Le n° 46 de la revue de l’État islamique (EI) en arabe Al-Naba, publié le 6 septembre 2016, relate l’histoire d’une Allemande qui a rejoint l’organisation en Syrie après avoir passé plusieurs années en Afghanistan. Ses périples sont rapportés et ses « courageux sacrifices » encensés, les musulmans étant appelés à l’imiter.
L’article commence par des citations de sources islamiques sur le devoir de tout musulman d’effectuer la hijra [immigration] vers un pays musulman et de rejoindre le djihad. On peut y lire : « Jusqu’à récemment, la hijra n’était rien de plus qu’un rêve pour les hommes et les femmes monothéistes, mais Allah a accordé aux musulmans la possibilité de créer un Etat islamique qui leur a ouvert ses portes. Ils sont arrivés et continuent d’arriver seuls ou en groupes. Comment pourrait-il en être autrement ?! Après tout, la migration de la Demeure de l’hérésie vers la Demeure de l’islam est obligatoire pour tout musulman, homme ou femme. »
Ensuite, l’article présente l’histoire de la « sœur monothéiste » [anonyme], une Allemande d’origine arabe qui est née et a grandi en Allemagne. Il indique que, bien qu’ayant vécu « dans un pays croisé qui combat l’islam et les musulmans », elle est restée fidèle à sa foi et ne s’est pas égarée, comme tous ces « pseudo-musulmans » qui croient au dialogue inter-religieux et au respect des infidèles et de leur religion.
Cette femme a épousé un homme qui voulait mener le devoir de djihad, et ils ont décidé de se rendre en Afghanistan avec leur nouveau-né. Toutefois, afin de ne pas éveiller de soupçons, ils sont d’abord partis pour le Yémen, sous prétexte d’y suivre des études. Un an plus tard, ils ont poursuivi leur route vers l’Afghanistan, où ils ont eu deux autres fils.
Dès le début de la guerre en Syrie, de nombreux moudjahidines ont entrepris de quitter l’Afghanistan pour s’enrôler. Le mari de l’Allemande, selon le magazine, a d’abord refusé de partir, mais a changé d’avis après avoir pris connaissance des manipulations et des tromperies du chef d’Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, dit « le fou », et d’Abou Mohammed Al-Joulani, chef de Jabhat Al-Nusra – aujourd’hui Jabhat Fath Al-Sham, tromperies et manipulations qui auraient semé la division dans les rangs des moudjahidines.
Le mari est donc parti pour la Syrie via une route dangereuse inadaptée aux femmes et aux enfants, tandis que son épouse est montée à bord d’un véhicule avec cinq autres femmes et dix enfants. Après un dangereux périple, ils ont atteint la frontière Iran-Turquie, où ils ont été accueillis par des passeurs qui devaient les conduire en Turquie. Les passeurs ont exigé de donner aux enfants des somnifères afin qu’ils ne fassent pas de bruit. Sur la dangereuse route vers la Turquie, l’un des enfants est mort et une petite fille a été rendue aveugle. Lorsque le groupe est parvenu à la frontière, ils ont été découverts et refoulés, mais à la prochaine tentative, ils ont réussi à traverser la frontière de la Turquie, où ils sont restés dix jours.
Pendant ce séjour en Turquie, la protagoniste du récit a de nouveau été exposée aux tentations de la vie moderne, mais elle a résisté. Lorsqu’elle a finalement réussi à entrer en Syrie avec un groupe de compagnons de voyage, elle a appris que son mari avait été arrêté sur la route par les Iraniens. Finalement, après de nouvelles aventures, elle a réussi à rejoindre les territoires de l’Etat islamique.
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