
Le 30 octobre et le 13 novembre 2016 ont eu lieu les premier et second tours des élections présidentielles moldaves. Le leader pro-russe et euro-sceptique du Parti des socialistes de la République de Moldavie (PSRM), Igor Dodon, l’a remporté avec 52 % des voix. [1] L’adversaire de Dodon, la réformatrice pro-européenne Maia Sandu du Parti Action et Solidarité, a affirmé que l’élection était entachée de nombreuses irrégularités et demandé qu’elle soit invalidée. Environ 1 000 manifestants se sont rassemblés sur la place centrale de la capitale moldave, Chisinau, pour protester contre les résultats de l’élection présidentielle, en scandant : « Je refuse, je résiste, je suis antisocialiste. » [2] L’élection de Dodon a suscité des inquiétudes au sein de l’Union européenne et en Roumanie, dont les relations politiques avec la Moldavie sont complexes depuis que celle-ci a obtenu son indépendance en 1991.
D’autre part, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que les résultats électoraux en Moldavie attestent d’un large soutien électoral au programme de Dodon : « Apporter la stabilité socio-économique au pays et poursuivre des objectifs de politique étrangère équilibrés ». Poutine a déclaré espérer un dialogue constructif et une activité commune pour améliorer les relations entre la Russie et la Moldavie, conformément à l’Accord bilatéral sur l’amitié et la coopération [3]. Poutine a invité Dodon à visiter la Russie et lui a souhaité de réussir dans sa fonction de chef d’Etat de Moldavie.
Notons que la région moldave pro-russe séparatiste du Transdniester, dans sa majeure partie russophone, tiendra ses propres élections présidentielles le 11 décembre 2016. Transdniester s’est séparée de la Moldavie en 1991, après l’effondrement de l’Union soviétique. C’est une république autoproclamée non reconnue qui occupe une bande de terre sur la rive gauche du fleuve Dniester, officiellement connue sous le nom de République pridnestovienne de Moldavie. En 1992, les tensions avec le gouvernement central de Moldavie ont dégénéré en conflits armés. Le 21 juillet 1992, un accord de cessez-le-feu était signé entre le premier président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, et le président moldave Mircea Snegur. Suite à l’accord, un contingent russe de maintien de la paix a été envoyé dans la zone de conflit, où il se trouve jusqu’à ce jour.