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Politique, Russie
13 September 2016
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Un expert militaire russe : « La Russie est en train de mettre en place trois groupes militaires puissants à la frontière de l’Ukraine… capables de frapper rapidement Kiev »

La frontière russe avec les Etats baltes et la Pologne (Source : Russiasperiphery.blogs.wm.edu)

Le 15 juillet 2016, le quotidien russe Vedomosti a publié un article de l’expert militaire russe Ruslan Pukhov, au sujet des objectifs de la planification militaire russe. [1] Pukhov explique que la préoccupation affichée par les membres de l’OTAN sur la sécurité des Etats baltes est déplacée, la Russie n’ayant pris aucune mesure significative pour renforcer sa présence militaire dans la région de Kaliningrad, voisine des Etats baltes. Au contraire, les forces russes ont été drastiquement réduites dans la région.

Pukhov a souligné que la Russie évite de se laisser entraîner dans une rivalité militaire directe avec l’Occident, et qu’elle concentre ses forces autour de la question sécuritaire principale et fondamentale : l’Ukraine. Pukhov écrit que la Russie a créé trois groupes d’armées puissants à sa frontière avec l’Ukraine, capables, si nécessaire, de lancer une attaque rapide en direction de Kiev. Par conséquent, si la planification militaire russe actuelle a écarté toute « menace de l’OTAN » ou « menace contre l’OTAN », elle se dirige vers la création d’une force puissante à la frontière ukrainienne, « qui permettra au Kremlin d’élargir la gamme des options de force [militaire] à sa disposition pour répondre à la situation ukrainienne ». Extraits :

« Les forces russes dans la région de Kaliningrad ont été drastiquement réduites »

Alors que les Etats occidentaux membres de l’OTAN font campagne pour empêcher une « invasion russe » des Etats baltes et ont décidé de commencer à déployer une force militaire multinationale dans les trois Etats Baltes et en Pologne, Moscou reste étonnamment passive dans cette région. Ces quatre dernières années, aucune mesure significative n’a été prise pour renforcer la présence militaire russe dans la région de Kaliningrad et dans les provinces russes voisines des Etats Baltes. Lors de la période de restructuration militaire de 2009-2010, les forces russes dans la région de Kaliningrad ont été drastiquement réduites et « libérées » de leur équipement lourd (qui a été retiré), et sont depuis lors restées au même bas niveau. Il suffira de mentionner qu’il reste un seul bataillon de tanks dans la région de Kaliningrad (dans le cadre de la 79e Brigade d’infanterie motorisée).

La création de l’administration du 11e Corps d’armée en 2015 pour améliorer la gestion des troupes à Kaliningrad n’a apporté pour le moment aucun changement significatif dans la puissance militaire, à l’exception de la restauration du statut de brigade séparée du 7e Régiment d’infanterie motorisée (le second dans la région et qui reste assez faible). Il est encore plus révélateur de constater qu’aucun nouvel équipement de combat moderne n’est fourni aux unités des régions de Kaliningrad, Pskov et Leningrad (voisines des Etats Baltes), alors qu’un rééquipement est en cours dans les autres régions de Russie. L’armée de l’air dans la région de Kaliningrad est représentée uniquement par quelques avions Su-27 et Su-24M, en bon état mais pas modernisés. Le seul point positif est la création d’une nouvelle brigade d’aviation dans la région d’Ostrov et de Pskov, et le positionnement du nouveau système anti-aérien S-400 en service commandé à Kalinigrad (en remplacement de l’ancien système S-200).

Les fameux systèmes de missiles Iskander-M n’ont pas non plus été positionnés de manière permanente à Kaliningrad. En outre, la 152e brigade de missiles stationnée là sera apparemment bientôt la dernière de l’armée russe à être équipée de systèmes de missiles Tochka-U.

La Russie a constamment renforcé une impressionnante  présence militaire le long de la frontière ukrainienne

Ainsi, Moscou ignore manifestement l’hystérie de l’OTAN concernant les Etats baltes, clarifiant qu’il ne projette pas de menacer les Etats baltes et scandinaves ou la Pologne et ne cherche aucun conflit dans la région… Alors que les médias et analystes étrangers sont préoccupés par « l’isthme de Suwalki » [seul lien entre la Pologne et les Etats baltes] en Lituanie, la Russie ne cesse d’édifier une présence militaire impressionnante le long de sa frontière avec l’Ukraine.

Dans la partie septentrionale de la frontière, la Première armée blindée de la garde a été reconstituée en 2015, incluant (en sus de la 2e division motorisée d’élite de la garde « Taman » et de la 4e division blindée de la garde Kantemirov), la 6e Brigade blindée à Nizhny Novgorod et, surtout, la nouvelle 144e division motorisée qui a été constituée en 2016 dans la région de Smolensk et de Yelnya.

Plus au sud, l’administration de la 20e armée combinée (qui est pratiquement en voie de re-création) a été déplacée de Nizhny Novgorod à Voronezh. Son élément central est la 10e Division blindée de la garde, réactivée (après sa dissolution en 2009) et dont l’état-major est à Boguchar. Toute la région de Koursk, Belgorod et Voronezh est saturée de troupes, y compris les deux brigades motorisées qui y ont été transférées. A l’avenir, une autre division pourra y être formée.

Enfin, dans la région de Rostov, qui a été pratiquement dépourvue d’unités interarmes depuis 1989, la création de la 150e division motorisée a été entamée à Novocherkassk. Selon certaines informations, une autre armée pourra y être constituée, sous le commandement du district militaire Sud, avec une nouvelle augmentation des effectifs.

La signification de toute cette activité est évidente – la Russie crée trois groupes d’armée puissants à la frontière avec l’Ukraine (où aucune troupe ne se trouvait il y a seulement trois ans), capables, si nécessaire, de lancer une attaque rapide en direction de Kiev (à 270 km de la frontière russe par Chernigov) au Nord, et de créer deux puissantes « pinces » pour envelopper et entourer le principal groupe d’armées ukrainien au Sud – dans la région de la Rive gauche, déjà reliée à la ligne de front contre les Républiques autoproclamées du Donbass. L’Ukraine ne dispose tout simplement pas (et ne pourra pas créer dans un proche avenir, en raison de ses ressources limitées) de forces militaires capables de parer l’attaque de ces groupes d’armées et de contrer une éventuelle opération « en profondeur » à grande échelle des forces russes. En outre, la Russie dispose de réserves considérables dans le district militaire Sud (deux armées – la 49e et la 58e), ainsi que dans les districts militaires du Centre et de l’Est (selon les données disponibles, il existe des projets visant à créer encore trois divisions dans ces régions). Il y a aussi un rééquipement actif de  l’armée de l’air, des forces de défense anti-aérienne et de l’aviation dans la les zones du « Sud de Moscou ».

La frontière Russie-Ukraine avec les directions potentielles d’attaques russes (Source : Royal United Services Institute)

La planification militaire russe actuelle… a écarté toute menace de l’OTAN ou contre l’OTAN

Ainsi, la planification et la construction militaire russe actuelle se poursuit dans sa direction principale, sans la moindre connexion de quelque nature que ce soit avec une « menace de l’OTAN » ou une « menace contre l’OTAN ». Elle est fondamentalement subordonnée à la question sécuritaire fondamentale pour Moscou aujourd’hui, celle de l’Ukraine. Les dirigeants russes, qui ont perdu depuis 2014 toute influence sur l’Ukraine, sinon par la force, doivent parier sur la force. Créer une force puissante à la frontière ukrainienne permettra au Kremlin d’élargir l’étendue de ses options militaires en réaction à la situation ukrainienne. Dans ce contexte, les relations entre la Russie et l’OTAN sont devenues un théâtre de l’absurde et un dialogue de sourds ; les deux côtés évoluent, pour ainsi dire, sur des lignes parallèles. D’un côté, Moscou rejette les préoccupations officielles de l’OTAN, considérant la question d’une possible invasion russe des pays Baltes (pour ne rien dire de la Pologne et de la Suède) comme une absurdité totale, puisque la Russie n’a aucune motivation ou puissance dans la région pour faire quelque chose de ce genre. D’un autre côté, il est évident que le renforcement de l’OTAN dans les pays Baltes n’obéit pas réellement à des objectifs défensifs, mais constitue plutôt une manière d’exercer une pression sur la Russie sur différentes questions, y compris celle de l’Ukraine, tout en prétendant dans le même temps que l’OTAN est préoccupée uniquement par la région baltique.

Ce paradoxe est accru par le fait que, du point de vue de Moscou, [la Russie] agit conformément à son idéal de politique étrangère, avec son idée fixe de la démarcation des sphères d’influence, en fait, en reconnaissant les pays Baltes comme la sphère d’influence de l’Occident, le Kremlin continue de défendre sa propre sphère d’influence en Ukraine et aussi dans l’espace post-soviétique. L’Occident conteste activement ces prétentions du côté russe, mais à ce jour (pour plusieurs raisons) il ne peut créer de pression militaire capable de détourner les ressources russes de l’Ukraine.

On peut en tirer la conclusion qu’à ce jour, les dirigeants russes ont poursuivi une politique suffisamment rationnelle et raisonnable concernant la répartition des ressources de défense…

Dans l’équilibre des forces actuel, la Russie sera toujours la partie perdante dans toute course aux armements conventionnels avec les Etats-Unis ou l’OTAN. Apparemment, le Kremlin l’a clairement compris.

Eviter une telle course aux armements, faire preuve de retenue face à l’escalade de l’OTAN (y compris le déploiement de forces de l’OTAN près de la frontière russe) et maintenir un dialogue, même seulement officiel, avec l’Occident dans le domaine militaire (qui est ce que représente le Conseil OTAN-Russie, malgré la touche de surréalisme qui entoure son existence) permettra à la Russie non seulement d’économiser des ressources et de réduire au moins certaines des préoccupations occidentales, mais à long terme, pourra permettre de poser les bases d’une hypothétique « grande entente » entre la Russie et l’Occident sur la résolution d’une grande série de questions de sécurité mutuelle.

Lien vers l’article en anglais

Note :

[1] Vedomosti.ru, 15 juillet 2016.

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