Le 4 novembre 2016, Mansour Al-Hadj, journaliste progressiste né en Arabie saoudite et résidant aux Etats-Unis [1], a publié un article sur le site web en arabe Aafaq.org au sujet de l’élection présidentielle qui devait se tenir la semaine suivante aux Etats-Unis, intitulé « Trumpophobie – et pourquoi je ne suis pas inquiet d’une présidence Trump ».
Au début de son article, Al-Hadj affirme que différentes personnes ont exprimé, dans les médias américains et dans des conversations privées avec lui, leurs craintes d’une présidence Trump. Selon elles, ce candidat est dangereux non seulement pour les Etats-Unis, mais pour la sécurité mondiale ; il est animé par un désir irrépressible d’utiliser des armes nucléaires ; c’est un nouvel Hitler qui va transformer les Etats-Unis en un nouvel Etat raciste comme l’Allemagne nazie et un clone du président syrien Bachar Al-Assad – car il a laissé entendre qu’il n’accepterait pas le résultat des élections s’il ne gagnait pas – et de Saddam Hussein. L’article d’Al-Hadj répond à ces allégations et à d’autres, qu’il définit comme des symptômes de « Trumpophobie ».
Alors qu’il est lui-même un Arabe musulman noir, et non un partisan de Trump, a écrit Al-Hadj, il pense que ces craintes sont exagérées et infondées, car les Etats-Unis sont une véritable démocratie et que le pouvoir du président y est limité, à la différence des pays arabes et musulmans. Le système d’équilibre des pouvoirs empêchera le président Trump de modifier les valeurs fondamentales du pays. Non seulement plusieurs présidents américains ont été mis en accusation et ont dû quitter le pouvoir d’une manière ou d’une autre, mais Barack Obama, un Noir, a été élu à une majorité écrasante, à deux reprises, démentant l’allégation selon laquelle les Etats-Unis seraient un pays fondamentalement raciste.
Al-Hadj a écrit que tandis que les « Trumpophobes » persistent à accuser Trump d’islamophobie, leur crainte à son égard est déplacée. Toutefois, la crainte de l’islam radical est totalement fondée, et tout à fait rationnelle, non seulement de la part des non musulmans, mais aussi de « tout musulman épris de paix ». Les musulmans craignent l’islam plus que quiconque, car ils sont les principales victimes du terrorisme islamiste, et ce sont eux qui subissent l’oppression des régimes islamiques.
Pointant du doigt les démocrates américains, et en notamment l’administration Obama, qui a tenté de dissimuler la connexion entre l’islam et le terrorisme, malgré les preuves incontestables d’une telle connexion fournies tant par l’histoire que par la réalité actuelle, il souligne que le terrorisme islamique ne peut être éliminé « sans réformer l’islam et sans le purger de tout ce qui donne une justification idéologique aux organisations terroristes et aux courants de l’islam politique ». Il appelle les musulmans à créer une organisation internationale représentant tout le spectre de leurs opinions pour aborder l’interprétation de l’islam, organisation qui sera le seul organe habilité à s’exprimer au nom des musulmans sur la scène internationale.
Al-Hadj conclut son article en appelant les Arabes et les musulmans à apprendre de l’expérience démocratique américaine qui donne à chaque citoyen le droit de se porter candidat aux élections présidentielles « dans une atmosphère démocratique pacifique, dans laquelle la seule arme autorisée est celle de la parole », et qui permet à chacun de « rêver d’atteindre les fonctions les plus élevées avec effort et détermination, au lieu de se fier à la chance, à l’affiliation tribale, à la richesse, la religion ou à l’appartenance communautaire », comme c’est le cas dans le monde arabo-musulman.
Note :
[1] Mansour Al-Hadj est directeur du Projet de réforme de MEMRI.