combine a consisté à faire porter la responsabilité aux utilisateurs, idée absolument géniale du point de vue économique. Les plaintes concernant les contenus en ligne ont été suivies d’une réponse “l’avez-vous signalé ?” Des millions d’utilisateurs ont ainsi été poussés à s’engager en tant qu’employés bénévoles de la société. Au-delà du culot qu’elle implique, cette méthode est inefficace, car les signalements effectués par les utilisateurs ne sont que la première étape d’un processus qui se poursuit par le renvoi à des commissions pour valider le signalement. Ces commissions font partie d’une procédure “interne” et “privée” dont nous ne savons rien – sinon que les contenus qu’elles sont censées retirer restent en ligne.

MEMRI a régulièrement signalé des comptes de sociétés de médias sociaux et rendu compte des résultats. Certains ont été retirés ; la plupart ne l’ont pas été (20).

Enfin, un des arguments les plus malhonnêtes des sociétés est qu’elles aident en réalité les organismes chargés de l’application de la loi. En offrant un Internet libre, affirment-elles, elles permettent aux agences de renseignement de découvrir et de suivre les conspirations meurtrières. L’argument a été renforcé par les sociétés commerciales qui ont cherché à tirer profit du statu quo, et par des universitaires sans scrupules. Cet argument est lui aussi erroné car, comme indiqué, certaines sociétés comme Telegram offrent des services cryptés que les terroristes utilisent avec gratitude (21). En outre, et c’est encore plus grave, même si certaines cellules terroristes ont été arrêtées grâce à un Internet libre, ces arrestations pèsent bien moins lourd que la radicalisation en ligne de générations de jeunes gens. En outre, l’excuse de l’aide apportée aux services de renseignement n’a jamais été considérée comme recevable par les officiels de ces services, qui ont bien compris que les maigres gains se faisaient au détriment de l’endoctrinement de générations entières. 

Que faut-il faire pour atteindre l’objectif d’un Internet propre de discours de haine et d’incitation au meurtre ?

  1. Comprendre l’étendue de la menace et la nécessité d’une approche révolutionnaire pour la contrer

La guerre contre le terrorisme a toujours été conceptualisée comme une bataille contre ses manifestations violentes. Cette focalisation est encore plus marquée depuis que l’EI a établi sa base territoriale en Syrie et en Irak. Ce terrorisme, toutefois, a des racines idéologiques et religieuses, et ces racines sont devenues plus fortes et plus étendues depuis qu’Internet et les sociétés de médias sociaux ont permis aux terroristes d’utiliser leurs ressources pour atteindre leurs objectifs. Ainsi, à cause d’Internet, le terrorisme a évolué ces dernières années de groupes isolés en un phénomène global. La conception erronée du terrorisme par l’Occident, qui y voit un problème militaire, a conduit à croire qu’il suffirait de vaincre l’EI sur le terrain en Syrie et en Irak pour résoudre le problème et enrayer le terrorisme en Occident. Toutefois, la combinaison des racines idéologiques et religieuses et de la puissance sans limite d’Internet aura pour conséquence que la défaite de l’EI en Syrie et en Irak entraînera plus – et non pas moins – de terrorisme en Occident.

Un fait mal connu est que l’idéologie de l’EI, dans les premières phases de son émergence, se concentrait sur les ennemis au sein du monde musulman, tels que les autres organisations terroristes, les chiites, etc. L’EI représentait une tentative historique de recréer une base territoriale pour l’islam radical (le Califat). Combattre l’Occident n’était pas une priorité. De fait, c’était une différence essentielle entre l’EI et Al-Qaida, cette dernière se focalisant sur le djihad contre l’Occident (22). A ce jour, l’idéologie de l’EI se caractérise par l’appel à la hijra – l’immigration vers le Califat – d’une importance idéologique et religieuse cruciale. Seuls ceux qui ne peuvent pas obéir à cet appel, du fait que les portes de la hijra leur ont été fermées par l’Occident et en raison des attaques occidentales contre l’EI, sont appelés à mener des opérations en Occident (23). Ainsi, une fois que l’EI sera vaincu en Syrie et en Irak, et privé de sa base territoriale, les combattants étrangers rentreront chez eux et se vengeront  de l’Occident à l’intérieur de ses frontières.

Dans cette bataille, Internet et les médias sociaux joueront un rôle essentiel de recrutement au sein des communautés musulmanes en Occident. C’est la raison pour laquelle l’Occident doit adopter une nouvelle approche, révolutionnaire, du rôle d’Internet et des médias sociaux, pour cesser d’être l’instrument des djihadistes.

  1. Il est crucial de promulguer des lois qui permettront de réguler Internet pour protéger des vies humaines

La première étape consisterait à introduire une législation appropriée. Les pays démocratiques recourent à des mesures législatives d’urgence dans les périodes de menace existentielle à leur liberté. De fait, les démocraties occidentales ont édicté des lois d’urgence face au terrorisme dans le passé. L’Allemagne l’a fait en 1977, après l’assassinat du directeur de l’association des industriels, Hanns Martin Schleyer, par les terroristes de Bader Meinhof. L’Italie l’a fait après l’enlèvement et le meurtre de l’ancien Premier ministre Aldo Moro par les Brigades rouges. La France aussi, après les bombes posées par un gang local du Hezbollah aux galeries Lafayette et place de l’Opéra, en 1985-1986. Le Canada a été encore plus loin, en remettant en vigueur la Loi sur les mesures de guerre de 1942 pour stopper une organisation terroriste relativement mineure, le Front de Libération du Québec. Les Etats-Unis ont adopté le Patriot Act après le 11 septembre.

La liberté d’expression légitime, qui se trouve au cœur de toute démocratie, doit être protégée. Cela peut être fait, car il n’existe pas de contradiction entre la prévention des discours de haine et de l’incitation au meurtre, d’une part, et la protection de la liberté d’autre part. Dans l’arrêt Schenck v. United States (1919), le juge à la Cour suprême Oliver Wendell Holmes a jugé que “la protection la plus stricte de la liberté d’expression n’irait pas jusqu’à protéger un homme qui crierait sans raison ‘au feu’ dans une salle de théâtre, causant un mouvement de panique”. Ce jugement a été effectivement infirmé par la Cour suprême dans l’arrêt Brandenburg v. Ohio (1969), qui a jugé que l’incitation à la violence pouvait être protégée dans certains cas. L’utilisation actuelle d’Internet comme outil d’incitation, et l’insécurité globale qu’elle engendre, oblige à mettre à jour la jurisprudence sur la liberté d’expression. Malheureusement, à ce jour, personne n’est apparu au sein des trois branches du pouvoir américain pour endosser cette responsabilité et protéger des vies innocentes.

Il convient de souligner sans relâche que l’objectif n’est pas de porter atteinte au principe de liberté d’expression mais d’imposer des limites aux discours de haine et à l’incitation au meurtre – sans quoi l’avenir des sociétés démocratiques dans le monde entier sera mis en péril. Si les humanistes n’assument pas cette responsabilité, ils seront écartés par des politiques extrémistes qui pourront limiter les libertés en voulant se venger de notre malheur collectif. If humanist elements do not assume this burden, they will be pushed aside by politically extreme elements, which may curb freedoms with a vengeance to our collective misfortune.
Une telle législation contraindrait les sociétés et les gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour nettoyer Internet des contenus incitant à la violence.

  1. Développer des outils technologiques pour identifier et retirer les contenus violents

Cet objectif pose un défi immense. Le problème auquel sont confrontées les sociétés ’Internet est le même que celui auquel sont confrontées les agences de renseignement : identifier les informations requises au milieu d’un océan de données en ligne. Même les agences de renseignement, en dépit du fait qu’elles disposent des budgets nécessaires, n’ont pas encore réussi à développer un outil suffisamment précis et fiable. Mais les sociétés privées ont un avantage sur les agences de renseignement, car elles sont les propriétaires et les développeurs des plateformes. En fin de compte, les meilleurs résultats viendront de la coopération entre ces sociétés et les gouvernements des pays démocratiques, ce qui semble aujourd’hui inconcevable pour les deux parties, mais qui ne pourra être contourné, et qui sera rendu possible dans le cadre de l’approche révolutionnaire que nous proposons ici.

  1. Recruter une main d’œuvre suffisante

La solution au problème des appels au djihad en ligne ne dépend pas du développement d’outils technologiques – sans mentionner le fait qu’un tel développement prend du temps et que nous avons besoin d’une solution immédiate. La solution passe par le recrutement d’une main d’œuvre suffisante – de dizaines de milliers, ou peut-être des centaines de milliers de personnes.

Aussi développée soit-elle, l’intelligence artificielle sur laquelle les sociétés fondent leurs espoirs d’identifier les contenus incitatifs ne sera jamais capable de le faire sans main d’œuvre suffisante, parce qu’elle ne dispose pas de la capacité d’émettre un jugement moral et des décisions fondées sur des valeurs. En conséquence, non seulement ne parvient-elle pas à supprimer les contenus incitatifs, elle supprime aussi – ce qui est embarrassant – des contenus qui ne devraient pas l’être.

Ceux qui croient que le recrutement d’une main d’œuvre suffisante entraînera une dépense trop élevée pour une seule société doivent se rappeler que les revenus de Facebook seuls ont atteint 27,6 milliards $ en 2016. Ainsi, un dixième seulement des revenus de la compagnie suffirait à couvrir le coût d’un tel recrutement. De fait, il y a un précédent en la matière, dans le cas de Volkswagen qui, en 2016, a dû investir presque 15 milliards $ pour traiter ses dangereuses émissions diesel.

En outre, comme c’est un problème commun à toutes les sociétés Internet, elles pourraient se regrouper pour relever ensemble ce défi. Il va sans dire que ces dépenses représentent, par définition, des coûts opérationnels, et qu’à ce titre elles devraient faire bénéficier les sociétés concernées d’avantages fiscaux, et diminuer ainsi la charge financière qu’elles impliquent. Si les gouvernements doivent aussi investir dans ces efforts, il est clair que la difficulté n’est pas du tout insurmontable.

  1. Expertise dans le monde du djihad

L’identification des contenus incitatifs n’est souvent pas évidente. On ne peut attendre des employés ordinaires qu’ils possèdent l’expertise nécessaire dans ce domaine. Les sociétés ont besoin de professionnels du monde du djihad pour guider les employés et répondre à leurs questions. Cette expertise existe tant au sein du gouvernement que d’une poignée d’organisations du secteur privé, et les sociétés doivent recevoir cette expertise, et développer la leur.

  1. Changer les critères d’identification et de suppression des contenus djihadistes

Toutefois, aucune des mesures ci-dessus ne suffira si les critères de suppression des contenus ne sont pas modifiés de manière révolutionnaire. Un élément crucial qui fait défaut dans les directives actuelles est celui de la spécificité. Des pays démocratiques désignent certaines organisations comme criminelles par des moyens judiciaires, mais les sociétés Internet ne nomment pas ces organisations dans leurs directives, et ne semblent pas même se considérer comme tenues de prendre en compte ces désignations.

De manière significative, leurs conditions d’utilisation s’abstiennent d’interdire des organisations, des personnes, des publications et des motifs et messages idéologiques particuliers, etc. Elles emploient uniquement des termes très généraux et vagues, faisant référence à des contenus “choquants”, “offensants”, ou “abusifs”. Même le terme “terroriste” demeure ambigu, en ce qu’il n’est pas précisé à qui et à quoi il fait allusion. En outre, dans certains cas, les conditions d’utilisation incluent une terminologie juridique alambiquée et incompréhensible pour l’homme de la rue. Avec de telles directives, les membres du personnel chargés d’approuver les contenus – quel que soit leur nombre – auront du mal à prendre des décisions de principe.

La suppression de contenus doit être fondée sur les éléments susmentionnés, ainsi que sur des principes moraux clairement définis qui font la distinction entre le bien et le mal et entre l’utilisation et l’abus. Ce sont ces mêmes principes qui sous-tendu la législation de l’après-guerre incriminant la négation de la Shoah et l’incitation au génocide, la condamnation des incitateurs à la haine au Rwanda et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Si les sociétés Internet les avaient appliqués, Internet serait aujourd’hui plus propre et plus sûr.

L’obligation des sociétés Internet de protéger la population de ceux qui utilisent leur plateforme pour porter atteinte à des tiers est compromise par leur désir de fournir à toute personne une plateforme pour exprimer son opinion et par leur ambition de créer une communauté d’utilisateurs la plus large possible.

Cette stratégie est-elle applicable ?

Clairement, il n’existe pas de recette magique pour résoudre entièrement le problème de l’incitation au djihad en ligne. Aucune stratégie ne réussira à 100 % à atteindre ses objectifs. L’évaluation d’une stratégie sur des critères de réussite absolue vise généralement à rejeter les efforts déployés pour développer les mesures nécessaires. Si la stratégie proposée réussit à supprimer ne serait-ce que 80% des contenus incitant au djihad sur Internet, cela constituerait une contribution énorme à l’humanité (24).

Depuis plusieurs années, les pays occidentaux ont entrepris de combattre les racines idéologiques et religieuses du terrorisme par des moyens positifs, plutôt que négatifs. Au lieu d’empêcher la diffusion de l’idéologie djihadiste, ils s’efforcent de promouvoir un narratif islamique modéré. De tels efforts ont échoué, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, pour des raisons de quantité : en comparaison des efforts djihadistes massifs pour répandre leur idéologie, les efforts des pays occidentaux ont été insignifiants. Deuxièmement, il est chimérique de penser que des personnes et communautés musulmanes seront influencées par les contenus idéologiques proposés par les gouvernements occidentaux. Troisièmement, et de manière plus significative, de tels efforts n’ont aucune chance de réussir si un effort n’est pas entrepris en parallèle pour stopper le déluge de messages idéologiques violents.

Ces dernières années, les sociétés ont entrepris, certes avec réticence, à supprimer les contenus djihadistes. Mais elles ne prennent pas la mesure du problème. Le djihad global a pris des proportions inimaginables, surtout grâce à Internet. Seul un changement révolutionnaire, comme décrit ci-dessus, pourra apporter des résultats significatifs.

La stratégie proposée est-elle réaliste?

Qui eut cru qu’il y aurait un jour des mesures de sécurité dans les transports aériens, impliquant un coût immense, portant atteinte aux libertés individuelles, perturbant l’économie, et ayant de lourdes conséquences sur le quotidien de chacun ? C’est pourtant ce qui est arrivé, parce qu’il était évident pour tous que le caractère sacré de la vie humaine l’emporte sur toute autre considération.

Il y a des années, personne n’aurait imaginé un scénario dans lequel des soldats armés patrouillent dans les rues de certaines capitales européennes, où des gens vaquant à leurs activités quotidiennes font l’objet de contrôles de sécurité dans les centres commerciaux, les musées, les banques et autres institutions publiques. Il y a tout juste quelques années, cela aurait été considéré comme une grave violation des libertés individuelles. Aujourd’hui, toutefois, nous acceptons cette réalité.

Il y a tout juste un an, j’ai fait un exposé devant des responsables de la sécurité d’un grand pays européen, qui étudiaient la stratégie de défense anti-terroriste d’Israël. Lorsque j’ai suggéré l’idée que c’était le scénario qui les attendait, ils ont réagi avec incrédulité, affirmant que leur pays ne deviendrait jamais un “Etat policier”. Mais cela est arrivé plus vite qu’ils ne l’avaient prévu. Les atteintes aux libertés qu’endurent les démocraties occidentales ne feront qu’augmenter à l’avenir. L’acceptation par la population de ces atteintes à leur liberté quotidienne sera proportionnée à l’étendue de la menace. Ce que toutes les mesures défensives employées contre le terrorisme ont en commun est le fait qu’elles combattent le terrorisme au stade opérationnel – à savoir les attaques effectives. Aucune d’elles ne peut traiter le terrorisme à sa source. Purger Internet de ses contenus djihadistes permettra de prendre le terrorisme à sa source, et aura un impact immédiat sur le recrutement, l’endoctrinement et la formation des terroristes. Ceci réduira de manière significative la menace et permettra ainsi aux démocraties occidentales de diminuer le niveau des atteintes aux libertés et à la vie quotidienne de leurs citoyens. C’est pourquoi il est devenu urgent de mettre en œuvre la stratégie présentée ci-dessus, une mise en œuvre possible et réaliste. 

Lire la version originale en anglais

ANNEXE : ACTION CIVIQUE POUR UN INTERNET EXEMPT DE DJIHAD (CAFJI) 

Le texte ci-dessous a été rédigé en 2008 :

MEMRI prépare le lancement de l’Action civique pour un Internet exempt de Djihad (CAFJI). MEMRI informera les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) des contenus djihadistes qu’ils hébergent et promeuvent, et une commission de personnalités de haut niveau leur conseillera de les supprimer. D’après notre expérience, les FAI – qui n’ont aucune idée des personnes et des contenus qu’ils hébergent – sont disposés à les supprimer lorsqu’ils sont informés de ces contenus. Les FAI n’ont que de faibles incitations financières pour héberger ces sites Internet. Ci-dessous la photo des membres de la commission. Celle-ci sera également constituée du Prix Nobel Elie Wiesel et d’autres personnalités. Outre ces figures influentes, nous allons contacter des représentants de l’industrie Internet, dont beaucoup accueillent une telle initiative comme un moyen d’éviter les réglementations gouvernementales ou les procédures résultant d’actes terroristes commis contre des Américains qui ont été inspirés par des contenus djihadistes en ligne. L’initiative de l’Action civique pourra être utilisée à l’avenir pour supprimer également des contenus islamophobes et antisémites sur Internet.

  • Yigal Carmon est président fondateur de MEMRI. Il a été entre 1988 et 1993 Conseiller en contre terrorisme sous deux premiers ministres israéliens : Yitzhak Shamir et Yitzhak Rabin.

Lire la version originale en anglais

Notes :

[1] Independent.co.uk, 27 mars 2017.
[2] Telegraph.co.uk, 31 mars 2017.
[3] Voir MEMRI TV Clip No. 4558, Warning: Extremely Disturbing Images. Woman Stoned to Death by ISIS in Syria, le 20 octobre 2014 ; Enquête et analyse n ° 1218, ISIS’s Use Of Twitter, Other U.S. Social Media To Disseminate Images, Videos Of Islamic Religious Punishments – Beheading, Crucifixion, Stoning, Burning, Drowning, Throwing From Buildings – Free Speech? (WARNING: EXTREMELY GRAPHIC CONTENT, 6 janvier 2016 ; rapport de MEMRI JTTM On Instagram; Hints At Joining ISIS, Threatens To Kill Instagram Employees, 27 juillet 2016.
[4] Voir le rapport MEMRI JTTM On Facebook, American Recruiter For ISIS Provides Updates From Syria; His Recent Recruits Include An American, 23 août 2016 ; Jihadi How-To: Using Facebook To Attract ISIS Supporters, 24 février 2016 ; rapport de MEMRI JTTM French Speaking ISIS Media Activist Urges Muslims To Join ISIS In Sinai, 15 mars 2017 ; voir le rapport de MEMRI JTTM Article In ISIS Weekly Newspaper Praises ‘Heroes’ Living In ‘Land Of Unbelief,’ Stresses Importance Of Attacks In Exhausting Enemy Economies, 5 janvier 2017 ; rapport de MEMRI en français  L’EI publie son premier numéro de Rumiyah, en plusieurs langues, à destination du public non arabophone, 9 septembre 2016 ; rapport de MEMRI JTTM On Facebook, American Recruiter For ISIS Provides Updates From Syria; His Recent Recruits Include An American, 23 août 2016; rapport de MEMRI JTTM Jihadi How-To: Using Facebook To Attract ISIS Supporters, 24 février 2016 ; rapport MEMRI JTTM French Speaking ISIS Media Activist Urges Muslims To Join ISIS In Sinai, le 15 mars 2017.
[5] Voir rapport de MEMRI JTTM Al-Qaeda Media Arm Al-Sahab Releases Book Written In 2000 On Carrying Out Kidnapping Operations, 10 février 2017 ; rapport de MEMRI JTTM Months Of Prior Warnings Regarding Terror Attacks Using Trucks, 20 décembre 2016. Voir enquête et analyse MEMRI n° 1291, Germany-Based Encrypted Messaging App Telegram Emerges As Jihadis’ Preferred Communications Platform – Part V Of MEMRI Series: Encryption Technology Embraced By ISIS, Al-Qaeda, Other Jihadis – September 2015-September 2016 et Germany-Based Encrypted Messaging App Telegram Emerges As Jihadis’ Preferred Communications Platform – Part V Of MEMRI Series: Encryption Technology Embraced By ISIS, Al-Qaeda, Other Jihadis – September 2015-September 2016: Section 2 – MEMRI Research Documents Jihadi Use Of Telegram, 23 décembre 2016 ; rapport de MEMRI JTTM Fifth Issue of ISIS Magazine ‘Rumiyah’ Offers Operational Advice For The Use Of Arson As Terror Tactic, 15 janvier 2017 ; rapport MEMRI JTTM WARNING – GRAPHIC: ISIS Video Features French Fighter Demonstrating Stabbing Techniques On ‘Agent Of The Crusader Coalition,’ Provides Step-By-Step Instruction On Bomb Making Using Acetone Peroxide, le 25 novembre 2016 ; dépêche spéciale de MEMRI n° 6186, Social Media As A Platform For Palestinian Incitement – Part II: Video Tutorials, Tips For Achieving More ‘Effective’ Attacks, 14 octobre 2015 ; rapport de MEMRI JTTM ISIS Supporter Uses ‘Linktree’ On Instagram To Circulate ISIS Videos And Bomb-Making Instructions, 14 février 2017 ; rapport de MEMRI JTTM French-Speaking ISIS Media Operatives Distribute Guides On Using Poison, Making Bombs, 26 septembre 2016 ; rapport de MEMRI JTTM, Issue 3 Of Islamic State Magazine ‘Rumiyah’ Instructs Lone Wolves On Use Of Trucks To Target Outdoor Conventions, Markets, Parades, And Political Rallies, 10 novembre 2016.
[6] Voir MEMRI Enquête et analyse n° 902, MEMRI Tests YouTube’s Flagging Feature For Videos Of Yemeni-American Al-Qaeda Leader Anwar Al-Awlaki, One Year After His Death – The Results: 111 Out Of 127 Remain Active, 30 novembre 2012 ; n° 883, Testing YouTube’s ‘Promotes Terrorism’ Flagging Feature For Videos Of Osama Bin Laden, 9/11, Al-Qaeda – The Results: 58 Of 100 Remain Active, 11 septembre 2012.
Voir rapport de MEMRI JTTM Issue 3 Of Islamic State Magazine ‘Rumiyah’ Eulogizes British Fighter, 10 novembre 2016 ; ISIS Posts Image Of British Former Gitmo Prisoner Who Carried Out Martyrdom Operation Near Mosul, 20 février 2017 ; Syria-Based Jihadi Group Commemorates Moroccan Fighter Who Lived In Spain, Was Obsessed With Soccer, 16 décembre 2016 ; New ISIS Song In French Longs For Death To Join The Ones « Never Deflowered By Man Nor Djinn, 16 novembre 2016 ; Turkestan Islamic Party (TIP) Releases Music Video Glorifying Dead Fighters And Self-Sacrifice In Jihad, 26 octobre 2016 ; Enquête et analyse n° 1130, SoundCloud, World’s Second Biggest Streaming Music Service, Now Infested By Jihadis Sharing Al-Qaeda And Islamic State (ISIS) Content: From Al-Awlaki, Bin Laden Audio And Sermons To Al-Baghdadi, Nasheeds Espousing Jihad And Martyrdom, 6 novembre 2014 ; Enquête et analyse n° 755, Deleting Online Jihad on Twitter: The Case of British Jihadi Anjem Choudary – Tweeting for the Caliphate and the Conquest of the White House, 3 novembre 2011.
[7] Voir rapports de MEMRI JTTM Fundraising Campaign To Support Families Of ‘Martyrs’ ‎And Procure Weapons In Gaza Continues On Telegram, 31 mars 2017 ; Campaign To Arm Mujahideen In Gaza Continues Soliciting Donations Via Telegram, 28 mars 2017 ; Gaza-Based Jihadi Group Relaunches ‘Equip A Fighter’ Fundraising Campaign On Twitter, Telegram, WhatsApp, 10 mars 2017.
[8] Voir rapport de MEMRI en français Une vidéo de l’EI à Racca prône l’endoctrinement des enfants et présente un combattant français entouré de sa progéniture, 23 mars 2017 ; Nouveaux manuels scolaires d’anglais de l’Etat islamique en ligne : grands leaders de l’islam, mention de Facebook et Twitter, 8 février 2017.
[9] Radio24.ilsole24ore.com/programma/lazanzara?refresh_ce=1.
[10] Voir MEMRI Capitol Hill Briefing, The Enemy Within: Where Are The Islamist/Jihadist Websites Hosted And What Can Be Done About It, 19 juillet 2007 et Enquête et analyse de MEMRI n° 374, The Enemy Within: Where Are the Islamist/Jihadist Websites Hosted, and What Can Be Done About It? 23 juillet 2007.
[11] Voir Enquête et analyse n° 1136, From Al-Qaeda To The Islamic State (ISIS), Jihadi Groups Engage in Cyber Jihad: Beginning With 1980s Promotion Of Use Of ‘Electronic Technologies’ Up To Today’s Embrace Of Social Media To Attract A New Jihadi Generation, 19 novembre 2014.
Voir MEMRI Daily Brief n° 54, The Facebook Model For Taking On Jihadist Groups Online, 31 août 2015 ; MEMRI Daily Brief n° 80, Twitter, Once Jihadis’ No. 1 Social Media Platform, Attempting – For Now – To Purge Jihadi Content, 25 février 2016 ; MEMRI en français, Utilisation par l’EI de Twitter et d’autres médias sociaux américains pour diffuser des images et vidéos de châtiments islamiques, 10 janvier 2016 ; Enquête et analyse n° 1042, On Twitter, British Pro-Jihad Islamist Anjem Choudary – Whose Network Is Regarded As ‘Single Biggest Gateway To Terrorism’ For European Fighters in Syria – Incites To Violence And Jihad, Calls For Conquest Of West; In Tweet, He Defends Opinion Expressed By Accused Islamist During His Trial That U.K. Is ‘A Theoretic & Practical Battlefield’ 13 décembre 2013 ; Enquête et analyse n° 939, Faces Of Death: On Twitter, Jihadis Distribute Photos Of ‘Martyrs’ 22 février 2013 ; Enquête et analyse n° 849, HASHTAG #Jihad: Charting Jihadi-Terrorist Organizations’ Use Of Twitter, 21 juin 2012 ; Enquête et analyse n° 755, Deleting Online Jihad on Twitter: The Case of British Jihadi Anjem Choudary – Tweeting for the Caliphate and the Conquest of the White House, 3 novembre 2011 ; Enquête et analyse n° 948, Online Jihadis Embrace Instagram (Warning: Graphic Images), 14 mars 2013 ; Enquête et analyse n° 1255, The Jihadi Cycle On Content-Sharing Web Services 2009-2016 And The Case Of Justpaste.it: Favored By ISIS, Al-Qaeda, And Other Jihadis For Posting Content And Sharing It On Twitter – Jihadis Move To Their Own Platforms (Manbar, Nashir, Alors.Ninja) But Then Return To Justpaste.it, 6 juin 2016 ; Enquête et analyse n° 724, Al-Qaeda, Jihadis Infest the San Francisco, California-Based ‘Internet Archive’ Library, 11 janvier 2017 ; rapport de MEMRI JTTM Snapchat App Used By Jihadi Fighters In Syria And Jihadi Supporters In The West, January 11, 2017 ; Enquête et analyse n° 769, YouTube – The Primary and Rapidly Expanding Online Jihadi Base, Part VI: Following Deaths of Bin Laden and Al-Awlaki, Jihadi Groups Continue To Post Thousands of Videos, Provide Cyber Jihad Tools on YouTube; The Case of ‘Muslims Against Crusades’, 5 décembre 2011 ; Part V: YouTube – The Internet’s Primary and Rapidly Expanding Jihadi Base: One Year Later on YouTube – Anwar Al-Awlaki’s Presence Expands, Al-Qaeda Goes Viral, Jihadists Post Thousands of Videos of Killing of U.S. Troops; European Jihadists Also Embrace YouTube, 17 décembre 2010 ; YouTube – The Internet’s Primary and Rapidly Expanding Jihadi Base – Part III: Despite Removal Efforts, Taliban YouTube Page Promising Terror Attacks on U.S. Cities Remains Active, 17 décembre 2010 ; YouTube – The Internet’s Primary and Rapidly Expanding Jihadi Base – Part IV: Young American YouTube Follower of Anwar Al-Awlaki on the Ground Zero Mosque and 9/11: ‘America Reaps What It Sows’; ‘You Pretend Like the World Trade Center and the Pentagon Was a Daycare Center or a Maternity Ward; No – The World Trade Center Was the Epicenter of American Economy That Funds So Much Death And Destruction… If the People Who Did 9/11 Wanted To Kill Innocent People, They Would Have Bombed a School… Church… Daycare Center’, 27 août 2010 ; YouTube – The Internet’s Primary and Rapidly Expanding Jihadi Base: Part II, 3 mai 2010 ; Deleting Online Jihad and the Case of Anwar Al-Awlaki: Nearly Three Million Viewings of Al-Awlaki’s YouTube Videos – Included Would-Be Christmas Airplane Bomber, Fort Hood Shooter, 7/7 London Bomber, and Would-Be Fort Dix Bombers, 30 décembre 2009 ; Enquête et analyse n° 1033, MEMRI’s Behind-The-Scenes Role In Twitter’s Shutdown Of Accounts Belonging To Designated Terrorists: The Case Of Al-Qaeda Affiliate Al-Shabaab And The Westgate Mall Attack, 6 novembre 2013 ; Enquête et analyse n° 1042, On Twitter, British Pro-Jihad Islamist Anjem Choudary – Whose Network Is Regarded As ‘Single Biggest Gateway To Terrorism’ For European Fighters in Syria – Incites To Violence And Jihad, Calls For Conquest Of West; In Tweet, He Defends Opinion Expressed By Accused Islamist During His Trial That U.K. Is ‘A Theoretic & Practical Battlefield,’ 13 décembre 2013 ; Enquête et analyse n° 1162, As Twitter Removes Some ISIS Accounts, Al-Qaeda’s Branch In Syria Jabhat Al-Nusra (JN) Thrives, Tweeting Jihad And Martyrdom To Over 200,000 Followers, 20 mai 2017; Enquête et analyse n° 772 – Somali Al-Qaeda Affiliate Al-Shabaab Tweets Jihad and Martyrdom, 13 décembre 2011.
[12] Voir l’annexe de ce rapport.
[13] Voir par exemple un article du 30 janvier 2015 de Forbes, Terrorist Use Of U.S. Social Media Is A National Security Threat.[14] Voir le rapport de MEMRI JTTM Article in ISIS Weekly Al-Naba’ Threatens to Intensify Attacks Against Copts in Egypt, 9 mars 2017 ; MEMRI Daily Brief ISIS Egypt is Openly Betting on Bigotry as a Winning Strategy, 22 février 2017 ; MEMRI en français Des djihadistes expriment leur satisfaction suite à l’attentat dans une église copte au Caire et menacent les chrétiens égyptiens d’expulsion et de massacres, 13 décembre 2016 ; rapport de MEMRI JTTM Islamic State (ISIS) Video Features Beheading Of 21 Copts In Libya, 15 février 2015 ; rapport de MEMRI JTTM Article In Dabiq Magazine Calls On Muslims To Target Copts: ‘Great Reward… On Judgment Day For Those Who Spill The Blood Of These Coptic Crusaders Wherever They May Be Found,’ 13 février 2015.[15] Google a d’abord investi de l’argent dans l’embauche de lobbyistes pour défendre sa réputation, puis seulement par la suite dans l’élimination du contenu djihadiste de ses sites.
[16] Article III(c). Pour le texte intégral de la convention, voir Treaties.un.org/doc/publication/unts/volume%2078/volume-78-i-1021-english.pdf.
[17] U.S. v. Coronado, S.D. Cal, 2006.
[18] Cnn.com, 21 mars 2017.
[19] Blog.google/topics/google-europe/improving-our-brand-safety-controls/
[20] Voir Enquête et analyse de MEMRI n° 956, YouTube Questioned In U.K. House Of Commons Over Keeping Terrorism-Promoting Videos Active On Its Website; Of 125 Videos Of Al-Qaeda Commander Al-Zawahiri Flagged On YouTube By MEMRI, YouTube Keeps 57 Active, 9 avril 2013 ; n° 902, MEMRI Tests YouTube’s Flagging Feature For Videos Of Yemeni-American Al-Qaeda Leader Anwar Al-Awlaki, One Year After His Death – The Results: 111 Out Of 127 Remain Active; 30 novembre 2012 ; n° 883, Testing YouTube’s ‘Promotes Terrorism’ Flagging Feature For Videos Of Osama Bin Laden, 9/11, Al-Qaeda – The Results: 58 Of 100 Remain Active, 11 septembre 2012.
[21] Voir Enquête et analyse de MEMRI n° 1291, Germany-Based Encrypted Messaging App Telegram Emerges As Jihadis’ Preferred Communications Platform – Part V Of MEMRI Series: Encryption Technology Embraced By ISIS, Al-Qaeda, Other Jihadis – September 2015-September 2016 et Germany-Based Encrypted Messaging App Telegram Emerges As Jihadis’ Preferred Communications Platform – Part V Of MEMRI Series: Encryption Technology Embraced By ISIS, Al-Qaeda, Other Jihadis – September 2015-September 2016: Section 2 – MEMRI Research Documents Jihadi Use Of Telegram, 23 décembre 2016.
[22] Pour plus d’informations sur Al-Qaïda, voir Y. Carmon, Y. Yehoshua et A. Leone, “Understanding Abu Bakr Al-Baghdadi And The Phenomenon Of The Islamic Caliphate State,” https://www.memri.org/reports/understanding-abu-bakr-al-baghdadi-and-phenomenon-islamic-caliphate-state.
[23] Voir Y. Carmon, Y. Yehoshua et A. Leone, “Understanding Abu Bakr Al-Baghdadi And The Phenomenon Of The Islamic Caliphate State,” https://www.memri.org/reports/understanding-abu-bakr-al-baghdadi-and-phenomenon-islamic-caliphate-state.
[24] Le renforcement des mesures susmentionnées contribuerait à la lutte contre d’autres contenus criminels en ligne, comme la pédophilie. Le 28 avril 2017, Peter Wanless, directeur général de la Société nationale britannique pour la prévention de la cruauté envers les enfants, a appelé le gouvernement britannique à réglementer les publications sur Internet et les réseaux sociaux conformément aux lois appliquées dans les médias tradiditionnels.
Voir https://www.thetimes.co.uk/edition/news/hit-internet-giants-over-danger-to-child-safety-twbtm2zsl?CMP=TNLEmail_118918_1791306

 

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